L’état et le régulateur britanniques mènent depuis des années une lutte acharnée contre le jeu problématique au Royaume-Uni, grâce à une batterie de mesures restrictives. Dernière stratégie en date, le National Health Service (NHS), qui accompagne le gouvernement dans cette action, va bientôt ouvrir deux établissements sanitaires pour la prise en charge des personnes souffrant d’addiction au jeu.
Un désir de tourner le dos aux financements obscurs
Le NHS est sur le point d’ouvrir deux nouvelles cliniques en Angleterre pour aider à résoudre le problème croissant et les effets secondaires sur la santé de la dépendance au jeu. Cette décision survient après que Claire Murdoch, chef de la santé mentale du NHS ait écrit une lettre à GambleAware, confirmant que le NHS n’acceptera plus de financement de l’organisation. Le NHS ambitionne de financer tous les traitements lui-même à partir d’avril, les mettant en conformité avec ses autres services.
Durant la deuxième moitié de 2021, 668 personnes ont été référées dans les cliniques de jeu du NHS, avec de sévères problèmes d’addiction au jeu, soit une hausse de 16,2 % comparé à la même période en 2020. Les deux cliniques seront situées dans Southampton et Stoke-On-Trent et sont censées ouvrir en mai. La décision de renoncer aux financements extérieurs résulte des commentaires des patients et des cliniciens suggérant l’existence d’un conflit d’intérêts de la part de l’industrie du jeu.
Investir davantage pour gagner en efficacité et en autonomie
L’industrie génère plus de 14 milliards de livres sterling chaque année au Royaume-Uni. Elle constitue la racine du problème du jeu pour environ 4,4 % des adultes dans le nord-ouest et 4,9 % dans le nord-est. Selon Claire Murdoch, l’addiction au jeu est un état de santé mentale cruel qui peut détruire la vie des personnes qui en font l’objet. Elle prétend que les cliniques pilotes du NHS ont déjà un impact durable en aidant les gens à reprendre le contrôle vital de leur existence.
L’ouverture de deux nouvelles cliniques de jeu en mai fait partie d’un vaste investissement consenti par le NHS dans son service de santé mentale à hauteur de 2,3 milliards de livres sterling. Avec ce projet, il serait à mesure de prendre en charge les personnes souffrant des problèmes de jeu les plus graves. Vers la fin de cette année, le NHS prévoit de lancer un nouveau réseau sur les méfaits du jeu et un groupe de référence clinique. L’objectif est de mettre en connexion des experts pour partager les bonnes pratiques afin d’aider ceux qui souffrent de dépendance au jeu.
La dépendance au jeu, un problème aux ramifications diverses
Les actions nécessaires pour résoudre le problème de dépendance au jeu ont été décrites aux entreprises de jeux en janvier 2020 par Claire Murdoch. Ces actions comprenaient l’imposition d’une restriction sur les cartes de crédit, introduite lorsque la commission des jeux de hasard a interdit cette pratique. Le NHS est chargé de fournir les soins de santé au Royaume-Uni et est financé par l’impôt. Fondé en 1948, il concerne l’Angleterre, l’Écosse et le Pays de Galles. Les soins qu’il offre sont pour la plupart gratuits pour les résidents réguliers du Royaume-Uni.
Pour faire face au problème d’addiction au jeu, une multitude de règles strictes ont été mises en œuvre, ce qui a poussé de nombreux parieurs du Royaume-Uni à se tourner vers des sites étrangers. Pour eux, ce type de sites offrent plus de liberté dans leur expérience de jeu, sans les limites imposées par l’état ou l’organe de régulation, toute chose qui a tôt fait de les entraîner dans le cercle vicieux de la dépendance. Bien que les jeux soient interdits aux mineurs, une récente étude a démontré que 55 000 enfants au Royaume-Uni souffraient de dépendance au jeu.
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