Initialement mis en place pour six ans, le prêt que le groupe Partouche a contracté auprès de l’État sera remboursé plus tôt que prévu. À la faveur de l’amélioration de sa trésorerie, le groupe a actuellement toutes les coudées franches pour faire face à cette obligation. Le PGE (Prêt Garanti par l’État), qui a aidé de nombreuses entreprises à tenir en pleine crise sanitaire, lui a en effet permis d’assainir ses finances au point de faire renaître l’optimisme pour les prochains mois.
Sauvé in extremis grâce à la mesure d’accompagnement mis en place par l’état.
L’évolution favorable de sa trésorerie permettra au Groupe Partouche de rembourser en intégralité son deuxième Prêt Garanti par l’État, d’un montant de 59,5 millions d’euros le 15 avril prochain, date de son échéance. Initialement le groupe avait décidé d’amortir ledit prêt sur une durée maximale de six ans. Ce prêt lui avait été octroyé en juin 2010 et se chiffrait à 19,5 millions d’euros.
Il y a peu, le numéro deux du casino en France a réalisé son point d’activité pour le premier trimestre 2021-2022. Il en est ressorti que l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires consolidé de 98,1 millions d’euros sur la période de novembre 2021 à janvier 2022. Ce chiffre était de 23,5 millions d’euros à la même période du précédent exercice. Partouche avait justifié ce chiffre peu reluisant par la fermeture des casinos français à cette période, du fait de la crise sanitaire. En dépit d’un taux de fréquentation qui demeure faible, le groupe a connu une hausse remarquable au cours du premier trimestre de l’exercice en cours.
L’arrêt de l’activité lors du second trimestre 2020 du fait des mesures restrictives imposées par le Covid-19 avait porté un coup dur à l’ensemble des établissements du groupe. Déjà, au premier trimestre, il avait enregistré une baisse considérable de 46 %, comparé à l’année d’avant. À court de solutions, l’obtention d’un PGE par les banques partenaires se présentait comme l’option la plus réaliste pour soutenir la reprise des activités.
Le PGE, une bouée de sauvetage pour de nombreuses entreprises au cours de la crise sanitaire
Au cours de son exercice 2020-2021, Partouche s’est littéralement enfoncé dans le rouge après plus de six mois de fermeture. En janvier dernier, lors d’une annonce après bourse, il avait même dévoilé une perte nette de 51,9 millions d’euros. À cela s’est ajouté le bras de fer qui l’a opposé au groupe Paris Society de Laurent de Gourcuff dans le cadre de la concession du restaurant Laurent de Paris.
Les PGE ont été lancés en urgence en mars 2020 pour permettre à la trésorerie des entreprises de faire face à la crise sanitaire. 669 883 entreprises en avaient bénéficié, pour un montant global de 135,9 milliards d’euros. À cette période, 12 % des entreprises concernées prévoyaient de rembourser dès l’année suivante, 5 % entre 2022 et 2023, 9 % entre 2024 et 2025 et 74 % dont Partouche avait choisi d’amortir le prêt sur six ans. Lors d’une analyse consacrée au sujet, la direction générale du Trésor a affirmé que malgré le fait que les entreprises bénéficiaires du PGE aient augmenté leur endettement, celui-ci a contribué à faire rebondir leur trésorerie.
En plus de l’évolution de son chiffre d’affaires, Partouche a généré 16,6 millions d’euros de revenus hors-jeux (qui ne concernent pas les jeux d’argent), contre seulement 1,2 million en 2020-2021. Sur ce total, 9,4 millions étaient attribuables à ses casinos, 3,9 millions aux hôtels et 2,3 millions à d’autres sources. Par suite de ce redressement réussi, ajouté à la vente du casino de Crans Montana, Partouche a toutes les cartes en main pour éponger sa dette. Le groupe a par ailleurs fait savoir qu’il achèvera le remboursement le 15 avril 2022.
Laisser un commentaire