L’industrie du pari sportif au Nigéria est un secteur en pleine croissance. Il est gravement touché par la crise mondiale liée au coronavirus, et subit actuellement un fort ralentissement causé en majeure partie par l’arrêt de grands championnats de football. Le gouvernement nigérian, par la voix du régulateur, se dit ouvert à toute mesure de soutien efficace. C’est ce qui ressort d’une vidéoconférence organisée avec les entreprises du secteur. Dans l’attente de la reprise, opérateurs et joueurs essayent de s’adapter à la situation.
Un ralentissement induit par l’arrêt des grands championnats de football
C’est une situation délicate que traversent actuellement les entreprises du secteur des paris sportifs au Nigéria. Avec l’épidémie mondiale de coronavirus, les activités dans cette industrie pourtant florissante sont en berne. Et pour cause : la plupart des grandes compétitions de football sont à l’arrêt, notamment en Europe. C’est ce sport qui mobilise l’essentiel des 60 millions de parieurs nigérians. Par exemple, la Champions League, la plus célèbre des compétitions de clubs au monde, a été suspendue le 13 mars. Ce fut aussi le cas pour la totalité des grands championnats européens. Le volume des transactions atteint un niveau historiquement bas pour une telle période de l’année. Chez l’un des plus grands opérateurs de paris sportifs nigérians, on serait passé à 14 paris enregistrés quotidiennement par caisse, alors qu’en période normale, certaines enregistraient jusqu’à 250 paris. Il est certain que la trêve estivale annuelle impose aux opérateurs de voir le volume des paris baisser. Mais avec la crise actuelle, cette déflation de l’activité est intervenue au moment où la saison battait son plein. De surcroît, elle est empreinte d’incertitudes pour l’avenir.
Le gouvernement promet de soutenir le secteur des paris sportifs
Face à cette situation, le gouvernement à travers le régulateur a décidé d’agir. La National Lottery Regulatory Commission (NLRC) s’est engagée à prendre les mesures nécessaires pour réduire les impacts négatifs de cette crise sanitaire mondiale sur l’industrie nigériane des paris sportifs. Son directeur, Lanre Gbajabiamila, a organisé une vidéoconférence avec tous les détenteurs de licences de paris sportifs du Nigéria. Pour lui, il s’agit d’une opportunité pour maintenir le contact avec les opérateurs et analyser les challenges opérationnels imposés par la crise du coronavirus. Le directeur de la NLRC a rassuré les opérateurs quant à l’ouverture du gouvernement fédéral à toute mesure palliative qui permettrait de garantir la pérennité des entreprises du secteur. Il faut dire que l’industrie du pari sportif, à travers les taxes qui lui sont opposées, est une source de revenus pour l’État du Nigéria. On compte plus de 50 sites de paris sportifs au Nigéria. Chaque jour, les Nigérians dépensent près de 2 milliards de nairas – la monnaie locale – en paris sportifs. Le marché annuel est évalué à 730 milliards de nairas, soit un peu moins de 1,9 milliard de dollars US.
Les opérateurs et les parieurs s’adaptent
En attendant la mise en œuvre des mesures gouvernementales, les opérateurs et les parieurs se réorganisent face à la crise. La principale alternative offerte aux parieurs est de parier sur des rencontres virtuelles, comme par exemple le jeu Virtual Soccer. Elles se jouent à un rythme bien plus rapide que les rencontres classiques de football. Un match normal de football livre son résultat final en deux heures, pourtant avec cette même durée, des dizaines de rencontres virtuelles sont dénouées. Mais beaucoup de joueurs restent sceptiques, considérant que cette formule n’est pas différente des machines à sous. Les joueurs basent d’habitude leurs paris sur l’idée que leur bonne connaissance du football, par exemple dans un championnat donné, leur permet d’anticiper avec un taux de réussite satisfaisant les résultats de match. Cette sensation disparaît dans les rencontres virtuelles, dont les résultats dépendent d’un algorithme. Certains joueurs, pour continuer à vivre leur passion, se rabattent plutôt sur des championnats moins cotés qui n’ont pas été interrompus en cette période de crise ; c’est le cas de championnats en Ukraine ou encore en Turquie.
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