La BOS (Swedish Trade Association for Online Gambling) dévoile une étude qui critique une proposition de loi visant à augmenter les taxes sur les jeux en Suède. Selon l’analyse, cette augmentation peut réduire la part de marché des opérateurs licenciés en Suède, favorisant les sites illégaux. La perte peut aller de 1,2 % à 2,5 %. En outre, le nombre de joueurs risquant de basculer vers des comportements problématiques peut augmenter significativement, avec des projections allant jusqu’à 6 085 personnes affectées. Le rapport met en lumière les défis associés à la régulation et au contrôle des opérateurs non licenciés. A cela s’ajoutent les impacts socio-économiques potentiels d’une hausse des joueurs problématiques.
L’augmentation de la taxe sur les jeux en Suède réduit la part du marché réglementé
La Swedish Trade Association for Online Gambling présente une analyse qui conteste un projet législatif visant à rehausser les impôts sur les jeux. L’initiative suédoise d’augmenter le taux d’imposition sur les jeux à 22 % soulève des préoccupations significatives parmi les acteurs du secteur. La première conséquence notable de cette augmentation est la réduction de la part de marché des sites réglementés. En effet, avec l’augmentation des coûts opérationnels imposés par la nouvelle taxe, ces opérateurs peuvent se retrouver à devoir augmenter les prix ou réduire leurs offres de service.
Ce type de service peut bien évidemment rendre les sites illégaux plus attractifs. Ces sites offshores, souvent non soumis aux mêmes normes de régulation, peuvent alors capter entre 1,2 % et 2,5 % de la part de marché, selon les projections. Cette migration des joueurs vers des plateformes moins régulées est particulièrement préoccupante. Elle outrepasse les mesures de sécurité et de protection des joueurs établies par la législation suédoise. L’exode prévu des joueurs vers des sites non réglementés présente des risques accrus de dépendance au jeu et d’autres problèmes sociaux associés. Les estimations indiquent que jusqu’à 6 085 joueurs peuvent se tourner vers le marché non réglementé, avec des conséquences directes sur la santé mentale et financière des individus.
De plus, le rapport estime que le nombre de personnes susceptibles de devenir dépendantes du jeu peut augmenter significativement, avec des projections allant de 591 à 1 247 nouveaux cas de dépendance. Ce phénomène risque d’accroître la pression sur les services sociaux et de santé déjà en place pour prendre en charge ces problèmes. Du point de vue fiscal, l’augmentation des taux d’imposition est censée augmenter les recettes du Trésor public. Les prévisions de Copenhagen Economics réduisent de manière significative les gains estimés par le Ministère des Finances.
Initialement prévus à 539 millions de SEK, ils sont désormais projetés entre 214 et 399 millions de SEK. Cette révision souligne les difficultés à prédire avec précision les comportements économiques. Elle illustre également les effets d’entraînement que peut générer une politique fiscale sur des secteurs dynamiques comme celui des jeux en ligne. Le rapport met également en évidence la nécessité d’une approche équilibrée dans la régulation des jeux. Il est crucial de considérer les multiples dimensions de l’imposition, y compris l’effet sur la demande et les coûts supplémentaires liés aux comportements de jeu problématique. Les décideurs doivent juger soigneusement les bénéfices à court terme des recettes fiscales accrues contre les potentielles répercussions à long terme, incluant les coûts sociaux indirects.
Les opérateurs de jeux suédois s’opposent à l’augmentation des taxes face à une concurrence déloyale
Les opérateurs de jeux en Suède font face à un environnement réglementaire particulièrement complexe. Le cadre législatif suédois en matière de publicité pour les jeux est extrêmement strict. Cette rigueur vise à protéger les consommateurs et à prévenir les comportements de jeu problématiques. Cependant, elle pose des défis significatifs pour les entreprises locales légitimes.
