En matière de jeu d’argent, l’une des principales préoccupations des États est de pouvoir assurer la protection des plus jeunes – les mineurs et les enfants – contre les méfaits liés à cette activité. Pour réduire leur exposition, de nombreux mécanismes et organismes sont mis en place. L’ASA (Advertising Standards Authority) au Royaume-Uni fait partie de ces organismes de surveillance. Il a entrepris une démarche il y a peu consistant à mener une recherche en ligne afin de savoir à quel degré les enfants sont exposés aux publicités liées aux jeux de casino et aux paris en ligne.
Un protocole de surveillance mis en place
Dans presque toutes les juridictions, un protocole de restrictions plus ou moins similaire a été mis en place afin de protéger les mineurs des méfaits du jeu de hasard.
Ce fameux protocole peut être résumé en ces quelques lignes :
- Toute forme de publicité ou de jeu d’argent utilisant des personnages ou des images adaptées aux enfants est interdite.
- Il ne doit en aucun cas être mentionné dans une annonce de jeu une célébrité ayant comme fans des enfants.
- Il est interdit aux développeurs de jeu de parrainer des salles ou des panneaux d’affichage situés à proximité des écoles ou des lieux de divertissement pour jeune.
Ces règles concernent la publicité hors ligne. Et maintenant, en ce qui concerne la publicité mise en ligne par des tiers, chaque établissement doit normalement définir des paramètres en commun accord avec la société mère sauf que dans la pratique ce n’est pas toujours ce qui est constaté. C’est ainsi que des annonces liées au jeu de hasard sont affichées partout, même sur des sites destinés aux plus jeunes.
Afin de résoudre ce problème, l’ASA a mis en place un protocole de surveillance. Celui-ci consiste à infiltrer discrètement les sites entre autres YouTube) grâce aux avatars qu’il a préalablement mis en place.
Voici les profils qui ont été sélectionnés :
- Avatar âgé de 6 à 7 ans,
- Avatar chargé de 8 à 12 ans,
- Avatar chargé de 13 à 16 ans,
- Avatar chargé de 18 ans et plus,
- Un profil neutre (aucune information n’est donnée quant à l’âge ou aux données de navigation de l’utilisateur),
- Un profil partagé (par un adulte et un enfant de moins de 12 ans).
Des résultats inquiétants
Au bout de trois semaines de recherches, l’ASA a recensé avoir été exposé à 27 000 publicités au travers des différents avatars cités un peu plus haut. Ces annonces mettaient en avant des jeux de hasard, des produits nocifs et même de l’alcool.
Voici en détail le résultat de ces recherches :
- 159 publicités au total allaient à l’encontre de la règlementation de l’ASA.
- 35 annonceurs répertoriés ont placé des annonces restreintes à une limite d’âge sur 34 sites largement ouverts à un public jeune et sur 5 chaînes YouTube.
- 70 annonces de jeux de hasard provenant de 4 opérateurs ont été diffusées auprès des avatars enfants de l’ASA.
Face à ces résultats, le directeur de l’organisme nommé Guy Parker interpelle tous les annonceurs sur l’urgence de mettre à jour leur outil de ciblage, afin de minimiser l’exposition des enfants à des publicités qui ne leur sont pas destinées. Il demande également aux tiers impliqués dans la diffusion de ces annonces de veiller de leur côté à l’efficacité de ces outils.
L’ASA a déclaré que le projet a une durée initiale d’un an ce qui leur permette d’approfondir leur recherche sur la question, de déceler d’autres problèmes existants et d’essayer de trouver des mesures correctives. Les fournisseurs de jeux d’argent devront quant à eux faire plus attention à l’avenir à mieux protéger les plus jeunes et les enfants contre les jeux d’argent et autres types d’annonce restreinte.
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