Un joueur fortuné du casino Monte-Carlo donne des sueurs froides à la Société financière et d’encaissement (SFE). Dans un processus de recouvrement d’une créance de plus de 7 millions d’euros dudit joueur, l’établissement se heurte au refus de deux banques pour manque de provision. Après débats contradictoires, le juge du tribunal correctionnel donnera raison à Me Sophie, avocate de l’homme fortuné, puisque le chèque donné à titre de caution ne devait être ni décaissé ni approvisionné.
Fortuné et malin
La Société financière et d’encaissement (SFE) a été surprise lorsqu’elle fut reçue à la banque pour procéder à la récupération d’une somme d’argent. Elle avait la possibilité de le faire, puisque le montant en question représentait une dette à recouvrir. Mais la banque n’a pas accédé de suite à sa demande.
Le problème derrière cette affaire remonte à plusieurs mois dans le passé. Un Britannique fortuné est identifié dans l’établissement de jeu de hasard de Monte-Carlo. Celui-ci a réussi à jouer à crédit dans ce casino jusqu’à ce que ses capacités de remboursement commencent à éveiller des inquiétudes du côté du casino. En effet, le monsieur fortuné avait accumulé une dette de plusieurs millions d’euros depuis 2018. C’est ainsi que l’établissement se tourna vers la justice. L’idée était bien évidemment de tenter de récupérer l’énorme crédit contracté par le gentleman multimillionnaire.
À la fin des délibérations du tribunal de monsieur Jérôme F., son président, l’homme fortuné fut relaxé. Toutefois, un chèque avait été rempli par le multimillionnaire après les assises. On avait permis à la partie demanderesse d’inscrire le montant total de la créance sur le chèque à encaisser. En tout, le Britannique fortuné avait une dette de 7,7 millions d’euros. C’est ce chèque qui a été rejeté plus tard. « Sans provision », c’est la raison qui est donnée.
Pas de montant, pas de provision, pas de condamnation
Après avoir reçu le refus de la première banque alors qu’elle souhaitait récupérer une créance du joueur riche, la SFE décide de tenter encore sa chance à la Société Générale en avril 2019. Là aussi, la réponse est la même. On apprend que le compte avait d’ailleurs été fermé en fin 2018. Me Thomas Giaccardi, conseil de la SFE, pense que cela relève d’une manœuvre de l’homme fortuné pour ne pas régler sa dette. Il faut dire que ce dernier avait disparu de la ville. Pour l’avocat, tout cela montre bien la mauvaise foi du multimillionnaire britannique, dont il estime le patrimoine financier à plus de 399 millions d’euros.
La situation a amené le bureau du procureur à solliciter une amende pour l’homme fortuné. Mais Me Sophie Jonquet de la défense pense plutôt qu’il y a eu méprise. Elle relève que le chèque qui avait été produit après la délibération du juge Jérôme F. était uniquement destiné à servir de caution. En effet, aucun décaissement n’était en vue lors de l’établissement du chèque, vu que le chèque n’avait pas certaines informations importantes. La somme exacte à retirer n’y figurait pas, par exemple. Pour Me Sophie, cela ne peut faire l’objet d’une condamnation.
Le tribunal correctionnel qui sera saisi de l’affaire ira dans le même sens. Pour le président dudit tribunal, on ne saurait véritablement parler de provision à partir d’un chèque qui ne porte pas de montant. De ce fait, la mauvaise foi du multimillionnaire ne saurait être établie.
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