Une enquête menée sur 2003 étudiants britanniques issus de différentes universités a montré que 71 % des jeunes étudiants avaient joué au moins une fois aux jeux d’argent durant les 12 derniers mois. L’enquête commandée par GAMSTOP et Ygam est une étude de la société de recherche Censuswide visant à identifier la probabilité que les étudiants s’adonnent au jeu de manière malsaine et dangereuse sur la base de l’indice PGSI, l’indice de gravité des problèmes de jeu.
Ce que disent les résultats de l’enquête
La nouvelle enquête Censuswide commandée par GAMSTOP et Ygam révèle principalement le niveau réel d’implication de la jeunesse britannique dans les jeux d’argent et de hasard. Sur un échantillon de la population universitaire britannique composé de 2003 étudiants et étudiantes qui ont servi à l’enquête, près des trois quarts ont avoué avoir joué au moins une fois durant les 12 mois qu’a compté l’année 2022 aux jeux d’argent.
Cependant, le constat le plus inquiétant sur cette enquête, c’est qu’au moins 28 % des étudiants interrogés présentaient un risque modéré de devenir dépendants ou de présenter les signes de troubles compulsifs de jeu. Aussi, 24 % des jeunes ayant participé à l’enquête ont été classés comme joueurs pathologiques.
L’enquête visait aussi à rendre compte de l’impact que pouvait avoir l’implication des jeux d’argent dans la vie des étudiants et leurs résultats. L’étude a révélé que 50 % des personnes questionnées ont confirmé que les jeux impactaient beaucoup leurs résultats académiques. Aussi, 13 % de la population cible a déclaré avoir été dans l’incapacité à payer leur nourriture au bénéfice du jeu. Par ailleurs, 10 % des personnes interrogées ont ajouté qu’ils ont eu à manquer des cours pour satisfaire leur besoin de jouer. Plus alarmant encore, 10 % de la totalité de ces jeunes ont affirmé que les jeux d’argent avaient négativement impacté leurs notes académiques en les faisant chuter considérablement. En outre, 9 % ont eu plus de mal à payer les factures de logement pendant leurs années d’étude.
De même, l’enquête a également révélé que 4,5 % des jeunes étudiants ayant participé à l’étude continuaient de jouer parce qu’il leur était impossible de s’arrêter. Ils avaient déjà développé une forme de dépendance au jeu. D’autres cependant, environ 8 % des étudiants, empruntaient régulièrement de l’argent à leurs familles et à leurs amis. Tandis que 5 % procédaient par des prêts sur leurs salaires d’étudiants pour maintenir cette habitude.
L’étude menée par Censuswide a pu établir que 45 % des étudiants qui avaient joué au cours des 12 mois précédents l’étude n’étaient pas au courant que leurs universités donnaient la possibilité aux joueurs souffrants de dépendance au jeu un soutien psychologique. Plus inquiétant encore, ce sont les 48 % de jeunes qui ont déclaré qu’ils jouaient dans l’espoir de gagner de l’argent. Une attitude regrettable, car les jeux sont censés être un divertissement et non une activité lucrative comme le pensent ces jeunes.
Commentaires sur l’étude et mauvaise interprétation des jeunes
Les jeux d’argent rapportent rarement de l’argent. D’après l’étude, seuls 11 % des jeunes étudiants questionnés ont déclaré avoir pu gagner de l’argent au moins une fois par semaine. Ce pourcentage de gain reste dérisoire lorsqu’on observe les sommes allouées aux jeux et la fréquence de jeu. En fait, un tiers de tous les étudiants interrogés ont confirmé avoir misé environ 25 $ sur des paris hebdomadaires. Par ailleurs, 23 % ont annoncé qu’ils dépensaient jusqu’à 60 $ par semaine et 13 % dépensaient approximativement 60 $ et 120 $ par semaine.
Pour Jane Rigbye docteur qui a commenté l’étude, celle-ci s’imposait du fait de son importance. En effet, elle a permis de montrer les comportements des étudiants vis-à-vis des jeux d’argent et l’impact que cette pratique pouvait avoir sur eux. Pour elle, plusieurs parmi les jeunes interrogés présentaient des signes graves de problèmes de jeux qui auraient un impact négatif sur leurs vies futures. Elle est allée plus loin en indiquant qu’il est urgent d’opter pour une meilleure éducation des jeunes sur les risques liés au jeu.
Docteur Rigbye a déclaré que les universités devraient prendre activement part à la formation des étudiants et à leur protection contre les préjudices que pourraient causer les jeux. C’est pourquoi son organisme organise en partenariat avec les universités à travers le Royaume-Uni des formations spécialisées du personnel universitaire et des sensibilisations
Bray Ash, un ancien toxicomane, qui s’est désormais reconverti en infirmier en santé mentale, indique que le résultat des recherches pourrait surprendre certains, mais pas lui. En effet, Bray pense qu’une façon de lever le voile sur l’exposition des étudiants aux produits de jeu et à la dépendance au jeu.
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