L’association des opérateurs de jeu de hasard de Belgique interpelle le gouvernement sur la rigidité improductive de la réglementation du jeu de hasard dans le pays. Le déclencheur direct, c’est la mesure du ministre de la Justice visant à interdire toute forme de publicité relative aux jeux de hasard, alors que le climat était déjà difficile pour les opérateurs.
Une mesure de trop
Les opérateurs de jeux de hasard installés en Belgique ont tiré la sonnette d’alarme. Selon eux, la réglementation qui encadre ce secteur d’activités en Belgique est devenue invivable pour tout opérateur légalement établi dans le pays. Ils ne comprennent pas pourquoi il y a autant de restrictions et de contraintes alors que le pays ne compte qu’environ 1 % de joueurs à risque.
La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, c’est l’une des dernières mesures prises par l’un des membres du gouvernement belge. Il s’agit notamment de Vincent Van Quickenborne, ministre de la Justice en Belgique. Après la publication par la Kannspelcommisie ou (Belgian Gaming Commission) d’un rapport accablant dans lequel on apprend que 30 % des spots publicitaires sur le jeu de hasard diffusés en Belgique proviennent des opérateurs illégaux, le ministre a proposé l’interdiction totale de toute publicité mettant en valeur ce type de jeu dans le pays. Selon les opérateurs du jeu de hasard du pays, cette décision est excessive, et vient s’ajouter au panier des mesures réglementaires qui les « asphyxient » déjà. Selon eux, cette mesure favorise davantage l’exode des joueurs vers le marché noir, au lieu de les protéger ou de contraindre véritablement les commerçants du jeu de hasard du pays.
Exaspérés, les opérateurs interpellent le gouvernement
La situation du jeu de hasard en Belgique s’est aggravée avec la crise sanitaire au Covid-19. Durant les temps forts de cette crise sanitaire et socio-économique, les casinos terrestres ont été obligés de fermer boutique pour une période de 6 mois au moins, ce qui a eu un effet dramatique sur leur revenu. On estime qu’ils ont perdu plus de la moitié des prévisions en termes d’entrées pour la saison 2020/2021. Il ne restait plus qu’à essayer de maximiser sur les casinos en ligne, pour ceux qui en étaient pourvus. Le rapport de la Belgian Gaming Commission révèle qu’au cours de la saison 2019/2020, le marché belge du jeu de hasard a perdu plus de 100 millions d’euros, faisant ainsi passer le chiffre d’affaires de 1,18 milliard à 969,1 millions d’euros.
Voilà pourquoi la nouvelle mesure du ministre de la Justice n’est pas passée. En plus de cela, le BAGO – Belgian Association for Gaming Operator – ajoute que plus de 20 % des consommateurs du jeu de hasard en ligne se sont orientés vers les plateformes illégales de jeu. Pour l’association, si l’État continue à raidir sa politique dans le secteur du jeu de hasard, le chiffre pourrait fortement augmenter. Les opérateurs critiquent par exemple la proposition du régulateur visant à imposer aux joueurs l’ouverture d’un compte différent pour chaque type de jeu de hasard auquel il s’adonne. Ils estiment qu’elle est insensée, car demandant trop d’efforts pour un consommateur qui ne cherche qu’à satisfaire son besoin de jouer au plus vite. La conséquence naturelle est le choix de la concurrence non enregistrée. En contactant le gouvernement, le BAGO, en collaboration avec le régulateur, espère donc trouver des solutions durables qui pourront protéger les joueurs à risque, assainir le marché, et surveiller les casinos installés sur le territoire.
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