Le NHS England va renforcer son dispositif infrastructurel pour davantage apporter son soutien aux personnes victimes de dépendance au jeu d’argent. L’organisme accorde une importance centrale à la santé mentale. Il entend ouvrir de nouvelles cliniques de dépendance pour répondre à la demande croissante d’assistance aux personnes victimes de méfaits liés au jeu de hasard.
Le NHS England annonce l’augmentation du nombre de cliniques de dépendance au jeu
Le NHS England a récemment annoncé l’augmentation du nombre de ses cliniques de dépendance au jeu. L’annonce a été faite par la PDG de l’organisation elle-même, Amanda Pritchard. Le NHS England compte augmenter le nombre de ses cliniques à un total de 15. L’organisation est actuellement propriétaire de huit établissements hospitaliers existants. Cette annonce d’augmentation du nombre de cliniques fait suite à sa dernière publication. Le NHS England a publié dernièrement un état des lieux des conséquences du jeu compulsif. Il est à noter que le nombre de patients référés dans les cliniques du NHS England pour bénéficier d’une assistance médicale, a drastiquement augmenté ces dernières années.
Selon les informations révélées par le NHS England, le nombre de personnes souffrant de dommages causés par le jeu a nettement augmenté de 30 % par rapport aux 12 derniers mois. C’est plus exactement, pas moins de 1 389 personnes qui ont été référées dans les huit cliniques de dépendance au jeu du NHS England cette année. En comparaison, cela représente une augmentation de l’ordre de plus de 80 % par rapport au taux d’admission d’il y a seulement deux ans.
Selon le patron de NHS, Amanda Pritchard, les personnes qui viennent au NHS pour avoir une assistance pour maitriser leur dépendance au jeu ont atteint un nombre record. Elle rajoute que la dépendance au jeu est une maladie cruelle qui a un fort impact négatif sur la vie des gens et pouvant aller jusqu’à la destruction complète de leur vie.
Les sept nouvelles cliniques qui seront donc construites pour renforcer l’offre d’assistance et de prise en charge des patients souffrant de troubles dus à la dépendance au jeu sont alors très attendues. Elles font déjà face à une demande record comme l’a indiqué la PDG de NHS. Les sept nouvelles cliniques seront construites dans les villes de Thurrock, Derby, Sheffield, Keynes, Liverpool, Milton et Blackpool.
L’organisation NHS veut être à jour des nouveaux besoins en matière de santé
Le NHS veut se maintenir à jour des dernières évolutions en matière de santé. C’est une déclaration qui a été faite juste avant l’annonce du 75ème anniversaire de l’organisation, le 5 juillet dernier. C’est la PDG de l’organisation qui a partagé cette vision. Amanda Pritchard avance qu’il est important, voire même indispensable pour le NHS England de s’adapter aux nouveaux besoins en matière de soins de santé.
Cette obligation de s’adapter qui pèse sur l’organisation est une nécessité surtout au regard des dernières transformations qui ont changé la face de l’industrie du jeu de hasard en Angleterre. Auparavant, rappelle la patronne de l’organisation, lors de la création du NHS, un parieur devait tout simplement se rendre chez un bookmaker pour déposer son pari. Mais la situation est bien différente aujourd’hui. Les gens peuvent effectuer des paris via un téléphone en cliquant tout juste sur une touche. La publicité sur les jeux d’argent et de hasard n’est pas canalisée vers une cible particulière. Tout le monde est visé, les jeunes ou vieux. Et les offres de jeux sont de plus en plus incitatrices à prendre part au jeu, constate la patronne du NHS England.
Du fait de l’élargissement de l’influence de l’industrie du jeu, le NHS se veut aussi proactif que lors de sa création en 1948. C’est donc dans cette optique que l’organisation veut déployer sept nouvelles autres cliniques de dépendance au jeu à travers l’Angleterre. Le NHS England veut ainsi s’assurer que le maximum de personnes puisse bénéficier de soins par le NHS en cas de besoin. Cela est une initiative fortement appréciée, au vu du succès des cliniques de dépendance au jeu.
