Le 2 juin dernier, les 190 casinos en France ont procédé à leur réouverture et accueillent de nouveaux des clients. La plupart des exploitants espèrent combler le manque à gagner qui s’avère sérieux compte tenu des pertes recensées au fil des mois. D’après le syndicat patronal, Casinos de France, le secteur d’activité a effectué un versement à hauteur de 1,25 milliard d’euros, soit 54,39 % du produit brut des jeux en 2018. Dans cette enveloppe, plus de 250 millions d’euros reviennent à la CSG et la CRDS tandis que 742 millions sont destinés à l’État et 262 millions pour les communes. Avec la fermeture qui a débuté le 14 mars 2020, les pertes financières sont conséquentes en raison de l’arrêt total des animations des activités.
Une contribution essentielle pour les communes
Dans les différents départements du territoire, les casinos terrestres constituent l’un des premiers contribuables des communes et également le premier employeur. Dans ce contexte, des milliers de salariés ont été placés au chômage partiel en attendant la décision du gouvernement. Selon la Maire de Barbazan, Michelle Stradere, 18 personnes ont dû arrêter de travailler à la suite de la fermeture du casino de Barbazan. L’établissement reçoit spécialement des joueurs de la région qui viennent miser sur les 50 machines à sous et la table de black jack. Concernant les prélèvements fiscaux sur les revenus, les pertes seraient de 65 000 euros environ, soit 15 000 euros par mois. La mairesse a déclaré que 70 % du budget provient essentiellement du casino. De ce fait, la responsable a été obligée de stopper les projets d’investissements et de limiter le temps de travail du personnel.
De nombreux casinos contribuent au fonctionnement de la commune et participent activement aux divers projets de développement. À Dinard, l’établissement de jeu de la région affiche un taux de fréquentation de près de 200 000 visiteurs par an. Ayant obtenu un renouvellement de sa concession en avril pour une durée de 15 ans, le casino s’attend à de grosses pertes d’argent avec des loyers impayés et à la suppression de sa participation dans les activités culturelles. Le premier adjoint de la ville en charge des finances, Bruno Deslandes, prévoit de présenter au Conseil municipal le déficit cumulé au cours de la fermeture du casino. Il s’élève à 1,5 million d’euros de taxe sur le produit du jeu. Du côté de Deauville, considéré comme la capitale européenne du poker, les pertes représentent près de 6 millions d’euros sur le budget de fonctionnement de 28 millions d’euros. Pour le Maire, Philippe Augier, les conséquences sont désastreuses en précisant que la commune vit surtout du tourisme.
Dans toute la France, l’affluence dans les casinos accroît l’attrait touristique de la commune. Avec des centaines de milliers d’euros en moins, les pertes sont significatives et impactent sérieusement les finances des régions concernées. Les principaux responsables espèrent rapidement les aides promises par l’État afin de rebondir rapidement. Malgré la réouverture des casinos, les opérateurs reprennent difficilement leurs activités.
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