Au Royaume-Uni, certaines équipes de football ont été vertement critiquées en raison de ce que ces dernières ont mené des campagnes de publicité sur les jeux de hasard via les réseaux sociaux. Une action comme telle représente un potentiel préjudice non seulement pour les enfants, mais aussi pour les personnes souffrant d’une dépendance aux jeux et essayant de se rétablir. Pour exprimer leur mécontentement face à ces actions, un groupe de 50 personnes victimes des jeux de hasard en ligne a pris sur lui d’écrire une lettre, qu’il a pris le soin d’envoyer en copie à 11 clubs majeurs de Premier League Anglaise (EPL), la Ligue anglaise de football (EFL) en Angleterre et en Écosse, ainsi que la Premiership écossaise (SP).
Les réformes souhaitées par le groupe des 50
La lettre interpelle les clubs sur l’urgence de cesser leurs promotions de jeu à travers leurs poignées de médias sociaux, à cause du stress que ces publicités cause aux toxicomanes et ceux qui essayent de se remettre de la dépendance au jeu.
Plus loin, la lettre met en avant le potentiel préjudice que telles publicités pourraient causer aux jeunes, car les plateformes utilisées ne disposent pas de contrôle limitant l’âge afin de cibler les messages vers des publics adaptés à leur âge.
La lettre met en exergue les méfaits des jeux en ligne au Royaume-Uni, selon les statistiques de YouGov, une société renommée dans les études de marché et les analyses de données. D’après le rapport de ladite société, le Royaume-Uni totalise environ 1,4 million de personnes dépendantes au jeu, et près de 3,6 millions de personnes directement affectées par le comportement de jeu d’un proche. Dans son rapport, YouGov a également déclaré que près de 55 000 jeunes sont déjà concernés par les statistiques problématiques du jeu.
Dans sa lettre, le groupe répertorie les pratiques utilisées par les médias sociaux des clubs de football qui sont problématiques et ont des effets immédiats. Il s’agit notamment de l’ajout des liens directs vers des sites de jeux d’argent en ligne et encourager les supporters à parier sur l’équipe pour gagner, inclure des liens directs vers des jeux d’argent lors de la publication de tweets présentant la composition de départ de l’équipe, des bonus d’inscription à la publicité et paris gratuits avec des sociétés de jeux en ligne affiliées, la publication des articles d’avant-match pour mettre en évidence les cotes de match et relier le tweet directement à un site de jeu en ligne.
Dans une partie de la lettre, le groupe déclare qu’il est très douloureux de tomber sur des marques ayant contribué à des dommages très graves, juste en essayant de consulter la composition de départ de son équipe sur Twitter. Il exhorte les clubs à mettre fin à ce type de marketing direct de jeux d’argent, ce qui pourrait empêcher les jeunes fans d’être à un clic d’un site de jeux de hasard, ce qui contribuera aussi à protéger les supporters qui ont été victimes du jeu. Le groupe espère par la suite que les clubs prendront cette doléance au sérieux et est impatient de voir les médias sociaux des clubs, débarrassés des publicités de jeu direct.
Députés britanniques et experts en santé publique soutiennent l’initiative
Sans surprise, cette lettre a trouvé écho auprès des députés locaux du Groupe parlementaire multipartite sur les méfaits liés au jeu (GRH APPG), avec en tête de liste sa présidente, Carolyn Harris, et les vice-présidents du groupe, Ronnie Cowan et Ian Duncan-Smith. En fait le GRH APPG est une coalition pour promouvoir des jeux de hasard plus sûrs, initié par 50 députés britanniques en juin 2020. Le but initial était de faire pression en faveur des réformes strictes dans l’industrie des jeux d’argent et de hasard dans la région.
Les responsables des différents secteurs publics étaient partie intégrante du groupe de soutien impliqué dans la question. Parmi ceux-ci on peut citer le Dr Matthew Gaskell, responsable clinique du NHS Nothern Gambling Service, Louisa Mason, responsable de Gambling Health Alliance et la Pr Henrietta Bowden-Jones OBE, fondatrice et directrice de la clinique nationale des problèmes de jeux.
Certains clubs visés directement par cette lettre sont, Arsenal, Manchester City, Leicester City, Celtic, Coventry, Nottingham Forest, Burnley et Newcastle United.
Des clubs s’engagent favorablement
En réponse à cette lettre, certains clubs affichent une attitude positive. En réitérant leur responsabilité sociale envers un jeu sûr d’une part, et en encourageant les personnes souffrant de problèmes de jeu à demander une assistance professionnelle d’autre part., le club Arsenal par exemple, via un communiqué de son porte-parole, a déclaré que son partenariat avec SportsBet est fondé sur un engagement commun à promouvoir un jeu plus sûr et plus responsable. Le club se dit très heureux de se joindre à une grande organisation qui prend la responsabilité sociale avec le plus grand des sérieux. Le club termine par exhorter toute personne souffrant de dépendance aux jeux à chercher une assistance confidentielle et professionnelle sur www.gamstop.co.uk.
Coventry City Football Club, dans la même lancée qu’Arsenal, a également communiqué sur la question via son porte-parole. Il déclare notamment que conformément aux recommandations de la Ligue anglaise de football, le club et son partenaire BoyleSports travaillent main dans la main pour s’assurer que la promotion de tout produit de jeu est menée de manière responsable et conforme aux directives de licence et règlements appropriés.
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