L’organisme de bienfaisance GambleAware au Royaume-Uni a mis à jour le lien entre les méfaits du jeu et l’exposition précoce au jeu. Dans une enquête réalisée par ses soins, l’association a ressorti un certain nombre d’informations qui confirment ce lien étroit. La GambleAware attribue à la stigmatisation le nombre croissant de victimes du jeu compulsif qui n’ont pas accès à une prise en charge. Pour finir, l’organisme soutient le prélèvement légal dans l’industrie du jeu, afin de renforcer le financement des actions de société.
L’Association GambleAware révèle le lien entre les méfaits du jeu compulsif et une exposition précoce au jeu
La GambleAware, l’Association caritative de prévention et de traitement des méfaits du jeu a démontré le lien entre l’exposition précoce au jeu et les conséquences du jeu compulsif. C’est au terme d’une enquête menée par l’association que ce résultat a été obtenu. La GambleAware a réalisé son enquête annuelle sur les méfaits du jeu chez les parieurs, mais également sur les membres de leurs familles.
Dans son rapport d’enquête, l’association a tenu compte des questions en rapport au jeu. Mais elle a surtout été cherchée si les joueurs ont été très tôt en contact avec le jeu dès leur enfance, et dans l’affirmative, à quel âge. L’enquête de la GambleAware a révélé que certains méfaits liés au jeu sont causés par une exposition précoce des joueurs au jeu.
La GambleAware a mené son enquête auprès d’une population de 18 000 adultes. Les résultats des recherches révèlent que pas moins de 64 % des joueurs qui sont victimes de sérieux dommages liés au jeu ont un point en commun. Tous, durant leur enfance, ou tout au moins avant leur majorité ont été en contact avec au moins une personne dans leur entourage qui jouait au jeu de hasard.
Le rapport chiffré de l’enquête de la GambleAware révèle des résultats saisissants
Les résultats de l’enquête de l’association se sont avérés assez préoccupants. Le rapport produit par la GambleAware indique que les joueurs qui ont déjà été victimes de méfaits liés au jeu compulsif présentent des risques de récidives assez importants. Le taux de rechute de ses joueurs problématiques s’élève à 87 %. Le rapport rajoute que 25 % des non-parieurs ou des personnes qui ne jouent pas au jeu de hasard, ont toutefois déclaré chacun, connaitre au moins une personne qui a commencé à jouer avant sa majorité.
La GambleAware révèle également dans son rapport que 33 % des joueurs qui ont déjà été victimes de sérieux dommages du fait du jeu n’ont pas bénéficié de prise en charge. Ils n’ont pas eu accès à des services de traitement. La majorité d’entre eux évoquent la stigmatisation comme raison à ce défaut de prise en charge.
Ces déclarations rappellent opportunément la lutte que menait par le passé la GambleAware, contre la stigmatisation des joueurs victimes de méfaits du jeu. L’association avait alors pour objectif de réduire, voire éliminer les stigmates dans l’industrie du jeu d’argent. Dans cet élan d’idée, en mars dernier, la GambleAware a financé une enquête menée par un groupe d’organisations sur la stigmatisation dans le milieu du jeu. L’organisme avait alors accordé pour la cause une subvention de recherche de 350 000 livres sterling.
L’âge précoce comme amplification des méfaits du jeu compulsif
L’organisme de bienfaisance GambleAware a révélé dans son rapport d’enquête, la relation entre le jeu compulsif et l’exposition précoce au jeu d’argent. L’enquête menée a permis de ressortir de manière chiffrée, les taux d’exposition précoce des joueurs. Il est à noter, s’agissant des différents âges auxquels certains joueurs victimes du jeu compulsif ont été exposés de manière précoce, plusieurs valeurs ont été enregistrées.
À la question de savoir à quel âge les joueurs victimes ont été exposés pour la première fois au jeu d’argent, 6 % des joueurs interrogés ont répondu avoir été en contact avec le jeu avant l’âge de 5 ans. 28 % des joueurs ont répondu avoir été exposés au jeu d’argent entre l’âge de 6 ans et 11 ans. À la question de savoir à quel âge ils ont commencé à jouer, 22 % des personnes interrogées ont déclaré avoir effectué leur premier pari avant leur majorité (18 ans). 16 % ont déclaré avoir joué pour la première fois entre l’âge de 12 ans et 17 ans.
Le rapport de l’enquête de la GambleAware a révélé d’autres paramètres. S’agissant de la façon dont les joueurs appréhendent le jeu d’argent, l’enquête a révélé principalement deux réponses différentes. Certains joueurs ont déclaré que le jeu de hasard a représenté un tournant important, une étape majeure de leur vie. D’autres joueurs par contre ont répondu que le jeu était davantage un divertissement, un passe-temps reçu en héritage familial. Ce serait donc cette seconde appréhension qui conduit particulièrement au jeu nocif.
La GambleAware dénonce la normalisation du jeu de hasard dans la société. Zoe Osmond, la directrice générale de l’association a exprimé toute sa préoccupation à l’égard de l’influence grandissante que gagne le jeu de hasard dans la société. Elle déclare dans un communiqué, toute la nécessité de mettre un terme à la stigmatisation liée au jeu. Cette stigmatisation, rajoute Zoe Osmond, est l’obstacle principal qui empêche les joueurs victimes du jeu compulsif d’obtenir du soutien et des conseils.
L’organisme de bienfaisance encourage les mentalités à se libérer du stigmate. Selon Zoe Osmond, les gens doivent se manifester et oser en parler. Ils doivent ouvrir le débat sur le jeu afin d’en finir avec la stigmatisation. Ceci permettra de garantir l’obtention de l’aide pour tous ceux qui en ont besoin.
La GambleAware apporte son soutien au prélèvement légal
Dans une de ses sorties le mois dernier, GambleAware, de concert avec NHS England, a exprimé son soutien pour le prélèvement légal. Celui-ci est une taxe obligatoire, que les opérateurs de jeux d’argent doivent payer sur leurs revenus. Le prélèvement légal a pour finalité de financer les programmes de recherche, d’éducation et de traitement.
Le prélèvement légal a été proposé dans le livre blanc sur les jeux d’argent. Cette taxe obligatoire a été pensée pour remplacer le système de contributions volontaires dans lequel fonctionne actuellement l’industrie du jeu de hasard. Le livre blanc a été publié par en avril dernier par le gouvernement. C’est un document de whitehall qui décrit les réformes que prévoient les lois britanniques sur les jeux de hasard.
Le NHS a annoncé cette semaine, en réponse au nombre croissant des renvois, le doublement du nombre de cliniques de traitement de dépendance au jeu au Royaume-Uni.
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