La réglementation des jeux de hasard au Royaume-Uni continue de faire des gorges chaudes du fait que la révision de la loi sur les jeux ainsi que celle concernant la modification du livre blanc continuent à se faire attendre. Les parties prenantes, convaincues qu’une réglementation beaucoup trop stricte produirait l’effet inverse, ont exhorté le régulateur à faire preuve de moins de rigueur. Ce dernier cependant, ne l’entend pas de cette oreille et exige des preuves concrètes avant de se prononcer sur la question.
Alléger ou continuer à faire preuve de rigueur ?
En proie à d’innombrables avertissements l’exhortant à prendre en considération le caractère strict de ses prochaines modifications réglementaires à la veille de la révision du livre blanc et de la loi sur les jeux de hasard, l’United Kingdom Gambling Commission par la voix de sa directrice générale, a laissé entendre que l’adoption d’une réglementation sûre demeure jusqu’à nouvel avis la priorité. Les auteurs de ces avertissements sont une kyrielle d’organisations parmi lesquelles la commission des paris et des jeux qui souhaitent qu’un équilibre soi trouvé entre une réglementation performante et le contentement des joueurs. Selon cette commission, si l’UKGC persiste dans la voie qu’elle a choisie, les plateformes illégales pourraient se retrouver inondées par la base des joueurs du pays.
S’adressant aux parties prenantes de l’industrie à l’occasion d’une récente cérémonie organisée par l’industrie danoise des jeux, Sarah Gardner, directrice générale de l’UKGC a fait savoir qu’elle n’est pas disposée à céder à ces ‘arguments’. Pour elle, rien ne saurait permettre à un quelconque régulateur de donner son quitus à des pratiques répréhensibles susceptibles d’ouvrir la voie à des dérives qui se répercuteraient sur le marché réglementé des jeux. Et d’ajouter que même si la commission est sérieusement préoccupée par le problème des sites illégaux de jeu, sans preuve, il ne lui serait pas possible d’accorder du crédit à ces arguments.
En fin 2022, la commission des jeux et des paris a fait savoir qu’une législation stricte qui mettrait l’action sur l’accessibilité financière et les contrôles généraux développerait le risque de pousser les joueurs vers le marché noir, avec une incidence manifeste sur l’économie nationale. Face à l’argument exhortant l’UKGC de revoir à la baisse ou de tout simplement mettre un terme à ses interventions, Sarah Gardner a simplement préféré jouer la carte de l’indifférence. Mais dans une logique de relativisation, le directeur général adjoint de l’UKGC, est convaincu que ce genre de confrontation peut déboucher sur d’intéressantes innovations.
Selon les termes de Sarah Gardner, l’examen entrepris par l’UKGC s’appliquera à la fois aux actions synthétiques, aux NFT et à la cryptomonnaie. Elle est convaincue qu’afin que la réglementation porte de véritables fruits, il importe que les différents régulateurs puissent l’adopter et s’y conformer. Elle n’a certes donné aucune directive, mais a exhorté les différents organismes de régulation à se tenir en éveil. Et de préciser que l’UKGC garde un œil vigilant et qu’en dépit du fait que ces produits passaient outre sa compétence, tout opérateur impliqué pourrait se retrouver dans une situation conflictuelle avec la réglementation en vigueur.
Pour Sarah Gardner, même si le sujet aura un impact considérable sur l’activité de la commission au cours de cette année, il ne sera pas question de faire fi des autres préoccupations qui se trouvent actuellement en examen sur sa table. Parmi ceux-ci, il y a le maintien des normes de conformité, avec pour exemple les sanctions infligées à 17 opérateurs en 2022, d’une valeur 45 millions de livres sterling représentant des manquements liés aux normes évoquées ci-dessus. Sarah Gardner a enfin laissé entendre que le dossier sur lequel la commission se trouve actuellement n’aura aucune incidence sur la coopération avec les organes de régulation des autres pays.
La directrice générale de l’UKGC est fortement convaincue qu’afin de relever les multiples défis imposés par le marché mondial du jeu, une franche collaboration entre les différents régulateurs serait fortement indiquée. Et de conclure qu’à l’instar des 50 % d’opérateurs danois agréés au Royaume-Uni, des parallèles devront être établis, afin de faire face aux défis qui s’annoncent pour l’année en cours.
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