Les différents centres existants reçoivent des patients venant de toutes les régions d’Angleterre, notamment de Londres, Stoke-on Trent, Manshester, Leeds, Telford et Newcastle. Il faut également tenir compte de la clinique nationale se trouvant à Londres. Cet établissement a vocation à s’occuper des enfants et des jeunes souffrant de dépendance au jeu.
Les cliniques de dépendance au jeu du NHS assurent un rôle de premier ordre dans le traitement des troubles liés au jeu de hasard
Le NHS England, à travers ses cliniques de dépendance au jeu, est un acteur central dans la lutte contre les troubles et autres formes de dépendance au jeu d’argent. Elles effectuent un travail remarquable auprès des personnes présentant de graves problèmes de dépendance au jeu. Le NHS se sert alors de plusieurs différentes méthodes de traitement, en fonction du type de trouble dont souffre le patient, mais surtout de la gravité de sa pathologie. Ces différentes méthodes de traitement sont la thérapie cognitivo-comportementale, la thérapie familiale et les groupes de soutien et de suivi. Le personnel en service dans les cliniques du NHS est composé de plusieurs corps de métiers. Parmi ceux-ci, on compte : des psychologues, des psychiatres, des thérapeutes, des infirmières en santé mentale, ainsi que des aides-soignants.
Le NHS prévoit d’apporter son soutien au maximum de personnes souffrant de dépendances au jeu. De manière chiffrée, l’organisation prévoit de soigner jusqu’à 3 000 personnes atteintes. Ce nombre est réparti à travers tout son réseau de cliniques en Angleterre, soit 15 cliniques de dépendance au jeu en tout. L’organisation se réjouit d’ailleurs du fait que les prouesses à mettre à l’actif de ses cliniques traduisent son engagement et lui font atteindre ses objectifs avant le terme convenu.
Les nouvelles cliniques du NHS ne sont les seuls aménagements que subit l’industrie anglaise du jeu de hasard. Le pays effectue actuellement des mises à jour de sa législation sur les jeux de hasard. Le gouvernement a publié un livre blanc des jeux de hasard. Le document était très attendu par les acteurs de l’industrie du jeu. Le livre blanc comporte de nombreuses recommandations, notamment sur la manière selon laquelle la législation sur les jeux de hasard et d’argent devrait être révisée pour s’adapter à l’ère du numérique.
Le NHS England est préoccupé par les risques de dépendance au jeu d’argent auxquels sont exposés les joueurs
La dépendance demeure un sujet préoccupant pour le NHS. Claire Murdoch, la directrice de la santé mentale chez NHS England a décrit la dépendance comme une maladie dangereuse. Elle rajoute que la dépendance peut facilement prendre le dessus sur un patient ou en étant adepte du jeu de hasard et détruire sa vie, y compris celle de sa famille. Se montrant toutefois rassurante, Claire Murdoch présente NHS comme la solution aux problèmes de dépendance que peuvent rencontrer les adeptes du jeu de hasard. La directrice de la santé mentale chez NHS en a profité pour lancer un appel à toute personne présentant des symptômes de dépendance au jeu à se rendre immédiatement dans une des cliniques spécialisées du NHS.
Poursuivant ses réflexions, la directrice de la santé mentale chez NHS, Claire Murdoch, reconnait les progrès réalisés dans la répression de l’industrie du jeu de hasard. Elle souhaite de surcroit que de nouvelles mesures soient prises pour assurer la protection des jeunes et des générations futures. Il convient selon Claire Murdoch, de les protéger surtout contre les publicités de jeux d’argent qui incitent fortement à participer aux jeux.
