L’annonce avait été faite en mars 2021, à l’issue de l’amendement du contrat qui lie IntraLot à la Marocaine Des Jeux. Les deux parties avaient décidé d’un commun accord de réduire la durée de leur contrat de partenariat. Initialement prévu pour huit ans, ledit contrat arrivera finalement à son terme le 31 décembre 2022. Comme raison principale de non-prolongation de ce contrat, la firme grecque évoque la nécessité de renforcer sa résilience face à la crise sanitaire.
Raccourcissement inattendu d’un partenariat initialement prévu pour durer
Entre la Marocaine des Jeux et des Sports et IntraLot, c’est une collaboration qui dure depuis très longtemps. Avant le dernier renouvellement du contrat en 2019, les deux entités avaient déjà cheminé ensemble pendant dix ans. Les termes du contrat donnaient à l’opérateur international une main mise sur les activités de loterie, les jeux instantanés et les paris sportifs gérés par l’entreprise marocaine. Un contrat qui, à première vue, était bénéfique à la firme considérée comme l’une des trois compagnies mondiales de loterie la plus compétitive.
Si l’entreprise grecque met en avant les effets de la crise sanitaire, d’autres raisons peuvent justifier ce revirement. Elle a en effet connu au cours des derniers mois une expansion fulgurante. IntraLot a signé des engagements avec Lotterywest en Australie et Nederlandse Loterij en Hollande. Avec cette dernière, le contrat impliquait qu’IntraLot fournisse et exploite une plateforme de paris sportifs pour le compte de l’opérateur local. Elle s’était également attaquée au marché américain, mais avait dû revendre 100 % de ses actions à une firme privée pour la somme de 21 millions de dollars.
Des modalités de sélection strictes et impartiales
Dans son appel d’offres, la Marocaine des Jeux et des Sports propose un contrat de huit années avec une option de renouvellement de deux ans. Le contrat est censé prendre effet à partir du 1er janvier 2023 et les offres sont reçues jusqu’au 4 avril prochain. Les postulants peuvent les déposer en personne tous les jours ouvrables à Casablanca, jusqu’à l’ouverture de la première offre.
Le candidat retenu aura la charge de gérer les paris sportifs et les autres services en même temps que la loterie nationale. Les candidatures doivent préciser si l’offre concerne toutes ces activités ou seulement l’une d’elles. C’est pourquoi il est demandé aux potentiels candidats de soumettre deux propositions distinctes. L’un des lots concernera les offres qui englobent les jeux du pari mutuel, à l’exception des courses de chiens et de chevaux, l’autre lot est réservé aux tombolas, aux jeux instantanés et à la loterie.
Le marché des jeux marocain, un terrain fertile pour les grandes firmes
Toutefois, la Marocaine des Jeux et des Sports n’est pas le seul opérateur actif dans ce pays du Maghreb. Il y a également Loterie Maroc qui opère sous la houlette de la compagnie italienne Sisal. Un partenariat qui a rapporté à l’entreprise cinq millions d’euros en 2021, une croissance de 94,7 % par rapport à 2020. Sisal avait par ailleurs signé un contrat de dix ans avec la Société de Gestion de la Loterie Nationale en 2018, contrat qui a récemment été renouvelé.
IntraLot, qui est toujours sous contrat avec la Marocaine des jeux, intervient dans environ 40 juridictions dans le monde. La compagnie grecque a géré 19 milliards d’euros en termes de mises et exploite pas moins de 300 000 terminaux. Elle est présente sur le marché marocain du jeu depuis 2010. Le monde du jeu connaît actuellement de profondes mutations, notamment à cause de la pandémie. La conquête de nouveaux marchés représente le moyen de survie prisé par la majorité des entreprises du secteur. Ce qui soulève des interrogations sur l’abandon de ce contrat qui servait pourtant les intérêts d’IntraLot.
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