Le procureur général de Floride veut proposer une loi qui permettra aux casinos étrangers de s’implanter plus facilement dans l’État. Jusqu’ici, cela dépendait du bon vouloir de la tribu Séminole locale ; cette dernière est plutôt conservatrice et n’est pas en faveur d’un tel projet.
Le procureur veut plus de concurrence
L’industrie du casino en Floride est susceptible de connaitre des transformations au cours des prochaines années. Si la manœuvre du procureur général Ashley Moody fonctionne, un projet de loi autorisant à de nouveaux casinos de s’implanter dans la Floride du Nord sera soumis aux législateurs locaux en novembre prochain. Sur requête du procureur, la Cour suprême de Floride doit donner son avis sur la question avant cette importante échéance, en intégrant entre autres les contingences sociales et économiques de ce territoire.
C’est en 2018 que l’histoire prend racine. Cette année-là, les parlementaires de Floride adoptent une loi qui leur donne un contrôle exclusif sur toute entrée de nouveau casino sur le territoire. Seulement, cette décision n’est pas au goût de tous, et encore moins du camp gouvernemental. C’est ce qui a motivé le procureur général à déposer un projet de modification constitutionnelle qui permettra, s’il est adopté, à d’autres opérateurs de casinos de s’implanter dans la Floride du Nord, laissant les casinos actuels déployés des jeux de casino plus traditionnels. Dans cette course, l’homme de loi est épaulé par l’opérateur Las Vegas Sands. Ce dernier chercherait du pâturage dans la Floride du Nord après avoir été déçu dans la partie sud du territoire, et aurait aussi financé le projet du procureur général pour un montant de 27 millions de dollars.
Les locaux veulent garder le contrôle
Le dossier n’est pas une mince affaire. Il ne s’agit pas simplement d’une affaire de pari et de jeux de hasard en Floride. C’est aussi un problème d’hégémonie et de civilisation. En Floride, la plupart des établissements de jeux de hasard sont gérés sous la responsabilité de la tribu Séminole de Floride. Ces derniers ne veulent pas entendre parler de concurrence sur leur territoire et préfèrent rester maitres chez eux. Selon l’American Gaming Association, les 15 casinos établis en Floride génèrent environ 3 milliards de gains chaque année. Sur cette gigantesque somme, 2,5 milliards proviennent des 7 casinos contrôlés par la tribu Séminole de Floride, soit plus de 80%. Ce n’est pas vraiment surprenant, puisque les lois actuelles ne permettent pas à des étrangers d’implanter des casinos de catégorie dite Class III.
Mais cela va changer si le procureur arrive à ses fins. Et c’est plutôt bien parti, car selon le média FOX 35 Orlando, le procureur général a déjà reçu environ 900 000 signatures, soit la moitié de ce qu’il faut pour pouvoir soumettre sa proposition au niveau du parlement de la Floride en novembre. Si jamais cette loi est adoptée, de nouveaux opérateurs pourront s’implanter en Floride, mais sous certaines conditions qui laissent toujours une certaine primauté aux locaux. Ainsi, les établissements détenteurs de licence de jeux de cartes pourront déployer des activités de casino, seulement s’ils sont situés à une distance d’au moins 130 miles, soit environ 209 kilomètres en ligne droite des 7 casinos Séminole, et s’ils ont augmenté 250 millions de dollars en capital d’investissement dans les 3 années suivant l’avis de début des activités de casino. Le verdict de la Cour suprême peut changer le cours des choses.
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