Décidément, la question portant sur la publicité liée aux jeux d’argent et de hasard n’a pas fini de troubler les esprits et de soulever l’inquiétude des chefs d’État. Cette fois, c’est au Kenya que les législateurs ont décidé de mettre sur pied une série de propositions visant à limiter l’action des sociétés de paris sportifs quant à leur capacité à diffuser leurs annonces auprès des médias audiovisuels tels que la radio et la télévision. Cette décision a été prise à la suite du constat fait sur l’impact négatif qu’exerce la publicité liée aux jeux d’argent et de hasard sur les jeunes et les personnes vulnérables.
Limiter l’émergence incontrôlée des paris sportifs et des jeux de hasard
C’est dans un communiqué de presse que le parlement du Kenya a choisi il y a quelques jours d’informer le grand public de sa volonté d’ajouter d’autres amendements au projet de loi national portant sur les jeux en vigueur dans le pays depuis 2019 ceci dans le but de limiter la publicité sur les jeux de hasard.
Ceci se fera par le biais de sa commission de la communication, de l’information et de l’innovation. Leur principal souci étant de limiter voire d’arrêter ou de mettre un frein au développement anarchique des paris sportifs et des salles de jeux sur l’étendue du territoire national.
Les délibérations à ce sujet sont en cours et sont dirigées par Marakwet William Kisant qui est un représentant de la commission. Les organismes de régulation de l’industrie du jeu tels que le BCLB (Betting Control and Licensing Board) auront également leur mot à dire sur les décisions qui seront prises.
Comme pour justifier leur acte, les membres du parlement du Kenya ont déclaré que cela fait un moment qu’ils s’inquiètent du sort des plus jeunes face aux effets nocifs que peut avoir la publicité sur les jeux d’argent et de hasard sur leur comportement.
Certains sont même allés jusqu’à dire que pour éviter de tomber dans les déviations, il faudra à l’avenir que l’ensemble des règles prises par le BCLB concernant la publicité sur les jeux d’argent devraient être conforme aux dispositions du code de programmation et de la classification en vigueur dans le pays. Ce code englobe entre autres des dispositions plus strictes.
Il faut noter que la volonté du parlement de ralentir le développement des publicités liées aux paris sportifs et aux jeux d’argent à travers les médias audiovisuels est intervenue quelque temps après que le président du pays nommé Uhuru Kenyatta a lui-même pris une mesure qui vise à réduire le taux d’imposition général des opérateurs licenciés de plus à 7,5 %.
Ces mêmes opérateurs pourront continuer à faire la publicité de leurs produits, mais cela se fera sous réserve de plusieurs obligations.
Mise en place d’un système d’évaluation
Au Kenya, il semble que les médias audiovisuels ont jusqu’ici profité de la souplesse du régime de règlementation du secteur des multi-agences pour se faire de l’argent. Pour résoudre ce problème, le comité de la communication, de l’information et de l’innovation a mis en place un système d’évaluation en continu de ces médias.
Cette évaluation reviendra entre autres à recueillir des avis et des témoignages auprès des journalistes et de tout autre professionnel des médias, du Conseil national des médias et de l’organisme Kenya Film Classification Board.
Les informations recueillies auprès de ces derniers permettront au comité de mettre en place de nouvelles mesures à suivre. Ceci était nécessaire dans la mesure où leurs avis pourront par la suite servir de recommandations qui seront reformulées et insérées dans le projet de loi sur les jeux en cours.
À ce qui paraît, ce projet de loi sur les jeux pourrait entrainer une refonte complète de la règlementation en vigueur et pourrait également influencer les frais de licence qui seront désormais à la hausse due au fait de la mise en place ou de la création d’une loterie nationale, mais aussi d’un organisme de contrôle et de régulation du secteur.
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