En proie à une augmentation sans cesse croissante du nombre de jeunes joueurs dépendants aux jeux d’argent, le Royaume-Uni initie un projet scolaire visant à éduquer sa jeunesse aux dangers causés par les jeux d’argent. Cette éducation se fera à travers des leçons conçues spécialement pour les enseignants et les élèves.
Le Royaume-Uni serait un terrain propice à la dépendance au jeu des adolescents
Alors que la majorité des États érige des lois interdisant la pratique des jeux d’argent chez les plus jeunes, le Royaume-Uni reste l’un des rares États où il est encore possible à des mineurs de pratiquer en toute légalité des jeux impliquant des sous. D’après un rapport de la Gambling commission datant de 2019, pas moins de 350 000 jeunes adolescents de la tranche de 11 à 16 ans présentent une certaine addiction aux jeux d’argent. Ce même rapport précise que 55 000 jeunes de cette même tranche d’âge développent des difficultés sociales ou émotionnelles liées à cette pratique.
Le caractère alarmant de ces chiffres vient du fait que beaucoup de ces jeunes, adolescents aujourd’hui, seront bientôt des adultes et présenteront donc la même addiction. Ceux-ci viendront gonfler le nombre déjà très important de joueurs compulsifs d’où l’urgence pour le CCEA (Council for de Curriculum Examination and Assessment), l’organe en charge de la définition des programmes scolaires, de préparer la jeunesse britannique au danger des jeux d’argent.
De nouvelles orientations scolaires pour contrer les méfaits des jeux d’argent
Le Conseil pour le programme, l’examen et l’évaluation (CCEA) vient de concevoir ce nouveau programme de cours en attaquant le problème sous différents angles. Le nouveau programme prend en compte les différentes formes de jeu d’argent, notamment tous les types de paris (les paris sportifs, les paris sur les jeux vidéo), les cartes à gratter et même les loot boxes ou coffres à butin. N’étant pas toujours considérés par les jeunes comme une forme de jeu d’argent, les coffres à butin ont fait l’objet d’un rapport d’une organisation de consommateurs de l’Union européenne qui a prouvé le contraire. Cette accointance fut l’objet des travaux de recherche coordonnés entre les universités des Plymouth et de Wolverhampton qui ont démontré ce lien.
Une particularité de ces nouveaux cours est l’approche et le regard que le régulateur entend développer chez les jeunes vis-à-vis des jeux d’argent. Le CCEA présente les jeux d’argent dans ces cours comme une activité ludique, un divertissement, loin des discours communément tenus sur la question qui présentent les jeux comme étant particulièrement nocifs pour la jeunesse.
Par ailleurs, le programme vise aussi à éduquer les jeunes sur la publicité faite par les sociétés productrices et distributrices des jeux d’argent. Les cours font un large écho de l’usage que font ces entités des découvertes sur le fonctionnement du cerveau humain pour pousser les populations à jouer encore et encore. Des pratiques que doivent maîtriser les jeunes afin de décider sans aucune forme d’influence du comportement à tenir face à ces publicités.
Il est à noter que ce type d’initiative visant à limiter l’impact des jeux d’argent sur la jeunesse est loin d’être une première. Plusieurs associations et organismes se sont penchés sur la question des mois et des années avant. Il est possible de citer l’association caritative Gambling with Lives et son programme destiné aux jeunes scolarisés de 15-16 ans sur les dangers du jeu. Il est aussi possible de citer YGAM dont les objectifs sont d’éduquer, d’informer et de protéger les jeunes contre les méfaits des jeux d’argent.
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