La crise sanitaire causée par le Covid-19 continue de malmener l’industrie du jeu sur le territoire français. Dans les communes du Béarn et de Bigorre, les quatre casinos ont fermé leurs portes depuis presque un an. Avec des activités en arrêt, les recettes sont au point mort mettant à mal la situation financière des exploitants ainsi que de la région.
Des taxes et des bénéfices importants
À Béarn et Bigorre, les établissements de jeu n’ont pas fait recette durant plusieurs mois à cause des mesures sanitaires mises en place. Les deux casinos installés à Béarn et les deux autres en Bigorre sont dans l’impasse. La liste renferme celui du groupe Tranchant implanté à Pau, Argelès-Gazost, Bagnères-de-Bigorre et à Salies-de-Béarn. Pareillement aux deux cents autres casinos de France, les maisons de jeu ont cessé toute activité du 30 octobre 2020 jusqu’à aujourd’hui. À noter que les sites ont déjà fermé leurs portes le 17 mars et le 22 juin de la même année. Des mois d’inactivité ont fait perdre des milliers d’euros aux opérateurs. Du côté des communes, elles prélèvent des taxes sur le produit des jeux. L’imposition s’applique en fonction de la différence entre les mises des joueurs et les gains. Au final, le montant s’avère important compte tenu des revenus recensés chaque année.
Selon l’adjoint aux Finances, Jean-Louis Peres, la ville de Pau prélève habituellement 1, 2 millions d’euros en un an. Avec la pandémie mondiale de Covid-19, elle a perdu 300 à 400 000 euros en 2020. D’après le responsable, le déficit lié au fonctionnement s’élève autour de 1,2 million d’euros sur les bénéfices qui tournent autour de 15 millions d’euros.
Dans la commune de Bagnères-de-Bigorre, les profits s’échelonnent en moyenne à 490 000 euros. Actuellement, le montant atteint seulement 210 000 euros. À Argelès, la somme passe de 180 000 euros à 88 000 euros, rapporte la maire Gaëlle Vallin. Du côté de Salies-de-Béarn, les prélèvements ont baissé de 53 000 euros à 37 500 euros. Dans un rapport de la Cour des Comptes, le prélèvement sur le Produit brut des jeux était de 294 millions d’euros en 2019 dans toute la France. En 2020, les communes ont perdu 30 % environ de leurs financements. D’ailleurs, les municipalités ont pris la décision d’exempter une partie de la location des casinos. De ce fait, chaque établissement a profité d’une réduction des loyers de 9 000 euros sur les 22 000 euros versés à Pau. Cette initiative a été votée à l’unanimité lors du Conseil municipal lundi dernier. Quant au maire de Salies, Thierry Cabanne, il souhaite effectuer une exonération sur le loyer trimestriel d’une valeur de plus de 6 000 euros au cours du premier semestre.
En ce qui concerne les employés, ils sont au chômage partiel dont une soixantaine à Pau et une trentaine à Bagnères. Face à cette crise, le gouvernement a voté un dispositif de compensation à destination des communes en juillet dernier. Cependant, les maires ont déclaré qu’ils n’ont reçu aucune aide jusqu’à présent alors que le Premier ministre a indiqué que 53 % des communes ont obtenu un acompte. Dans tous les cas, les pertes obligent les communes à choisir entre deux possibilités : augmenter la taxe foncière ou reporter les principaux investissements. Et la plupart des communes ont préféré mettre en attente quelques projets. Par exemple, le projet d’un espace de vie couvert à Argelès. Des changements seront certainement prévus dans les prochains mois à venir.
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