Au Royaume-Uni, Done Bros plus connu sous le nom de Betfred fait l’objet d’une lourde sanction de la Commission britannique des jeux de hasard. En effet, l’opérateur de jeu a reçu il y a quelques jours de cela une amende de 3,25 millions de livres sterling à payer dans les prochains mois. Selon la commission, cette amende aurait été infligée après une longue période d’observation. Au cours de cette période, la commission a relevé un certain nombre de manquements chez Betfred, notamment une série de défaillances et des infractions de licence. L’amende aurait été décidée dans le cadre d’un accord à l’amiable entre la commission et l’opérateur de jeux.
Une série de défaillances chez Betfred
Entre janvier 2021 et décembre 2022, la commission britannique des jeux de hasard a mené une enquête et un examen réglementaire auprès de Betfred. Suite à cette enquête, la commission a relevé une série de défaillances chez l’opérateur de jeux notamment en ce qui concerne la mise en place des politiques, les pratiques de responsabilité sociale et les stratégies de lutte contre le blanchiment d’argent.
En ce qui concerne les lacunes en matière de responsabilité sociale, celles-ci comprenaient des contrôles insuffisants pour la protection des nouveaux joueurs ainsi que des dépenses à grande vitesse des joueurs et leur durée de jeu. Ceci étant, certains consommateurs se sont retrouvés à dépenser des sommes colossales en peu de temps, tandis que d’autres ont été exposés aux jeux non sûrs.
Dans le cas des pertes substantielles, la commission a relevé qu’un client de Betfred avait perdu environ 517 499 livres sterling en deux mois seulement ce qui aurait pu être évité si l’opérateur avait fait correctement son travail. Ce cas démontre que l’entreprise de jeu n’a pas respecté les limites d’interaction des joueurs en plus d’avoir manqué à son devoir d’évaluer l’efficacité des interactions des utilisateurs individuels.
Les responsables de la commission ont affirmé que lors de l’examen réglementaire, Betfred n’a pas réussi l’étape d’identification de son client ce qui est une faute grave. À ce sujet, il a été dit que l’opérateur avait fait confiance aux sources ouvertes sans prendre l’initiative de vérifier par lui-même les informations reçues.
Dans le cas du non-respect des politiques de lutte contre le blanchiment d’argent, la commission a relevé que le seuil d’alerte financière avait été dépassé l’opérateur en plus du fait que ce dernier tenait mal les registres. À ce sujet, le régulateur a dévoilé que l’opérateur n’avait pas pris en compte ses directives concernant une évaluation de risque qui aurait permis de déterminer si les ressources de Betfred pouvaient ou non être utilisées pour financer le terrorisme ou blanchir de l’argent.
Cet examen aurait permis de passer d’étudier en profondeur les fournisseurs tiers liés à l’opérateur, les processus et processeurs de paiement, les transactions via les cartes prépayées, les transactions dans les bureaux de paris, les produits et les plateformes sous licence, ceci en vue d’atténuer tout risque d’infraction liée au blanchiment d’argent.
Des infractions de licence relevées
Outre les infractions citées plus haut, la commission a également signalé un problème concernant la mise en place des procédures, politiques et contrôles visant à prévenir le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Ainsi, même s’il n’y a aucune preuve que Betfred a bel et bien financé ces activités criminelles, il demeure quand même coupable, car il n’a pas respecté la condition de mise à jour de ces politiques.
À titre d’exemple, la commission a pris le cas d’un autre joueur qui a perdu 61 000 livres sterling en quatre mois par ce qu’aucune mesure n’a été prise pour signaler les dépenses à grande vitesse. Il y a eu trois autres joueurs dont l’un a perdu 250 000 livres sterling en 365 jours, tandis que le second a perdu 72 000 livres sterling en neuf mois et le dernier a misé 429 222 livres en 11 mois et a perdu 120 353 livres.
Tous ces cas auraient pu être évités si l’opérateur avait interagi de manière efficace avec ses clients. Pour se justifier, l’opérateur a précisé qu’il ne s’était pas inquiété, car certains de ces joueurs gagnaient, du coup, il n’y avait aucune raison de s’inquiéter. Il a pris comme exemple un joueur de poker professionnel qui du 21 mars au 18 mai 2022 avait misé la somme de 517 499 livres et avait gagné un total de 8 585 livres au cours de cette même période.
Malgré cet exemple, Betfred demeure toutefois coupable de n’avoir pas interagi avec les potentiels joueurs à problèmes assez tôt et même si certaines interactions ont eu lieu, elles ont été mal menées. Pendant cinq mois, un autre joueur a déposé la somme de 337 029 livres et a réalisé une perte de 19 336 livres. Après avoir été contacté près de 12 fois par l’opérateur, ce dernier a dit être satisfait de son niveau de dépense, pourtant, avec les gros paris qu’il déposait, l’opérateur aurait pu détecter des signes d’addiction ou de joueur à risque.
Un accord réglementaire à l’amiable
Au Royaume-Uni, Betfred gère environ 1 750 magasins de paris et des jeux de hasard en ligne. Suite à l’examen mené par la commission et face à tous les problèmes et les manquements observés, les deux entités sont parvenues à un accord réglementaire à l’amiable. Cet accord comprenait une amende de 3,25 millions de livres sterling ainsi qu’un désinvestissement de 1,05 million. De plus, l’opérateur doit couvrir tous les frais d’enquête réalisée par la commission ainsi que la publication des informations liées à l’affaire.
Suite à la signature de l’accord, Kay Roberts, la directrice exécutive des opérations de la commission a déclaré que les jeux d’argent en ligne ont pris beaucoup d’ampleur ces dernières années et que les régulateurs doivent davantage se concentrer sur le respect des normes et réglementations.
Elle a continué ses propos en disant que le jeu doit rester une activité légitime et sécurisée, mais pour que cela soit possible, tous les opérateurs en ligne et hors ligne doivent mettre en place des garanties et des mesures de prévention des préjudices et des crimes tels que le financement du terrorisme ou le blanchiment d’argent.
En Grande-Bretagne, Betfred n’est pas le seul à avoir conclu un accord à l’amiable avec la commission des jeux. En effet, le mois dernier, Videoslots, un autre opérateur local a accepté de payer un montant de 2 millions de livres sterling. Au mois de mars dernier, c’est le groupe William Hill qui avait accepté de verser la somme de 19,2 millions de livres sterling en guise d’amende. Plus tôt ce mois-ci, Star Racing a reçu une amende de 594 000 livres sterling à payer dans les mois à suivre. Ce dernier n’avait pas respecté les termes de la responsabilité sociale des opérateurs en plus des manquements à l’AML.
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