La privatisation de la FDJ a finalement été finalisée par l’Assemblée nationale ce jeudi 4 octobre. Dans le cadre du projet de loi Pacte, les députés ont voté, par 48 voix contre 12, l’article permettant de transférer au privé la majeure partie du capital de l’entreprise dont 72 % est détenu par l’État. La décision a donc été prise en dépit des offensives de l’opposition concernant les retombées économiques et les risques d’addiction au jeu de l’opération.
Une privatisation qui fait couler beaucoup d’encres
Dans le secteur des jeux de tirage et de grattage, la FDJ détient le monopole du marché. Selon le texte, cette dernière préserve ce privilège, mais sur une durée limitée, soit jusqu’à 25 ans. Les termes du contrat stipulent également le principe d’une refonte de la régulation des jeux d’argent et de hasard par ordonnances. Par ailleurs, l’Assemblée a déjà donné le feu vert à l’Etat concernant la vente d’une partie ou l’ensemble des actifs qu’il possède dans les Aéroports de Paris. Ces cessions s’ajoutent à ceux d’Engie qui servent à récolter un fonds allant de 10 milliards d’euros.
Comme on pouvait s’y attendre, les groupes d’opposition n’ont pas tardé à réagir et dénoncent activement cette privatisation. Parmi eux, le groupe LR avec Daniel Fasquelle qui parle d’une opération court-termiste et Fabien Di Filippo, une aberration économique. Quant à l’Insoumis Alexis Corbière de gauche, confirme son mécontentement et déclare que cette privatisation demeure une mauvaise opération financière en évoquant entre autres les conséquences néfastes de la dépendance au jeu. Du côté des communistes, ils avancent des arguments semblables considérant la démarche en tant qu’erreur pouvant causer des graves effets néfastes en termes de santé publique.
Un chiffre d’affaires en constante augmentation
Afin de protéger les consommateurs, l’État consent à réguler davantage le jeu. D’après Bruno Le Maire, l’entreprise affichait une hausse de 64 % de chiffre d’affaires en dix ans lorsqu’elle était encore publique. Le texte prévoit des changements en améliorant le fichier des interdits de jeux et en sollicitant la contribution des buralistes sur l’identification des mineurs. S’en suit également la mise en place d’une autorité de régulation indépendante, mais pour le moment, les casinos seront sous l’autorité du ministère de l’Intérieur. Dans tous les cas, la privatisation ne sera effective qu’en 2019 et il faudra donc attendre jusque-là. En monopolisant le marché, la FDJ profite d’un certain avantage en cumulant des revenus importants. Elle a au moins enregistré 15,1 milliards d’euros de mises l’an passé et gagne chaque année plus de 3 milliards d’euros sur les 26 millions de mises des joueurs.
Laisser un commentaire