Plusieurs sociétés de jeux de hasard et de casino français participent aux recettes de l’État au travers de leur activité. Parmi ces sociétés, vous retrouverez la Française des Jeux et le Pari Mutuel Urbain. Ces jeux ont une influence quelquefois néfaste sur la vie de certaines familles. Les plus touchées sont les ménages les moins nantis sur le plan financier. Cette situation est remise au-devant de la scène par l’écrivain Martin Hirsch, qui parle d’un impôt sur la pauvreté que l’État tend à préserver.
Peut-on vraiment parler d’impôts sur les personnes défavorisées ?
L’impact des jeux d’argent et surtout de la dépendance de certaines personnes à ces pratiques ont des raisons d’inquiéter. Mais le raisonnement de Martin Hirsch selon lequel ces jeux viseraient à appâter et exploiter les pauvres donne lieu à quelques questions. La première question est celle de savoir si l’influence des jeux d’argent ne touche que les personnes des milieux de vie les plus défavorisés. En effet, le terme même d’« impôt sur la pauvreté » tend à séparer la situation des riches et des pauvres et à condamner un phénomène qui toucherait exclusivement la classe inférieure. Ces jeux d’argent seraient donc à destination des plus démunis qui se retrouvent dans des circonstances misérables après la perte de leurs revenus déjà pas très élevés.
Néanmoins, ce raisonnement présente de nombreuses failles. L’une des failles les plus évidentes est l’affluence de nombreux joueurs vers ces jeux, peu importe leur niveau de vie. C’est l’un des milieux où riches et pauvres se côtoient et effectuent des actions similaires, bien que les montants misés varient fortement d’une classe sociale à une autre. Il est indéniable que plus une personne sera démunie et plus il sera facile pour elle de se retrouver sans un sou après un tour au casino. Cette situation pourrait aussi arriver à une personne plus aisée après un laps de temps beaucoup plus grand. Mais cela reste un peu simple de juste qualifier ces jeux d’argent d’impôt sur les pauvres, sachant qu’à ces jeux là riches et pauvres sont logés à la même enseigne. Ce qui les différencie réellement c’est uniquement la quantité d’argent que chacun serait prêt à perdre. Et cette donnée varie en fonction de l’individu et n’est pas propre à une classe sociale.
Le cas de la Suisse
Cela fait déjà de nombreuses années que les casinos ont eu le droit d’être ouverts dans les régions de la Suisse. Cette autorisation date du tout début du siècle, en l’an 2000. Le but de ces casinos n’était pas voilé ; il s’agissait d’un moyen pour les pouvoirs publics d’obtenir plus d’argent à envoyer dans la branche sanitaire. Mais, il ne faut pas mettre de côté les actions et réglementations qui ont été mises sur pied dans le but de prévenir une potentielle addiction à ces jeux. Dans le cas où cette dernière était déjà constatée, des mesures devaient être prises pour aider la personne atteinte. Bien que toutes ces règles peuvent paraître excessives pour certains, elles avaient pour objectif principal de faire gagner de l’argent à l’État sans mettre en péril l’avenir des citoyens. Dans cette optique, jusqu’à nos jours l’activité est particulièrement contrôlée, surtout en ce qui concerne le nombre de personnes qui tombent dans l’addiction. Ces attentions sont faites dans le but de se rassurer que le nombre de personnes touchées n’augmente pas de façon trop importante.
Une pratique en France qui ne date pourtant pas d’aujourd’hui
La présence de l’État sur le marché des jeux d’argent et de loisir est un phénomène qui a été observé il y a déjà plusieurs siècles en France. C’est avec Louis XIII qu’a été remarquée l’insertion du pouvoir public dans les jeux populaires de hasard pour renflouer les trésors nationaux. À l’époque, une loterie avait été mise sur pied pour augmenter les fonds qui étaient possédés par les autorités. À cette période, il n’y avait pas de réelle assistance psychologique ou autres moyens de prévention des troubles additifs.
En matière de jeu comme en matière d’alcool, la France, bien que préventive, ne met pas un accent vraiment prononcé sur les actions à mener dans le but d’empêcher ces comportements de continuer de naître et de se répandre. Néanmoins, au lieu de réduire ces actes à un impôt sur la classe sociale la moins élevée comme l’a fait Martin Hirsch, il serait plus judicieux de prendre conscience de l’ancrage de certaines pratiques et du manque de mesures mises en œuvre pour en sortir.
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