Après que l’Irlande ait eu du mal à remettre les bookmakers dans les rangs au sujet de l’utilisation des cartes de crédit, un organisme de surveillance chargé d’édicter des règles sans ambigüité concernant les jeux de hasard et le suivi des sanctions est enfin en préparation. Cet organisme, dont la mise en place a été annoncée depuis l’année dernière, aura les pleins pouvoirs pour mener à bien ses nombreuses missions.
Un régulateur dont la désignation se faisait pressante
L’Irlande se prépare enfin à établir un régulateur pour son industrie du jeu. C’est une décision qui est en préparation depuis longtemps et qui se justifie. Le jeune ministre de la Justice, James Browne, a en effet émis le besoin d’engager un responsable qui sera chargé de la direction du régulateur, et dirigera en même temps l’autorité de régulation des jeux de hasard. Cette autorité sera mise en place à la suite de l’introduction d’une nouvelle loi réglementaire.
Cette nouvelle législation est alignée sur les meilleures pratiques de l’industrie de l’iGaming et comprendra un certain nombre de changements importants pour son fonctionnement. Le nouveau régulateur cherchera à créer et implémenter des limites de dépense, de meilleures vérifications AML et KYC, élargir l’industrie aux jeux mobiles et commencer à viser les promotions dans le but de garantir la protection des consommateurs.
Le régulateur pourra compter sur l’industrie pour le payer, mais cela n’entamera en rien son indépendance. La logique est d’imposer aux opérateurs de jeux de hasard de financer le régulateur pendant que ce dernier s’assure que tout se déroule selon les règles. Le gouvernement fournira un paiement initial compris entre 8 et 12 millions d’euros afin de lancer les opérations. James Browne a donné l’assurance que le régulateur pourra s’acquitter de ses fonctions sans parti pris et garantira des normes élevées pour ses clients.
Objectif, assainir l’industrie et combattre le jeu problématique
Le nouvel exécutif du régulateur des jeux de hasard pourra embaucher jusqu’à 100 employés, y compris des fonctionnaires et des experts de l’industrie. Ceux-ci devront l’aider à résoudre les problèmes auxquels les jeux d’argent sont confrontés. En Irlande, quelque 12 000 personnes sont des joueurs compulsifs et 125 000 autres sont considérées comme étant des sujets à risque. Ce sera l’une des priorités sur lesquelles le régulateur aura à se pencher.
Certains rapports ont fait un rapprochement entre les problèmes de jeu et les soucis financiers auxquels les joueurs font face. Aucune date officielle n’a encore été arrêtée pour la mise en place du régulateur. Cela serait probablement dû à la logistique nécessaire pour réunir les personnes qui seront à mesure de faire le travail. La période de candidature pour le poste de PDG s’est ouverte le 25 février dernier et le restera jusqu’au 21 Mars prochain. Le recrutement est géré par le service public des nominations, en collaboration avec une agence de recherche des cadres.
Selon la ligne prévue pour l’achèvement de la législation en cours, l’autorité devrait être établie et opérationnelle en 2023. Lors de son discours en juillet 2021 au Seanad Eireann, James Browne avait déclaré qu’elle serait très puissante, avec des prérogatives étendues. Entre autres, cette entité pourra créer de nouvelles lois, annuler ou suspendre des licences de jeu, geler les comptes des joueurs et limiter les paiements aux opérateurs. En plus de tout ce qui précède, la nouvelle législation conduira à la mise en place d’un fonds d’impact social. Ce fonds recourra aux taxes sur les paris pour soutenir le traitement contre la dépendance, ainsi que les activités de sensibilisation à la responsabilité sociale et aux méfaits du jeu.
Laisser un commentaire