Le gouvernement philippien compte privatiser l’aspect commercial de son actuel régulateur/opérateur PAGCor sous le prétexte de la rareté des finances et du conflit d’intérêts avéré de cet organisme qui contrôle un secteur où il est en concurrence. Ces arguments ne convainquent pas l’ex-directeur du PAGCor, qui estime que l’organisme produisait au contraire d’importants revenus financiers pour l’État.
Conflit d’intérêts au PAGCor
L’avenir du régulateur des jeux de hasard aux Philippines est remis en cause par la nouvelle équipe mise en place à la tête de l’organisme. Ce régulateur est plus connu sous l’acronyme PAGCor, ce qui signifie Philippine Amusement and Gaming Corporation. Créé en 1997, le PAGCor a pour mission de superviser et de contrôler les opérateurs de jeu de hasard titulaires ou non de licence d’autorisation dans les Philippines. Le PAGCor a également le droit de mener des activités commerciales portant sur les jeux de hasard. C’est cette coexistence quelque peu paradoxale et éthiquement problématique qui fonde l’opposition de la nouvelle équipe au sujet de la nature de cet organisme.
En effet, selon Benjamin Diokno, Secrétaire des Finances aux Philippines, le PAGCor est sujet à un « conflit de rôles » qui place l’organisme dans une position de juge et partie. C’est pourquoi il a instruit la nouvelle équipe nommée de présenter un plan en vue de faire évoluer la position inconfortable dans laquelle l’organisme se trouve. Selon le haut fonctionnaire, la privatisation de la partie « opérateur » du PAGCor permettrait aux Philippines d’enregistrer d’importantes entrées financières pouvant servir à absorber les effets de la pandémie au coronavirus. Pour le responsable, c’est de cela que le pays a besoin pour croître en ce moment.
Une décision questionnable
La nouvelle équipe du PAGCor a été mise en place par Ferdinand Bongbong Marcos, nouveau chef d’État des Philippines. Le procureur local Juanito Sanosa est installé au poste de Président et directeur des opérations. Alejandro Tengco, qui est un des proches amis du premier d’après le média Inside Asian Gaming, occupe désormais le poste de Chairman et directeur exécutif. Ils sont tous deux accompagnés par un bureau de directeurs composé de Francis Democrito Concordia, Gilbert C. Remulla, et Jose M. Ortega. Ils ont, depuis quelques jours donc, la charge de faire progresser cet organisme qui enregistre plus de 40 ans d’existence, près de 20 000 machines à sous, et plus 2 000 tables de jeu dispersées dans 17 casinos terrestres sous le label Filipino. Depuis son siège à Manila, la PAGCor possède aussi 30 propriétés immobilières sur le territoire philippien.
Cet important patrimoine était déjà vu à l’époque par Rodrigo Duterte, ex-président des Philippines, comme un gouffre à sous qu’il fallait absolument liquider pour refinancer le budget agonisant de l’État. Mais depuis qu’il a décidé ainsi, seules 17 propriétés ont été enrôlées dans le processus y afférent. Ce retard accumulé est certainement le tribut d’Andrea Domingo, directeur exécutif du PAGCor à l’époque (2016). Pour ce dernier, l’entreprise de jeu de hasard générait d’importantes ressources financières à l’instar de 660 millions de dollars avant la pandémie. Après les moments forts de la maladie, l’entreprise a repris une embellie qui a ramené ses revenus à 467 millions de dollars, soit 68 % d’augmentation sur une année.
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