Dans l’industrie des jeux de hasard, une licence d’exploitation est nécessaire à quiconque souhaite proposer des activités dans cette industrie. Avec l’attribution de ces licences, il y a des termes à respecter. Au Royaume-Uni, l’opérateur IMME a été accusé d’enfreindre plusieurs de ces termes en proposant ses services aux personnes âgées et en pratiquant du marketing téléphonique abusif. Après accusation, la Gambling Commission n’a pas pu appliquer de sanction, car la société venait de se faire restituer sa licence.
La société ciblait des personnes âgées
Il y a quelques jours de cela au Royaume-Uni, la société International Multi-Media Entertainments Limited alias IMME a été reconnue coupable par la Gambling commission d’enfreindre les termes de sa licence encore en vigueur.
Selon le rapport de l’instance de contrôle et de régulation, la société qui opérait sous le nom de The Lottery Centre et Lotteries.com ciblait en grande partie les personnes âgées, voire retraitées via des offres téléphoniques. Dans ce même rapport, il est indiqué qu’environ 75 % de ces personnes contactées étaient âgées de 60 à 79 ans tandis que 20 % allaient au-delà de 79 ans.
L’enquête menée à la suite des accusations a permis de se rendre compte que les agents téléphoniques de la société utilisaient de faux noms, afin qu’on ne puisse pas facilement les retrouver. Leur but était de faire recours à tous les moyens possibles pour convaincre leur victime de participer aux loteries en ligne.
Ce qu’ils ont oublié ou ce qu’ils n’ont pas voulu mentionner à leur victime lors des échanges est qu’ils ne fournissent pas de service de vente directe de billets et qu’ils acceptent uniquement les paris sur les résultats de loterie.
Toujours à la suite de l’enquête menée par la Gambling Commission, il a été découvert qu’un client âgé d’une centaine d’années avait parié durant cinq mois d’affilés sans que l’opérateur ne se pose une seule fois la question de savoir où ce dernier prélevait ses fonds. Le montant total misé par ce retraité s’élève à 23 839 euros.
Deux autres personnes également très âgées avaient elles aussi misé les sommes respectives de 20 345 euros et 16 207 euros sur une période de cinq mois et six mois seulement sans que la société une fois de plus ne les interroge pas sur l’origine de leur fond.
L’IMME peut également être accusé de harcèlement téléphonique, car un de ces clients a déclaré avoir été appelé par les agents de la société toutes les 30 à 40 minutes. Une autre personne âgée de 90 ans dit avoir été contactée par ces mêmes agents pendant toute une semaine.
En 2016, il y avait également eu un cas semblable à Vancouver au Canada. Selon un article paru dans le Vancouver Sun le 23 décembre 2016, la société Telco qui était connectée à CW Agencies, un revendeur de billets de loterie avait fermé ses portes après avoir été accusé de commercialiser des billets de loterie auprès des personnes âgées, mais l’entité avait pu échapper aux sanctions disciplinaires.
Revenant sur le cas de l’IMME, il faut noter qu’à ce jour les sites web de la société ne sont plus disponibles au Royaume-Uni.
Aucune sanction appliquée
Malgré les faits qui se sont avérés être justes, l’IMME n’a écopé d’aucune sanction, d’aucune pénalité, ni même d’une amende. Pour cause, sa licence d’exploitation qui avait été suspendue en 2020 a été tout récemment restituée. Grâce à cette restitution, l’IMME ne relevait plus des compétences de l’agence de contrôle.
Cette dernière ne pouvait donc plus faire usage de son pouvoir pour agir de façon à punir l’IMME. Malgré qu’elle n’ait pas voulu coopérer tout au long de l’enquête, l’entreprise a affirmé que son désir est désormais de chercher à rembourser aux joueurs tous leur fond. Pour cela, elle a mis en place une stratégie visant à mettre en garde le joueur dès qu’il dépense 160 livres.
Dans ce même ordre d’idée, à chaque joueur est désormais attribué un agent du service client de la société qui aura pour but de surveiller son jeu. Il faut également noter que les personnes de plus de 70 ans ont reçu un appel d’interaction sociale après chaque vente.
Le rapport de l’UKGC indique que l’IMME peut continuer à gérer les syndicats de billets de loterie vu que la loi actuellement en vigueur n’exige pas de licence pour ce type d’activité. Helen Venn, la directrice exécutive de la Gambling Commission, a déclaré à propos des activités de l’IMME qu’il n’y a pas de place pour ce genre d’activité dans l’industrie du jeu au Royaume-Uni.
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