Après plus de six mois d’enquêtes approfondies, l’ILGA a décidé une fois de plus de ne pas accorder sa licence à Star Entertainment Group. Ce refus découle de nombreux problèmes rencontrés par les enquêteurs au cours de l’examen qui avait été ordonné par le régulateur. Ces derniers ont découvert que Star, en plus de participer à des activités frauduleuses, était également en relation avec SunCity dont le PDG avait été accusé quelques mois plus tôt de blanchiment d’argent. Star Entertainment Group devra prendre ce refus comme une occasion d’améliorer sa culture d’entreprise, sa façon de gérer les risques, mais également de revoir avec qui il travaille.
Une foule de problèmes a conduit à cette décision du régulateur
Il y a plus de six mois de cela, Star Entertainment Group qui est un opérateur de jeu avait pris l’initiative de déposer une demande de licence auprès de l’ILGA ce qui lui permettrait de proposer ses services à Sydney.
Comme pour tout autre opérateur de jeu en attente de licence, la NSW Independent Liquor and Gaming Authority (ILGA) a entrepris d’examiner le demandant dans plusieurs domaines d’activité afin de déterminer s’il faut ou non l’octroyer la licence tant convoitée.
Après plusieurs mois d’examen, le dernier jour des audiences de l’affaire s’est tenu il y a juste quelques jours de cela. Au cours de l’audience, l’adjoint d’Adam Bell, l’avocat en charge de l’enquête s’est plaint d’une foule de problèmes rencontrés lorsqu’ils effectuaient leur travail.
Tout d’abord, il a cité le refus de Star Entertainment Group d’admettre qu’il avait par le passé commis des actes répréhensibles. Après un laps de temps, ce dernier a décidé de passer aux aveux, mais il se faisait un peu tard pour cela. Il y a également des suspicions sur le fait que l’établissement participe à des fraudes, des activités criminelles et organise même des opérations de blanchiment dans son local sur Star Sydney.
Concernant les opérations de blanchiment d’argent, les surveillants avaient décidé de mener l’enquête après la publication des rapports par plusieurs organes de presse du pays. Parmi ceux-ci se trouvaient The Age, 60 Minutes et The Sydney Morning Herald.
Adam Bill et son adjoint ont avoué que le plus troublant fut le fait que Star Entertainment Group ne sache pas comment et à quel moment il y a eu défaillance dans son système de gestion. Ceci révèle d’une certaine négligence des dirigeants du casino qui n’ont pas tout à fait rempli les fonctions attachées à leur poste. Il faut noter que quelques mois plus tôt, l’établissement avait procédé à un remaniement important du conseil d’administration au cours duquel la haute direction avait été remplacée. Selon les propos de Naomi Sharp en charge de l’enquête, un simple changement du personnel ne suffit pas pour acquérir une licence.
Pour elle, d’autres changements étaient attendus par exemple des améliorations au niveau de la culture de l’entreprise en interne et aussi au niveau de leur stratégie de gestion de risques. Le scandale qui a récemment frappé Star Entertainment Group et Crown Resorts est loin d’avoir joué en la faveur de Star.
Pour rappel, les deux entités avaient été accusées de blanchiment d’argent, de fraude, et d’activités criminelles. Cet évènement est venu confirmer les inquiétudes de Sharp sur le fait que les dirigeants du groupe ont induit en erreur le conseil d’administration.
Jadis, ces mêmes dirigeants avaient tenu secret leur décision d’approuver l’utilisation des cartes China Union Pay (CUP) ce qui permettait à certains joueurs de contourner les limites de dépôt par des pratiques de facturation trompeuses.
En mars dernier, il avait également été rapporté que Star Entertainment Group avait utilisé près d’un milliard de dépôts de jeu en guise de frais d’hôtel ce qui lui permettait d’éviter les limites des cartes. Une pratique similaire avait valu à Crown Resorts une amende de 80 millions de dollars un peu plus tôt cette année.
Pour Naomi Sharp, il reste beaucoup de non-dits. À ce jour, la société n’a pas encore totalement éclairci les raisons pour lesquelles ces problèmes sont arrivés. En effet, très peu de choses ont été dites sur les raisons pour lesquelles la gestion des risques a échoué et aussi sur le fait que la culture soit autant dysfonctionnelle dans le groupe. Pour elle, une nouvelle période de recherche et d’investigation devra leur être accordée afin de chercher à élucider le mystère.
D’autres casinos du groupe sont également à l’étude
Le rapport d’Adam Bell et de son adjoint est censé être terminé d’ici la fin du mois prochain. Dans leur rapport, il est possible de découvrir de nouveaux éléments sur l’affaire, mais également plus de détails concernant la collaboration frauduleuse entre Star Entertainment Group et SunCity.
Pour rappel, Sun City est un opérateur de junket qui a été accusé il y a plusieurs mois de cela pour activités illégales. Alvin Chau, son PDG avait été arrêté en novembre 2021 par les autorités chinoises et accusé en mai dernier de blanchiment d’argent, de jeux illégaux et de création de sociétés secrètes. Un rapport interne publié en 2018 avait permis aux enquêteurs de comprendre que la collaboration entre les deux entités avait probablement pour but de faciliter des opérations de blanchiment d’argent.
Dans la mesure où Star Entertainment Group aurait autorisé SunCity à gérer sa propre caisse à l’intérieur de son casino, cela constitue une infraction grave de la loi sur les jeux en vigueur dans la Nouvelle-Galles-du-Sud. Cette infraction pénale ne manquera pas d’être appréhendée par les autorités de la localité. Pour attester ces faits, de nombreux rapports provenant des régulateurs de Sydney indiquaient que des vidéos de vidéosurveillances avaient permis de voir des personnes qui transféraient des sacs remplis d’argent liquide. Concernant cette affaire, plusieurs entités doivent encore être interrogées.
Étroitement, les casinos de Star Entertainment Group présent au Queensland sont également en examen alors que l’État prévoit de rendre plus strictes et sévères les lois sur les jeux. Une fois ce changement terminé, l’État donnera enfin son approbation au seul casino de Brisbane pour qu’il déménage du bâtiment du trésor Queen’s Wharf d’ici l’année prochaine.
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