Ces entreprises sont contraintes de naviguer dans un marché où la publicité est sévèrement restreinte. Elles ne peuvent pas promouvoir leurs services aussi librement que leurs homologues dans d’autres pays. Cette situation limite leur capacité à attirer de nouveaux clients et à fidéliser les clients existants. D’autre part, les opérateurs offshores, qui ne sont pas soumis aux mêmes réglementations strictes, peuvent faire de la publicité sans restriction. Ils exploitent cette liberté pour cibler le marché suédois, créant une concurrence déloyale.
Le problème est exacerbé par la difficulté de contrôler efficacement ces opérateurs étrangers. Malgré les efforts de l’Autorité suédoise des jeux, il est pratiquement impossible d’éradiquer complètement leur influence. Ces sites non licenciés peuvent opérer et atteindre les consommateurs suédois, souvent sans subir les conséquences légales auxquelles sont soumises les entreprises locales. Ils peuvent ainsi offrir des incitations et des promotions que les opérateurs locaux ne peuvent légalement proposer. Cela permet ainsi d’attirer une part significative du marché.
Cette situation crée un dilemme pour les opérateurs suédois légitimes. D’une part, ils souhaitent se conformer aux réglementations pour maintenir leur licence et leur réputation. D’autre part, ils se trouvent désavantagés face à des concurrents qui ne jouent pas selon les règles. Cette concurrence inégale peut conduire à une réduction des revenus pour les opérateurs locaux, qui sont déjà limités dans leurs stratégies de marketing.
Face à ces défis, la proposition d’augmenter les taxes sur les opérations de jeux en Suède est accueillie avec scepticisme par de nombreux opérateurs locaux. Ils estiment que de telles augmentations aggravent encore leur désavantage concurrentiel. Augmenter les coûts d’exploitation dans un environnement déjà contraignant peut les rendre encore moins compétitifs par rapport aux opérateurs offshore.
Le rapport sur l’industrie des jeux de hasard en Suède met en lumière un problème fondamental : les opérateurs locaux sont pris en étau entre le respect des réglementations strictes et la nécessité de rester compétitifs. La réflexion des autorités doit donc équilibrer la protection des consommateurs et le soutien à une industrie de jeux de hasard équitable et compétitive.
La Suède évalue les coûts économiques et sociaux du jeu problématique
La société suédoise est confrontée à un dilemme crucial concernant l’industrie du jeu. Elle doit équilibrer les bénéfices économiques générés par le secteur du jeu et les coûts sociétaux associés aux problèmes de jeu. L’industrie du jeu peut contribuer de manière significative à l’économie par la création d’emplois et les revenus fiscaux. Cependant, les problèmes de jeu représentent une menace sérieuse pour la santé publique et le bien-être social.
Selon les estimations, le coût associé au jeu problématique en Suède atteint environ 11,5 milliards de couronnes suédoises (SEK). Ce chiffre inclut non seulement les pertes financières directes des joueurs, mais aussi les coûts indirects comme les soins de santé, l’assistance sociale, et les impacts sur les familles et les employeurs. Si le nombre de joueurs problématiques augmente, ces coûts peuvent s’accroître de manière exponentielle, exacerbant les défis pour les services sociaux et de santé.
L’agence de santé publique suédoise, Folkhälsomyndigheten, souligne que 130 000 personnes vivent avec un joueur problématique. Cela indique l’étendue de l’impact familial et social du jeu problématique. Chaque cas de jeu problématique peut entraîner des conséquences dévastatrices pour plusieurs personnes, amplifiant les effets négatifs sur la société.
En réduisant la compétitivité du marché réglementé du jeu, la Suède espère limiter les opportunités de jeu excessif et protéger les citoyens des risques associés. Cependant, cela peut aussi réduire les revenus fiscaux provenant du secteur du jeu, créant un autre type de défi économique. Trouver le bon équilibre entre régulation et liberté économique est essentiel pour minimiser les coûts sociétaux tout en maximisant les bénéfices économiques.
La Suède doit naviguer avec prudence dans la régulation de son marché du jeu. Les décisions prises doivent à la fois soutenir l’économie et protéger les citoyens des dangers du jeu problématique. Un équilibre soigneusement calibré peut aider à réduire les coûts sociétaux tout en conservant les avantages économiques du secteur.
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