L’année qui vient de s’achever n’a pas été reluisante pour le secteur des casinos en France. À cause de la prolifération des jeux illégaux, l’activité a enregistré une baisse considérable de 41 % de son produit brut de jeux (PBJ). Cette situation a poussé le syndicat des casinos à soumettre au gouvernement un projet de régulation des jeux en ligne.
La faute à la crise sanitaire
À la faveur des multiples confinements, les casinos en ligne illégaux ont été particulièrement sollicités. La fermeture des casinos terrestres leur a donné le champ libre pour booster leurs chiffres d’affaires, au point de rivaliser avec ceux des opérateurs historiques du secteur. Il s’agit pour ces derniers ainsi que pour les opérateurs légaux des jeux en ligne, d’une concurrence déloyale auquel il faut mettre un terme.
Le syndicat table pour une réforme structurelle en profondeur, car selon ses membres, les aides conjoncturelles des pouvoirs publics ne suffisent plus. Tout en reconnaissant qu’il existe bel et bien une offre illégale considérable, l’Association française des jeux en ligne a constaté que refuser de régulariser cette activité n’a pas eu l’effet attendu. Mais cette proposition se heurte à la réticence gouvernementale qui rechigne à promouvoir une activité jugée addictive.
Une régulation « nécessaire »
Pour justifier la nécessité de cette régulation, les opérateurs du secteur présentent comme argument principal les chiffres alarmants qu’ils accumulent depuis quelques mois. On parle d’un produit brut des jeux inférieur à 1,08 milliard d’euros, soit un recul de 41% par rapport au précédent exercice. En dépit du soutien de l’état durant cette période, les grands groupes ont subi de grandes pertes au niveau de leurs exploitations. Le marché illégal a, pour sa part, su tirer profit de la situation. Une récente note de l’ARJEL établit son poids actuel à 1,1 milliard de produits bruts de jeux (PBJ).
Le projet de régulation soumis par le syndicat des casinos de France vise à associer les casinos en ligne aux casinos terrestres. Il sera question pour les opérateurs de proposer une offre physique de jeu accompagnée de son équivalent numérique. Cette expérimentation qui sera supervisée par le ministère de l’Intérieur et l’autorité nationale des jeux fera l’objet d’une évaluation. C’est par ailleurs une mesure qui pourrait ne pas profiter qu’aux établissements de jeux. Les communes touristiques où sont implantés des casinos physiques pourront en tirer quelques recettes fiscales. Ce projet risque toutefois de stagner pendant un moment encore, notamment à cause de l’élection présidentielle prévue cette année.
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