Claire Murdoch a toujours soutenu sa position ferme à l’égard de l’industrie du jeu de hasard. Elle a toujours dénoncé le lien entre le jeu d’argent et la santé mentale. En janvier 2020, la directrice de la santé mentale chez NHS a adressé une série de plusieurs lettres aux différents chefs des plus importants opérateurs de jeux du Royaume-Uni. Dans ses lettres, elle présente l’influence du jeu d’argent sur la santé mentale des joueurs.
Un nombre important de joueurs souffre de problèmes liés au jeu d’argent
Selon les statistiques fournies par la Gambling Commission, un nombre important de parieurs présente des troubles liés au jeu. La commission de jeu a révélé que pas moins de 138 000 personnes sont victimes du jeu en Angleterre. Ce qui représente environ 0,3 % de la population du pays. Ces chiffres ont été repris par le NHS pour illustrer la dangerosité du jeu d’argent sur la santé mentale des joueurs. Il convient de noter que ces chiffres fournis par la Cambling Commission ne font pas l’unanimité. En effet, certains sondages, tels que celui réalisé par YouGov révèle que le nombre de personnes souffrant de dépendance au jeu de hasard pourrait franchir les 2,8 millions.
Une autre enquête sur la santé 2021, réalisée cette fois par le NHS lui-même, révèle une baisse du taux de jeu problématique à 0,4 %. Ce résultat est bien supérieur à ce qu’a enregistré la Commission des jeux pour la même année. Cette totale incohérence au niveau des résultats a obligé les autorités soumettre la commission des jeux à un processus de réforme de sa méthodologie d’enquête. Ce processus a été achevé en avril dernier.
Le NHS apporte son soutien à la proposition d’un prélèvement légal dans l’industrie du jeu
Le NHS England s’est récemment prononcé en faveur du prélèvement légal. Cette mesure fiscale a été proposée dans le livre blanc publié par le gouvernement. En effet, en plus de nombreuses autres propositions à destination de l’industrie du jeu, le livre blanc a également proposé que soit instauré un prélèvement légal. Cet impôt serait assis sur le revenu ou bénéfice du secteur du jeu de hasard. Il est proposé pour assurer le financement de la recherche, l’éducation et les services de traitement. Si elle est adoptée, le prélèvement légal remplacerait le système des cotisations volontaires, actuellement en vigueur dans le secteur du jeu d’argent.
À l’origine, selon certaines indiscrétions, le montant du prélèvement légal était prévu à un taux de 1 %. Mais depuis la publication du livre blanc, les autorités se sont montrées moins engageantes sur ce taux. Le ministère de la Culture, des Médias et des Sports a préféré ne pas s’avancer davantage en donnant un chiffre bien précis. Plutôt qu’être décisifs sur un taux pré-arrêté de manière unilatérale, les autorités ont opté que le choix ou la détermination du taux pour le prélèvement légal se ferait de concert avec les acteurs de l’industrie du jeu. Le montant définitif du prélèvement légal sera donc décidé à une date ultérieure, au terme d’une négociation entre le gouvernement et les acteurs du secteur du jeu d’argent.
Le NHS England croit avec certitude que l’instauration d’un prélèvement légal sera d’une importance déterminante pour l’industrie du jeu, notamment pour le financement de ses programmes. Le mois dernier, Henrietta Bowden – Jones, la conseillère clinique nationale du NHS England, a précisé que le prélèvement devrait permettre de garantir le financement indépendant des programmes.
Pour sa part, le gouvernement s’est également exprimé sur l’adoption des mesures de lutte contre les troubles liés au jeu d’argent. Le ministre de la Santé publique, Neil O’ Brien, avance que le gouvernement a pris des dispositions fermes et audacieuses dans le livre blanc pour lutter contre le jeu problématique. Le livre blanc publié par le gouvernement traduit sa volonté d’instaurer un prélèvement légal dans l’industrie du jeu. Cette mesure a pour objectif d’amener les sociétés de jeux (développeurs, fournisseurs, opérateurs) à payer leur juste part sur le coût des services de traitement.
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