Le gouvernement ukrainien vient d’annoncer la réouverture du secteur du jeu de hasard dans le pays. Cette réouverture va s’accompagner d’une réglementation déjà connue et attractive pour les investisseurs. Cela fera probablement oublier les mauvais souvenirs enflammés qui ont poussé à la fermeture de 2009.
Une réglementation prête et compétitive pour la réouverture
L’Ukraine rouvre ses portes au jeu de hasard. La séparation entre le pays et l’activité avait déjà duré 12 années consécutives. C’est au cours de l’année 2009 que le pays va fermer ses portes au jeu de hasard après un malheureux incident dans la ville de Dnipro (nouveau Dnipropetrovsk). Le 7 mai de cette année-là, un incendie a embrasé tout un casino et tué de nombreuses personnes. Depuis ce jour, Kiev a souhaité ne plus avoir à vivre ce genre de situation, et a dissout le secteur du jeu de hasard du pays.
Mais aujourd’hui, la douleur s’est estompée, et le pays est prêt pour repartir du bon pied avec les bandits manchots. À l’heure qu’il est, le gouvernement ukrainien a déjà octroyé 40 licences d’exploitation de jeu de hasard à des opérateurs. Le premier opérateur a en profiter est Parimatch qui dispose d’une licence depuis quelques mois. Dans les prochains mois, les casinos se multiplieront au travers des hôtels. En effet, la nouvelle réglementation limite l’autorisation d’ouvrir des casinos à des hôtels sélectionnés sur le volet. Cette même réglementation comporte des mesures de protection non seulement pour les joueurs addicts ou joueurs à problème, mais aussi pour les jeunes ou mineurs. Les opérateurs devront aussi s’acquitter d’une taxe invariable de 170 000 euros par an, et une taxe de 19,5 % sera appliquée sur les gains des joueurs. En cas de non-respect des règles, les opérateurs délinquants recevront une amende bien salée. M. Anton Kuchukidze, le président du Conseil du jeu d’argent d’Ukraine pense qu’ils réussiront ainsi à réduire les risques d’addiction. Il révèle que plus de 10 investisseurs se sont déjà signalés, et pense qu’après la première lecture du projet de taxe, le nombre d’investisseurs va augmenter. Pour lui, le marché ukrainien a un potentiel considérable.
Renaître des cendres de l’ancien régime du jeu de hasard
Les Ukrainiens comme M. Kuchukidze ont encore en mémoire l’affreux scénario qui s’est déroulé le 7 mai 2009. Le casino était bondé par les parieurs et les fans de football. Tout ce beau monde était venu dans la salle de jeu pour assister au « classico », c’est-à-dire un match attendu de la Champions League qui est une compétition footballistique de haut niveau et à gros budget. Ce jour-là s’est joué un match entre Barcelone et Chelsea, sous les yeux des parieurs engagés dans l’incertitude du jeu. La fête tournera vite au désastre lorsqu’une machine à sous pris feu. Le feu s’est ensuite propagé dans la salle, puis dans tout le bâtiment de 5 étages. Au bout du compte, l’incendie fera 11 blessées, et 9 morts. C’est dans ce contexte que le pays décide d’en finir avec les jeux de hasard. Même en ligne. Le comble dans tout cela c’est que l’établissement avait un nombre de machines à sous non réglementaire. Dans la même perspective, l’établissement n’avait pas d’issue de secours comme l’oblige la réglementation. Voilà, un drame qui aurait peut-être pu être évité si les règles avaient été respectées.
Pour M. Kuchukidze, la décision du gouvernement de mettre fin aux activités de ce secteur fut une bonne, mais mauvaise décision. Bonne, car, à cette époque-là, il n’y avait « de facto » pas de contrôle du secteur. Les enfants et les accros étaient abandonnés à leur sort, la protection sociale n’existait pas, et les slots étaient partout. Mauvaise, car au lieu d’induire une cessation des activités, les activités ont continué en parallèle, cette fois, dans une clandestinité totalement illégale. Et, alors que de l’argent tournait, le gouvernement ne percevait rien directement. En repartant sur ce marché, Kiev espère engranger 160 millions d’euros par an.
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