L’Autorité des Marchés de la Concurrence (AMC) au Royaume-Uni met la pression sur Facebook afin qu’il assainisse l’environnement de la publicité sur ses plateformes. L’objectif ? Mettre les utilisateurs à l’abri des fausses publicités sur les jeux d’argent.
Assainir l’environnement de la publicité en ligne
De nombreux sites web de médias sociaux ont fait l’objet d’une enquête de la part de la Competition and Markets Authority (CMA). Cette fois-ci, ce sont Facebook et Instagram qui en font les frais. Il faut rappeler qu’Apple et Google avaient déjà été visés. Au cœur de cette enquête, les fausses publicités sur les jeux au hasard et les critiques qui inondent leurs plateformes. Facebook qui détient aussi Instagram est principalement ciblé en raison de sa position dominante dans le secteur des médias sociaux.
Il était question pour l’Autorité de la concurrence des marchés, en mars dernier, comme l’avait déjà annoncé le Financial Times, de savoir si Facebook n’abusait pas des données de ses utilisateurs pour régner sur le marché de la publicité en ligne. Dans la foulée de cette enquête dont les résultats devaient reposer sur les conclusions du CMA, n’étaient pas remises en cause les fusions de Facebook avec Instagram ou WhatsApp, mais les abus liés à la « position monopolistique » qu’il occupe. « Avoir une position monopolistique n’est pas contraire à la loi, c’est abuser de cette position au détriment de ses concurrents », précisait alors l’un des membres de l’équipe de l’autorité britannique.
Obliger Facebook et compagnie à prendre leurs responsabilités
En dehors de Facebook, le gendarme britannique avait, dès le mois de mai 2020, ciblé Instagram et eBay qu’il invitait à tout mettre en œuvre pour limiter le nombre de fausses annonces sur les jeux d’argent sur leurs plateformes. Le géant américain après avoir promis de tout mettre en œuvre pour faire respecter ce souhait du CMA, après l’inspection réalisée en 2021, n’aurait pas tenu sa promesse. Ce qui, pour le PDG du CMA, peut être préjudiciable pour de nombreux consommateurs, incapables de faire la différence entre les fausses et les vraies publicités.
Selon le responsable de cette institution, l’inaction de Facebook face à ses dérives est susceptible d’exposer les utilisateurs à la fraude et à la manipulation. Voilà pourquoi il n’hésite pas à leur rappeler de « tout faire pour arrêter la commercialisation de ce contenu sur ces plateformes ». Il se dit prêt à redoubler de vigilance pour s’assurer que Facebook assume cette responsabilité s’il ne veut pas s’exposer à des mesures draconiennes. « Nous continuerons de surveiller de près Facebook, y compris son activité Instagram. Si nous constatons qu’il ne respecte pas ses engagements, nous n’hésiterons pas à prendre de nouvelles mesures ».
Compte tenu du nombre d’utilisateurs qui scrutent au quotidien ses plateformes à la recherche d’informations, il est important pour l’AMC d’assainir cet environnement. Facebook et toutes les autres plateformes utilisées pour réaliser des achats en ligne doivent être des lieux sûrs, dignes de confiance.
Garantir la protection des données des utilisateurs
En réaction à l’enquête initiée en 2020, Facebook n’avait pas hésité à supprimer de sa plateforme plus de 15 000 groupes avec de fausses annonces. Dans la foulée, il a mis en place un nouveau système d’identification, de prévention et d’élimination de tels groupes et de leurs avis mensongers. Malgré ces efforts, le régulateur exprime toujours sa déception. Et pour mieux lui témoigner son engagement, Facebook s’est décidé à mettre en place un système de suspension des récidivistes, d’automatiser le système de détection, de rendre difficile l’accès à de tels groupes, etc. Ceci sera-t-il suffisant pour mettre Facebook à l’abri d’une sanction plus sévère de la part de l’AMC ?
Il faut rappeler que le géant américain des médias sociaux avait été condamné en 2019 par le gouvernement américain à payer une amende de cinq milliards de dollars pour le déficit observé dans sa politique de protection des données des utilisateurs. La pression de l’AMC vise elle aussi à obtenir des garanties que Facebook peut protéger ses utilisateurs contre les fausses publicités et nombreuses escroqueries dont ils peuvent être victimes.
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