Alors que l’Allemagne vient de s’entendre sur un texte de loi portant sur la réforme de la réglementation du marché du jeu de hasard, des analystes attirent déjà l’attention sur les effets pervers de ce texte. Selon une étude de Goldmedia, la taxe de 5,3 % du chiffre d’affaires qu’imposera la nouvelle réglementation aux opérateurs risque d’emmener 49 % des parieurs à se rendre sur les plateformes illégales de jeu en ligne pour s’adonner à leur activité favorite.
Vers la libéralisation du marché du jeu de hasard
L’Allemagne risque d’être prochainement confrontée à un raz de marée des parieurs, quittant les plateformes de jeu de hasard en ligne légale, vers des plateformes illégales de jeu de hasard en ligne. En effet, le pays a pris des mesures susceptibles d’avoir des conséquences en chaînes qui vont modifier les comportements des opérateurs, ainsi que ceux des joueurs.
Pour bien comprendre la situation, il faut présenter le contexte actuel. Depuis quelques mois, l’Allemagne travaille sur une réforme de la loi portant sur les jeux de hasard. En retard, jusque-là, par rapport à la législation en vigueur dans d’autres pays européens, le pays d’Angela Merkel compte faire quelques efforts vers la libéralisation du marché du jeu de hasard.
Notons bien que ce ne sont que des efforts, car, même si de nouvelles portes vont s’ouvrir, certaines barrières resteront fermées. En effet, cette attitude timide pour certains, prudente pour d’autres, est dû à la neutralisation des intérêts antagonistes des 16 États fédérés que compte cet État fédéral. Chaque État à ses spécificités, et donc « ses intérêts, ses besoins » propres, que seule la négociation a pu concilier. À ce propos, le Premier ministre Armin Laschet confie que cette nouvelle réglementation « était une tâche herculéenne ».
La taxe qui favorise les plateformes illégales
La nouvelle réglementation est prévue pour entrer en vigueur en 2022. Elle devrait élargir le champ du jeu de hasard, en ajoutant les jeux de casino, aux paris sportifs déjà en vigueur, mais sous certaines conditions. Elle présente aussi de nouvelles règles contraignantes : limitation du montant à parier mensuellement ; limitation à 1euro maximum par tour ; les paris sportifs live se limitent aux résultats finals avec option « prochain buteur » exclusivement ; et la mise en place d’une taxe de 5,3 % sur le chiffre d’affaires (C.A.). C’est là que le bât blesse.
C’est précisément cette nouvelle taxe de 5,3 % du CA imposée aux opérateurs de jeu de hasard qui risque d’avoir une réaction en chaîne, dont l’alimentation du secteur du jeu illégal. En effet, cette taxe s’applique, non pas sur les bénéfices, mais sur le CA, ce qui met les opérateurs à l’étroit, et les oblige à faire de gros chiffres pour pouvoir rentabiliser. Selon certains spécialistes, ils vont être obligés de réduire le pourcentage RTP autour de 90 % par exemple.
Or, une étude du Goldmedia portant sur certains poids lourds du secteur tels que Novomatic, Flutter, et Entain, montre que les Allemands de la classe moyenne préfèrent les plateformes de jeu qui proposent les pourcentages de RTP les plus forts autour de 98 %, même si elles ne sont pas légales et sécurisées. C’est pourquoi les analystes pensent que 49 % des joueurs vont prendre la voie des plateformes illégales. Ce signalement pourra peut-être changer la donne, vu que la loi doit encore être validée par le conseil fédéral.
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