L’organisme européen Research Executive Agency (REA) a accordé des fonds au bénéfice d’un projet de recherche environnemental présenté par un consortium d’entreprises européennes. N’ayant pas totalement confiance à certains documents présentés par le consortium, la REA a sollicité le bureau OLAF (Office européen de Lutte Anti-Fraude) pour avoir plus d’informations. L’investigation menée par l’OLAF révèle que les fonds octroyés au consortium ont été détournés pour financer un projet de casino à Chypre.
Un consortium aux activités frauduleuses
L’Union européenne est aussi composée de pays dans lesquels les opérateurs de jeux de hasard bénéficient d’un cadre de déploiement favorable. Ce cadre est clément dans certains pays plus que dans d’autres. Mais pour que l’Union européenne s’intéresse à l’un de ces opérateurs, il faut qu’il y ait de bonnes raisons. Une situation a tout de même amené l’organisme vers la piste d’un de ces opérateurs, après l’interpellation de la REA (Research Executive Agency), et une enquête du bureau OLAF (Office européen de Lutte Anti-Fraude).
La REA est un démembrement de l’Union européenne, sous la supervision de la Commission européenne. Il y a quelques mois, l’entité aurait reçu une demande de subvention pour un projet de recherche destiné à la préservation de l’environnement et à la lutte contre le réchauffement climatique. Cette requête avait été brandie par un consortium formé d’entreprises situées en France, en Irlande, en Espagne, et en Roumanie. Au bout de la requête, le consortium a été gratifié d’un financement européen de plus de 400 000 euros pour lui permettre de réaliser son projet.
Mais un pressentiment de la REA mènera a constaté que tout ne se passera pas comme promis par le consortium. En effet, au fur et à mesure que le temps passait et que le projet avançait, la REA a développé des inquiétudes. Ce qui éveilla ses doutes, ce furent principalement des reçus apportés par ce consortium en guise de documents de suivi des opérations du prétendu projet de recherche. C’est ainsi que les autorités de la REA interpellent l’Office européen de Lutte Anti-Fraude pour chercher à y voir plus clair.
L’OLAF se met au travail, et lance une série d’investigation, après le signalement du REA. Le but de l’enquête est d’examiner formellement les activités du consortium européen. Après de nombreux examens, l’OLAF constate que le consortium européen subventionné n’avait ni la compétence technique ni l’expérience nécessaire pour la conduite du type de recherche prétexté dans la demande de subvention. De plus, en novembre 2019, l’OLAF a découvert que ce projet n’existait nullement ni avant le financement ni après les acomptes. Tous les reçus présentés à la REA étaient donc frauduleux.
Des fonds détournés pour financer un projet de casino à Chypre
Les investigations de l’OLAF sont allées plus loin. Puisqu’après avoir constaté que l’objet du financement n’existait pas, il fallait logiquement déterminer le chemin qu’a pris l’investissement européen. L’enquête de l’OLAF a montré que les fonds étaient plutôt utilisés pour financer un projet de casino à Chypre. Cependant, l’OLAF n’a pas pu savoir s’il s’agissait d’un projet existant dans le pays ni quelle propriété bénéficiait de ce projet. Cela dit, l’entité aurait déjà de quoi incriminer le consortium européen et l’obliger à rembourser l’argent perçu frauduleusement. Mais la charge des poursuites revient exclusivement à la REA.
Le directeur du bureau OLAF, Ville Itälä, pense que ce genre de manœuvre est totalement déplorable, étant donné la situation climatique et sanitaire du monde en ce moment. Il a insisté sur le fait qu’en cette période, les fonds disponibles doivent effectivement permettre de trouver des solutions pour endiguer le réchauffement climatique, mais aussi la pandémie de coronavirus. Il affirme que le bureau qu’il dirige continuera à traquer les fraudeurs et à assurer la régularité comptable de l’institution européenne.
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