La UK Gambling Commission veut appliquer des restrictions rigoureuses sur les jeux d’argent et provoque la frustration des opérateurs agréés. Ces derniers y voient une décision visant à fragiliser l’industrie locale des jeux.
La question de la vulnérabilité au cœur du maintien des restrictions
Sarah Gardner, DGA par intérim de la Gambling Commission, justifie les restrictions sur les jeux par la volonté de les rendre plus sûrs. Le gouvernement britannique veut s’attaquer au problème complexe de la vulnérabilité comme l’explique la directrice générale adjointe.
Mais alors que les autorités britanniques clament que leur décision d’imposer des restrictions rigoureuses sur les jeux d’argent s’explique par un risque accru d’addiction pour les personnes vulnérables, les experts affirment que c’est tout le contraire. En effet, un rapport des organismes de santé présente une baisse des dépenses liées aux jeux de hasard. Bien plus, ce rapport fait état de ce que la pandémie n’a en rien contribué, comme cela était craint, à une recrudescence du phénomène des jeux d’argent.
Mais malgré tout, la UK Gambling Commission continue de faire pression sur les opérateurs réglementés. Une pression qui se manifeste par la limite imposée sur les dépenses et le temps de jeu, sans parler du plafonnement du montant des bonus.
Une pilule amère pour les opérateurs agréés
Il faut dire que ces nombreuses restrictions impactent négativement les opérateurs de jeu réglementés en réduisant considérablement leurs revenus alors qu’ils doivent s’acquitter des frais de licence, financer le soutien à risque, etc. Une situation difficile pour les opérateurs de petite et de moyenne envergure sur un marché fortement concurrentiel.
De son côté, la Gambling Commission reconnaît que cette année a été difficile, mais persiste, comme le déclare Sarah Gardner, à prendre des décisions aussi difficiles pour, dit-elle, sauver des emplois. Voilà pourquoi, poursuit-elle, la Commission se tient prête à collaborer avec les opérateurs qui voudront bien travailler avec elle. Une déclaration qui passe comme une pilule amère pour les opérateurs qui voient derrière cette décision de maintenir les restrictions sur les jeux d’argent davantage une volonté de continuer à prélever les taxes en toute insouciance. Pour eux, ces mesures ne visent pas principalement à aider les joueurs comme la commission tente de le justifier.
Une décision qui fragilise l’industrie locale des jeux
Ces mesures restrictives risquent de pousser les opérateurs agréés à délocaliser leur siège pour trouver ailleurs un pâturage plus vert pour leurs activités. D’ailleurs, ce phénomène de transfert, justifié par la volonté des opérateurs de jeux de maximiser leur profit est en hausse depuis deux ans au Royaume-Uni. Il n’est donc pas impossible qu’au nombre de ceux-ci, s’ajoutent d’autres opérateurs de jeux d’argent.
Pour le moment, ceux qui tirent leur épingle du jeu de cette situation tendue entre la Gambling Commission et les opérateurs sous licence sont les casinos non agréés. On note une prolifération des opérateurs sans agrément sur le marché des jeux d’argent. Ceux-ci profitant du désarroi des joueurs pour leur proposer des offres plus aguichantes.
Un rapport de Review of Unlicensed Online Gambling in The UK de février 2021 fait mention d’une augmentation des joueurs de casinos illégaux au Royaume-Uni. Bien que le nombre des opérateurs non agréés ait diminué, ils sont plus de 450 000 à avoir joué dans l’un de ces casinos. Une perte évaluée à trois millions de livres sterling pour les opérateurs conformes et des revenus imposables qui s’envolent en fumée à l’étranger. Ce qui fait dire aux opérateurs de jeu agréés que la décision de la Commission n’est pas dans l’intérêt de l’industrie locale des jeux d’argent.
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