Une fois privatisée, la Française des Jeux entre en Bourse rassemblant de nombreux investisseurs. La plupart d’entre eux sont des particuliers à souscrire des actions dont la cote continue d’augmenter. Face à cet engouement, la situation inquiète de près les addictologues, l’Observatoire des Jeux et quelques associations luttant contre la dépendance comme SOS Joueurs.
5 % de joueurs à risque recensés
Les professionnels de la santé ainsi que les organismes spécialisés dans la lutte contre la dépendance s’inquiètent de l’intérêt que suscite la privatisation de la FDJ. Ces derniers ont exprimé leur crainte en affirmant que la démarche pourrait entraîner une addiction sur le long terme. Au lieu de protéger les joueurs, la recherche du profit passe toujours avant. Il faut dire que les jeux de grattage restent des produits très addictifs et certains consommateurs en achètent toutes les semaines. De ce fait, l’État a décidé de retirer plusieurs jeux du marché comme en 2014 avec le soft « Rapido », un ticket de loto instantané.
Selon un rapport, au moins 1,2 millions de personnes, soit 5 % des joueurs, seraient des utilisateurs problématiques. D’après l’Organisme des Jeux (ODJ), 1 million d’entre eux présente un risque assez modéré tandis que 200 000 pratiquent le jeu pathologique. Des chiffres qui inquiètent les associations et les médecins. De plus, l’introduction en Bourse de la Française des Jeux pourrait renforcer ce constat. D’ailleurs, la considération de l’addiction au jeu dans le milieu médical est toujours mal perçue. Afin de limiter les dégâts et trouver une solution adaptée, les acteurs de santé publique et les associations œuvrant dans ce sens se sont concertés avec les députés Régis Janico et Olga Givernet quant à la création de l’Autorité Nationale des Jeux (ANJ). Celle-ci devrait voir le jour le 1er janvier 2020 et aura la tâche de réglementer le secteur et mettre en place un système de prévention efficace même si la FDJ a réitéré ses engagements sur ce point. En effet, l’opérateur consacre 10 % de son budget publicitaire à la prévention contre la dépendance et l’interdiction des jeux aux mineurs. Dans ce projet, un responsable de l’ODJ, Jean-Michel Costes, pense qu’il faudrait interdire la publicité touchant les jeux d’argent et de hasard. Pareillement pour le tabac, cette proscription ne devrait pas seulement cibler les mineurs, mais aussi l’ensemble des consommateurs. Il ajoute que la phrase « Jouer comporte des risques » n’aurait aucun impact sur les personnes concernées. Contrairement du côté des actionnaires qui estiment que la publicité de prévention impacterait les mises. Deux sources d’inquiétude totalement différentes.
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