La communauté internationale a fait de la lutte contre le blanchiment d’argent une priorité depuis quelques années. Le Canada, qui était jusqu’ici accusé de traîner le pas dans cette lutte, a également décidé de s’y impliquer un peu plus à travers certaines mesures fortes. La Gendarmerie Royale Canadienne, en collaboration avec d’autres entités, vient ainsi de neutraliser un important réseau de blanchiment d’argent dans certains casinos locaux ainsi que des activités de vente illicite de drogue qui drainaient des sommes d’argent considérables.
Un travail en synergie qui a donné des résultats probants
La Gendarmerie Royale du Canada (GRC), et notamment son site Hamilton-Niagara, a dévoilé un important stratagème de blanchiment d’argent dans lequel les casinos du Grand Toronto et du Niagara étaient impliqués. Elle a également mis la main sur des fonds issus de l’exploitation de la marijuana et du trafic de drogue. Ce coup de force est le résultat d’une enquête qui a été initiée en 2017 et qui a débouché sur l’inculpation de cinq personnes : En Quan Chen, Lin Li, Jian Hua Toa, Zu Wen Chang et Bo Hai Chen. Ces derniers ont été reconnus coupables de blanchiment d’argent via les casinos pour un total de 2,3 millions de dollars.
Ils sont également accusés de 29 infractions parmi lesquelles la possession de biens mal acquis, la commercialisation illégale de marijuana et le blanchiment d’argent. La GRC a bénéficié dans cette opération de l’appui efficace de la Police Provinciale de l’Ontario et du Centre d’analyse des opérations et déclarations financières du Canada (CANAFE). Ce sont plusieurs millions de dollars qui ont ainsi été blanchis dans les casinos de l’Ontario et du Niagara, et notamment ceux situés dans la région du Golden Horseshoe.
Parlant de l’opération réussie de la GRC, le superintendant Jeff Cooper a fait savoir que cette enquête est une illustration parfaite du résultat que peuvent produire des efforts coordonnés, aux fins de faire appliquer la loi, mettre un frein aux activités commerciales illégales et assurer la sûreté des provinces. Le montant total blanchi à travers les casinos, selon l’enquête, est de plus de 1.5 million d’euros, soit 2,3 millions de dollars et provient de la commercialisation du cannabis. Ce montant correspondrait à près de 8 000 livres de marijuana.
Le Canada désormais en phase avec les autres pays investis depuis longtemps dans la lutte anti-blanchiment
En d’autres occasions, la GRC a mis fin dans six lieux différents, à des cultures considérables de cannabis et a mis la main sur 30 000 plants de marijuana, 7 926 livres de marijuana séchée d’un montant de 18,6 millions de dollars, ainsi que des sommes d’argent estimées à 766 850 dollars. L’enquête étant encore en cours, la GRC s’est voulue discrète quant aux noms des casinos impliqués et sur le processus de blanchiment d’argent. Il y a quelque temps encore, l’Ontario avait été critiqué par la branche Canada de Transparency International pour avoir les mesures les moins efficaces de lutte contre le blanchiment d’argent. Les autorités canadiennes avaient alors pris acte de ces remarques et avaient résolu d’adopter des stratégies plus appropriées.
Le gouvernement canadien a en effet décidé de s’arrimer aux normes internationales, à la faveur de la mise en application des modifications apportées aux règlements de lutte contre le blanchiment d’argent. En tant que membre fondateur du groupe d’action financière (GAFI), le Canada est depuis longtemps impliqué à fond dans cette lutte, de concert avec la communauté internationale. Michele Wood-Tweel, vice-présidente aux affaires réglementaires à CPA Canada, a déclaré que dans le but de faire face à de nouveaux défis tels que la cryptomonnaie et bien d’autres, le pays a jugé opportun de renforcer son régime, ce qui a favorisé une certaine avancée en direction des normes internationales depuis quelques années.
L’année dernière, le Canada a mis en place de nouvelles dispositions fédérales concernant la lutte contre le blanchiment d’argent s’appliquant aux comptables. Le pays a de ce fait emboîté le pas à d’autres pays qui avaient déjà adopté ces mesures. Parmi les exigences de ces dispositions, il y a la vérification de l’identité des responsables des structures internationales et des personnes qui présentent une vulnérabilité politique dans certaines situations. En effet, ces personnes, du fait du nombre important de gens avec qui elles interagissent, sont susceptibles d’être des cibles pour des individus aux desseins illicites. Toutefois, de nombreux observateurs sont persuadés que davantage d’améliorations sont nécessaires pour une plus grande efficacité, notamment en ce qui concerne les poursuites judiciaires pour des infractions se rapportant au blanchiment d’argent.
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