Dans un communiqué de presse publié tout récemment, le conseil britannique des paris et jeux d’argent s’inquiète de la hausse du taux d’utilisation de plateformes de jeu non réglementées. À travers un rapport d’enquête mené par PWC (PriceWaterhouseCoopers) pour son compte, cette organisation indique que le secteur britannique des jeux d’argent est à un carrefour dangereux. Le total des utilisateurs des sites de jeu non agréés est passé de 220 000 à 460 000 en seulement deux années. Dans certains autres pays d’Europe, la rigidité de la réglementation pousse les parieurs à aller miser sur ce marché noir. Ce marché noir représente 66 % du marché des jeux au Royaume-Uni, tandis qu’il ne représente que 57 % du marché des jeux d’argent en France. La France est toutefois loin d’être le meilleur élève selon les études.
Plus de 460 000 parieurs britanniques utiliseraient des sites non réglementés
La recrudescence des activités de paris sportifs ou de l’utilisation des produits de loterie sur le marché noir des jeux d’argent au Royaume-Uni inquiète le conseil des paris et des jeux BCG (Betting and Gaming Council) au point il vient de publier dans un communiqué de presse un rapport d’enquête menée par PWC (PriceWaterhouseCoopers). En confiant la mission d’enquêter sur l’ampleur et l’évolution du jeu illégal dans certains pays d’Europe à PWC, le BGC indique qu’au Royaume-Uni, le nombre des parieurs qui utilisent les plateformes ou les sites de jeux non licenciés a doublé. En deux ans seulement, ce nombre est passé de 220 000 utilisateurs à 460 000. Dans cette situation, le montant des mises se chiffre à des milliards de livres sterling, milliards qui échappent donc au circuit réglementé. Au total, le marché noir des jeux représente environ 66 % du marché britannique des jeux selon ce rapport.
Le BGC représente 90 % des opérateurs agréés au Royaume-Uni. Dans ce groupe figurent des noms de marques telles que William Hill, Flutter Entertainment, Entain, etc. Selon le BGC, actuellement, le marché britannique des jeux d’argent se situe à un carrefour dangereux.
Ce rapport tombe au moment où le gouvernement britannique envisage une réforme de sa loi sur les jeux de hasard.
Le BGC appelle le gouvernement britannique à s’inspirer des cas d’autres pays d’Europe
Ayant pris conscience de l’ampleur et du risque que représente le marché noir de l’industrie des jeux pour l’économie de ce pays, le BGC propose au gouvernement de s’inspirer des cas des autres pays avant de façonner ses nouvelles mesures qui viendront réglementer ce marché.
À travers les différentes réformes qui ont été imposées dans certains pays du continent, ce rapport indique l’évolution du taux d’utilisation du marché noir. En effet, compte tenu de la rigidité des textes régissant ce secteur d’activité, il est difficile aux parieurs de miser en toute quiétude. Et pour les opérateurs agréés, la proposition des offres convaincantes devient plus difficile puisque la publicité est presque interdite, les limites des dépôts sont souvent imposées et par conséquent, les activités deviennent moins fructueuses.
En Norvège par exemple, depuis l’introduction de la nouvelle version du texte régissant les jeux, c’est l’État qui détient le monopole de ce secteur. Désormais, la publicité sur les jeux, les conditions de souscription aux offres de paris et même les restrictions sur les mises sont des questions très pertinentes et suivies de près. Et à travers cette modification, le marché noir a pris de l’ampleur, le taux des activités sur ce marché est désormais de 66 %.
Pour reprendre le même exemple, en France, c’est aussi l’État qui gère ce secteur d’activité. Et pour cela, les activités des casinos en ligne n’échappent pas au contrôle du gouvernement. Avec une telle tendance, le marché noir français des jeux de hasard représente désormais 57 % lorsque l’évaluation de tout l’argent misé est faite.
En Italie voisine, ce taux passe à 23 %. Selon l’organisation, dans ce pays, les services de paris sportifs ou de casinos ne peuvent pas faire la promotion de leurs produits. Bref, l’État a institué une interdiction formelle qui les empêche de faire la publicité, car il détient aussi un monopole très important sur ces produits.
En Espagne, depuis l’année 2020, il est quasiment interdit de faire la publicité ou la promotion des jeux de hasard auprès du public. C’est à l’issue de la publication d’un décret royal que cette mesure reste applicable et respectée. À la suite de cette exigence, l’ensemble des mises recensées sur le marché noir des jeux d’argent grimpe pour atteindre un taux de 20 %.
Toujours en 2020, le Danemark a érigé sa part de principe. Ce pays a également imposé un ensemble de restrictions à l’intention des fournisseurs de jeux licenciés. Croyant bien agir, cette situation a conduit l’administration fiscale à prévenir le gouvernement sur l’augmentation possible du taux d’engouement pour le marché noir. Plus précisément, il est possible de voir ce marché croître à 9 % de tout l’argent misé.
Dans un pays comme la Suède, une enquête démontre que 38 % des clients des produits de loterie qui ont préféré la règle d’auto-exclusion des offres des opérateurs agréés se retrouvent sur le marché noir pour miser. Selon eux, même s’ils ne jouent plus sur une plateforme détentrice de licence, ils réussissent à parier auprès des fournisseurs de jeux non agréés. Auprès de ces opérateurs tapis dans l’ombre, ils peuvent jouer sans trop se stresser en ce qui concerne le respect des multiples mesures de protection des parieurs.
La hausse du marché noir pourrait avoir de terribles conséquences sur plusieurs plans
Dans cette situation comparative entre le Royaume-Uni et ces autres pays, le conseiller Michael Dugher, directeur du BGC avertit le gouvernement en disant que tout éventuel changement dans la réglementation des jeux d’argent pourrait entraîner des conséquences terribles. Ce dernier reste pessimiste et estime que le marché noir des jeux d’argent va croître si jamais le gouvernement alourdit les conditions d’exploitation des entreprises de jeu d’argent. Selon ses dires, une telle éventualité va constituer un coup dur pour la stabilité de l’emploi de ces quelque 120 000 employés regroupés autour du BGC.
Aussi, cela affecterait le montant des impôts (4,5 milliards de livres sterling) que son organisation remet chaque année au gouvernement. Toute modification qui viendra augmenter les chances de survie du marché noir mettra aussi en péril ce chiffre de 350 000 de livres sterling que les opérateurs agréés investissent chaque année pour les courses de chevaux en parrainage, le paiement des droits médiatiques ou encore couvrir les prélèvements sur des paris. Bref, cette somme représente un soutien financier non négligeable. Sa valeur a surtout été reconnue pendant les moments d’ébullition de la crise sanitaire COVID a-t-il ajouté.
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