Au terme d’une enquête menée par la commission britannique des jeux de hasard (l’UKGC), le géant de l’industrie des jeux de casino Caesar Entertainment Corp est condamné à payer une amende de 13 millions de livres sterling. Trois cadres supérieurs de Caesars ont également perdu leurs licences. Il est reproché à l’opérateur d’avoir violé la disposition 1.1 de la condition de licence sur la prévention du blanchiment d’argent et du financement du terrorisme, ainsi que la disposition 3.4.1 du code de responsabilité sociale sur l’interaction avec le client. Ce sont des faits survenus entre janvier 2016 et décembre 2018.
Des licences de gestion personnelle retirées et une amende à payer
Après le cas de Betway (condamné en mars dernier à payer une amende de 11,6 millions de livres sterling), l’United Kingdom Gambling Commission (UKGC) vient de frapper la société Caesar Entertainment Corp avec une amende de 13 millions de livres sterling. C’est un record en termes de sanctions infligées par le régulateur britannique.
Depuis le début de cette année, le régulateur s’est attaqué aux opérateurs qui violent la réglementation britannique sur les jeux de hasard. Une opération lancée à la suite de la publication d’un rapport qui accuse le régulateur de laxisme. Selon ce rapport, la commission serait incapable de protéger les personnes vulnérables. Les enquêtes menées jusqu’ici par l’UKGC visent à réaffirmer sa capacité à lutter contre les mauvaises pratiques.
Caesars est un grand acteur de l’industrie des jeux au Royaume-Uni. La société américaine, dont le siège se trouve à Las Vegas, exploite 11 casinos au Royaume-Uni. Elle est pénalisée par l’UKGC pour ses activités subversives (mauvaises pratiques de gestion des VIP). Une partie de l’amende servira à la mise en œuvre de la stratégie nationale du Royaume-Uni pour réduire les risques de jeu. En plus de l’amende, la commission britannique des jeux de hasard a sanctionné trois cadres supérieurs de Caesars. Ces derniers perdront leurs licences de gestion personnelle d’entreprise de jeux de hasard. Le montant des pénalités infligées jusqu’ici par le régulateur s’élève à 27 millions de livres sterling.
Caesars Entertainment a déclaré qu’il reconnait les manquements qui lui sont reprochés. Il s’engage à respecter les sanctions infligées par la commission d’une part, et assure avoir instauré des politiques et procédures de conformité plus efficaces.
Violation des règles de responsabilité sociale et de blanchiment d’argent
D’après le communiqué publié par le régulateur britannique, Caesars aurait violé la disposition 1.1 de la condition de licence sur la prévention du blanchiment d’argent et du financement du terrorisme. L’opérateur aurait également violé la disposition 3.4.1 du code de responsabilité sociale sur l’interaction avec le client. L’enquête concerne les activités menées sur la période de janvier 2016 à décembre 2018.
Plusieurs mauvaises pratiques de gestion des clients VIP ont été dévoilées par cette enquête. La société est accusée de n’avoir pas interagi avec un client qui aurait perdu la somme de 323 000 £ pendant 12 mois. Elle aurait ignoré les signes de dépendance au jeu du client. Ce dernier aurait effectué 30 sessions de jeu de plus de cinq heures. Plusieurs autres cas accablent. Un client aurait perdu la somme de 240 000 £ en 13 mois, en jouant dans un des casinos de Caesars. Ce client se serait par le passé auto-exclu. En matière de responsabilité sociale, Caesars n’aurait pas initié une interaction adéquate avec le joueur. Une nounou indépendante aurait perdu la somme de 18 000 £ en un an. Pourtant cette dernière avait déclaré à l’opérateur qu’elle pariait avec ses économies son découvert et les sommes d’argent empruntées à sa famille.
Dans un autre cas, un client aurait perdu près de 3,5 millions de livres sterling et 1,6 million de livres sterling en un trimestre seulement. Un facteur à la retraite aurait parié et perdu la somme de 15 000 £ en 44 jours seulement. Il est reproché à Caesars de n’avoir pas recueilli suffisamment d’information sur l’origine des fonds. Une personne politiquement exposée aurait parié et perdu la somme de 795 000 £ sur une période de plus de 12 mois. Ces pratiques vont à l’encontre des dispositions de prévention du blanchiment d’argent et du financement du terrorisme. Le directeur général de la Gambling Commission, Neil McArthur, a déclaré que la commission veillera au strict respect des règles liées à la responsabilité sociale et au blanchiment d’argent, peu importe s’il s’agit d’un casino terrestre ou d’un casino numérique. Il recommande aux casinos de mieux s’informer sur leurs clients et ajoute que, les casinos doivent mieux interagir avec leurs clients, surtout lorsque ces derniers manifestent des signes de dépendance.
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