Elles étaient pourtant très attendues, les propositions gouvernementales destinées à la réforme des lois sur les jeux de hasard. Il va cependant falloir encore patienter pour en prendre connaissance, probablement jusqu’au mois de mai. Ce nouveau délai, qui crée de la controverse, a poussé un député travailliste à exiger que les dissensions au sein du parti n’impactent pas le processus de révision.
Un report qui crée de la discorde
En retardant encore une fois l’examen des lois sur les jeux d’argent, le Royaume-Uni fait perdurer le suspense sur un processus qui avait été engagé en 2020 par le département du numérique, de la culture, des médias et du sport. Le processus en question répondait à un contexte marqué par une inquiétude au sujet de la dépendance et de l’exposition des jeunes aux jeux, par le biais de la publicité et du parrainage du football. Il était prévu qu’un livre blanc soit publié avant la fin de l’année dernière, mais cela a été renvoyé pour le début de 2022, en plein réaménagement gouvernemental qui a vu Chris Philp succéder à John Whittingdale au ministère des jeux.
Selon des sources ayant une bonne connaissance du processus, les propositions du gouvernement ne seront pas disponibles avant le mois de mai prochain. Cette situation est à l’origine d’une nouvelle inquiétude chez les militants de l’addiction au jeu qui souhaitent une réforme urgente. La députée Carolyn Harris a à cet effet émis des craintes que l’avenir politique du Premier ministre Boris Johnson ne plombe l’examen des lois. Ce dernier est en effet censé apporter son soutien à la réforme du jeu au Royaume-Uni.
La députée travailliste a déclaré que même si un certain délai est nécessaire pour réunir des preuves, le projet de révision des jeux de hasard dure tout de même depuis deux ans, et que chaque retard accumulé entraîne de nouveaux dommages liés au jeu au profit de l’industrie qui continue d’engranger des bénéfices. Elle a émis le souhait que les divergences du gouvernement n’entravent pas ces réformes nécessaires pour le pays.
Des voix qui s’élèvent pour protéger les couches vulnérables
De concert avec les responsables du DCMS, les ministres ont travaillé en étroite collaboration avec l’UK Gambling Commission sur des réformes potentielles afin d’améliorer la protection des personnes vulnérables et des toxicomanes. Mais l’UKGC est en proie à des problèmes de ressources, alors qu’elle supervise en plus la décision relative à l’entreprise qui bénéficiera de la prochaine licence de dix ans pour gérer la Loterie nationale. Pour ce dernier cas, le dénouement est attendu pour le mois de mars au plus tard.
La dépendance au jeu et le jeu chez les mineurs sont des facteurs clés de la réforme et les législateurs cherchent avant tout à protéger les joueurs à risque et les enfants. L’annonce de la mise en place de certaines réglementations a causé un tollé auprès des Britanniques, et des enquêtes ont révélé que de tels changements pouvaient entraîner une croissance des jeux de hasard étrangers.
Les protestations d’organisations comme Gambling With Lives ou l’UKGC ont été prises au dépourvu par l’effondrement de l’indice du football de l’année dernière. Toutefois, elles contribuent à mettre plus de pression aux principales parties prenantes du processus de révision. Avec les principaux décideurs au gouvernement et le régulateur qui se déplacent comme des pièces d’un échiquier, les inquiétudes par rapport à ce nouveau report sont justifiées.
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