Plusieurs pays ont déjà eu à mettre en place et continue d’instaurer des restrictions en ce qui concerne les publicités liées aux jeux d’argent et de hasard : Royaume-Uni, Danemark, Pays-Bas, etc. Récemment, le Portugal s’est aligné derrière ces pays en approuvant des limites quant aux heures de diffusion des publicités liées aux jeux. À l’origine, il y a quatre projets de loi qui avaient été proposés par quatre parties prenantes, dont le PCP et le Bloc de gauche. Ce dernier pense également qu’il serait plus judicieux d’étendre ces restrictions dans le domaine des publicités en ligne vu leur croissance ces derniers mois.
Quatre projets de loi approuvés par l’assemblée portugaise
Soutenant les actions du PCP, du PAN, du Bloc de gauche et de la députée non-inscrite Cristina Rodrigues, l’Assemblée nationale portugaise a décidé de valider les quatre projets de loi qui jadis avaient été proposés par les quatre parties prenantes citées.
L’ensemble des quatre projets en question vise à interdire la diffusion des publicités liées aux jeux d’argent et de hasard à une certaine heure de la journée au risque d’exposer les plus jeunes et les personnes vulnérables. Il semble qu’il convienne mieux de diffuser ce genre de publicité au-delà de 22 heures jusqu’à 7 heures du matin.
Selon Cristina Rodrigues, cette tranche horaire est mieux adaptée. Cette dernière pense également qu’il faudrait accompagner les publicités diffusées d’un avertissement selon lequel jouer présente des risques de dépendance un peu comme ce qui est fait avec les publicités sur le tabac et sur les boissons alcoolisées.
En parlant de boisson alcoolisée, il convient de rappeler qu’au Portugal, les publicités liées au jeu d’argent ont également subi des restrictions. À cet effet, il est interdit aux marques de boissons alcoolisées de faire des partenariats avec des chaines de télévision, des radios et des célébrités dans le domaine du sport.
Jusqu’à présent, il existait une loi non écrite qui encourage les opérateurs de jeux à l’autorégulation de leur activité, mais il semble que cette loi n’a pas suffi, raison pour laquelle Isabel Pires député du Bloc de gauche affirme que leur proposition vient donner plus de force et d’ampleur à la loi qui jusqu’ici n’avait été comprise que comme une recommandation et non une obligation.
Les restrictions dont il est question depuis le début du texte concernent entre autres les cartes à gratter de loterie ainsi que tous les autres produits de jeu. À ce qui parait, le Portugal semble plus dépenser sur les cartes à gratter par habitant que tous les autres pays d’Europe.
L’idée qui se cache derrière l’interdiction des publicités liées au jeu d’argent et de hasard est de pouvoir réduire le taux de dépendance au jeu dans le pays.
Les restrictions vont s’étendre aux publicités en ligne
C’est le Bloc de gauche qui a introduit l’idée selon laquelle il serait également judicieux détendre les restrictions jusqu’aux publicités en ligne. Selon ce dernier, cette facette présente autant de risque que les publicités télévisées surtout s’il faut prendre en compte leur nette croissance pendant la pandémie du covid-19.
Pour confirmer ces propos, le régulateur de jeu national a annoncé dans l’un de ces récents rapports que les revenus liés aux jeux en ligne ont connu une augmentation depuis la crise sanitaire. La députée du PCP quant à elle a rappelé qu’un régime permissif avait été introduit en 2014 sous l’ordre du Premier ministre de l’époque Pedro Passos Coelho.
Ce régime avait été introduit alors que les jeux et paris sportifs venaient d’être légalisés dans le pays. Il consistait entre autres à autoriser l’incitation ainsi que les stimuli vis-à-vis des jeux d’argent en ligne. Avec les nouvelles restrictions en cours, la députée du PCP propose de réduire ces stimuli.
Ailleurs aux Pays-Bas, la Kansspelautoriteit aurait signé un protocole avec le Commissariaat voor de Media (CdvM) qui est un organisme de surveillance des médias locaux dans le but de superviser les annonces liées aux jeux d’argent dans le pays.
Entre temps au Danemark, les opérateurs locaux semblent avoir également pris en compte les dangers qui peuvent être liés aux publicités sur les jeux d’argent. À cet effet, ils ont décidé de créer un conseil de l’industrie qui aura uniquement pour but de traiter les plaintes liées aux publicités. Nommé Gambling Advertising Board, cet organisme permettra entre autres aux organisations et aux consommateurs locaux de déposer des plaintes concernant le marketing qui se cache derrière les jeux d’argent.
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