Au Royaume-Uni, le jeu problématique est un sujet intemporel. Bien que les rapports aient témoigné d’une baisse considérable, l’UKGC est bien décidé à continuer à mettre en place des actions de répréhension. C’est dans cette optique qu’est né le programme de « vue client unique » (single customer view). Son but est d’aider les opérateurs à maintenir voire à renforcer les actions de jeu responsable. Alors que la phase de lancement se dessine à l’horizon, le constat a été fait que les joueurs du pays ne respectent pas les politiques d’auto-exclusion en vigueur dans le pays. Une fois le programme lancé, les opérateurs seront plus enclins à éviter ces situations au plaisir de préserver les joueurs des situations à risques.
La sécurité des joueurs dans le secteur des jeux d’argent toujours à la une
L’UKGC est l’organe de régulation et de contrôle du secteur des jeux d’argent au Royaume-Uni. Dans le but de promouvoir le jeu responsable et de garantir une plus grande protection aux joueurs locaux, l’organisme a entrepris de lancer le programme « vue client unique ». C’est lors du forum de l’Association internationale des régulateurs de jeux (IAGR) qui s’est tenu le 18 octobre dernier que la nouvelle avait été annoncée.
À ce propos, Andrew Rhodes qui est le PDG de la UK Gambling Commission avait précisé que la phase d’essai de ce nouveau programme devrait avoir lieu dans peu de temps. D’après ce qui a été dit, le programme « vue client unique » donnera la possibilité aux opérateurs du territoire d’accéder aux données des parieurs ce qui leur permettra de mettre en œuvre des mesures de jeu plus sûres et plus efficaces.
Les données des joueurs dont il est question ici concernent particulièrement la durée de leur session de jeu ainsi que les dépenses qu’ils auront effectuées sur les différentes plateformes où ils ont joué. À travers cette nouvelle approche, le régulateur des jeux du Royaume-Uni espère que les opérateurs du pays seront désormais plus enclins à proposer de meilleures solutions et à mieux suivre les clients qui présentent des problèmes ou dépendances aux jeux.
Dans le discours qu’il a tenu pendant la conférence, Rhodes a précisé qu’à l’heure actuelle au Royaume-Uni, les joueurs lorsqu’ils sont exclus d’un site de jeu vont tout simplement se déplacer vers un autre et ainsi de suite jusqu’à ce que le pire arrive. Or, avec le programme de « vue client unique », les opérateurs seront notifiés dès qu’ils auront à faire à un joueur précédemment exclu par un autre opérateur.
Plus de collaboration entre les régulateurs
Sur la base des études menées par l’UKGC, Andrew Rhodes a relevé la nécessité d’une plus grande collaboration entre les régulateurs du pays et au-delà. Ceci est d’autant plus utile, car les jeux d’argent et les paris sportifs sont un phénomène mondial.
En unissant leur force et en travaillant main dans la main, les opérateurs seront plus aptes à maîtriser les nouvelles technologies telles que les NFT et les cryptomonnaies qui leur posent actuellement des problèmes.
Au mois de mai dernier, deux organismes, dont le conseil des paris et des jeux (BGC) et le Bureau du Commissaire à l’information (ICO) ont annoncé qu’ils travailleraient en collaboration avec l’UKGC. Le but de cette collaboration est de mettre en œuvre ledit programme de « vue client unique ». L’ICO aura pour mission de récolter les informations concernant la légalité du partage des données.
L’objectif ici étant de suivre de plus près les activités des joueurs sur les plateformes de jeu. Grâce à cette approche, les opérateurs pourront réagir à temps et éviter aux joueurs d’avoir des problèmes plus graves. Un peu plus tôt cette année, la commission des jeux d’argent du Royaume-Uni avait présenté un rapport démontrant que le jeu problématique est presque inexistant sur l’ensemble du territoire.
En effet, le rapport précisait que le taux de jeu problématique au Royaume-Uni s’élevait désormais à 0,2 %. Ce chiffre représente une baisse d’environ 50 % par rapport à la même période un an plus tôt. Ceci est une preuve irréfutable que les solutions jusqu’à présent mises en œuvre par le régulateur sont efficaces.
De son côté, le PHE (Public Health England) avait démontré que le jeu problématique s’élevait à 0,5 %. Malgré cette différence de résultat, il faut retenir que les moyens de contrôle du jeu problématique marchent à merveille. Pour certains, si le régulateur continue de mettre en place des mesures de plus en plus strictes, il pourrait finir par éliminer complètement le jeu problématique dans le pays.
Des initiatives louables pour une meilleure protection des joueurs
Au même moment que l’IAGR, la semaine du jeu plus sûr s’est tenu au Royaume-Uni et en Irlande. De nombreux opérateurs ayant pris part aux manifestations ont rappelé l’importance de créer un espace de jeu plus sûr et sécurisé. Cette nécessité a été révélée, car l’industrie des jeux fait désormais partie intégrante de l’économie du pays.
En 2021, les rapports ont démontré que cette industrie avait rapporté 15,85 milliards de dollars, dont 14 milliards de livres sterling au Royaume-Uni. Très tôt, les opérateurs avaient compris la nécessité de mettre en place des mesures de protection des joueurs raison pour laquelle ils ont au fil du temps proposé des initiatives qui ont servi à défendre cette cause.
Un exemple parfait s’est déroulé il y a huit ans de cela lorsque des opérateurs de jeu britannique ont décidé de former ensemble un organisme de régulation des jeux connu à l’époque sous le nom de Senet. Parmi les participants, il y avait les sociétés Paddy Power, Ladbrokes, Coral et William Hill. Dans son fonctionnement, Senet devait promouvoir le jeu plus sûr et lutter pour la mise en place des paris sportifs socialement responsables.
En 2016, un autre programme avait été créé. Celui-ci avait pour but d’aider les opérateurs à auto exclure de leurs sites de jeu les joueurs qu’ils jugeaient à problème. En dehors de ces deux initiatives, Entain et Flutter avaient eux aussi créé un programme de surveillance interne. Récemment encore, William Hill annonçait la création d’une boutique de paris dont le but sera de mettre en place des jeux sécurisés.
Revenant aux actions de l’UKGC, il est important de noter que ce régulateur reçoit régulièrement des opérateurs de jeu du pays de l’aide généralement sous forme de dons financiers volontaires et parfois sous forme d’amendes infligées aux déviants. L’année dernière, GambleAware qui est une association caritative de jeu avait reçu au total 21 millions de dollars dans le but de soutenir ses actions de mise en place du jeu responsable et sûr.
Laisser un commentaire