Selon une étude de chercheurs de l’Université du Québec en Outaouais, la réalité virtuelle pourrait être utilisée afin de résoudre les problèmes de dépendance aux jeux de hasard et d’argent. Elle a déjà trouvé des usages thérapeutiques notamment contre l’anxiété. Alors pourquoi pas dans le domaine des jeux d’argent ?
Une thérapie toujours en phase d’expérimentation
Pendant le 87e congrès de l’Association francophone pour le savoir (Acfas) à Gatineau au Canada, un chercheur en cyberpsychologie clinique de l’UQO a dévoilé un rapport concernant des expériences bien précises. Depuis quelques années, Stéphane Bouchard a mené des recherches sur la possibilité d’éradiquer définitivement la dépendance au jeu. D’après le principal intéressé, le taux de réussite n’atteint pas encore les 100 %, mais les résultats sont tout du moins encourageants. En effet, le pourcentage s’échelonne de 40 à 60 % de succès comprenant une guérison complète ou un comportement plus responsable de la part des joueurs. Il ajoute également que le plus intéressant, c’était de connaître les effets de la réalité virtuelle en étant un outil d’intervention en thérapie et si cette technologie pouvait marcher sur des personnes souffrant de dépendances aux jeux de hasard et d’argent. M. Bouchard souligne que lorsque les joueurs se retrouvent dans un cadre propice à la tentation, leur émotion s’active naturellement les incitant à consommer. Avec la réalité virtuelle, on expose le patient dans un environnement plus contrôlé en compagnie d’un thérapeute dont le rôle sera de le guider et observer ses gestes face à cette situation.
Les chercheurs misent encore sur la prudence compte tenu d’un éventuel changement. Toutefois, ils pensent que ces issues sont satisfaisantes pour poursuivre le projet avec des essais cliniques. L’initiative permet d’obtenir des réponses plus concluantes et applicables sur plusieurs années avec l’usage de cette technologie dans le cadre de la guérison.
À la différence d’une thérapie traditionnelle, la réalité virtuelle offre à l’utilisateur un rendu réaliste en le mettant face à ses tentations. Le tout, dans un environnement contrôlé l’incitant à réduire ses pulsions. Il aura la possibilité de jouer au casino en limitant ses mises et en ayant le contrôle sur son jeu. Néanmoins, la réalité virtuelle ne constitue nullement une solution miracle contre la dépendance au jeu d’argent et aux paris. Il s’agit d’un traitement à part entier, efficace sur la plupart des patients. Actuellement, la réalité virtuelle intervient surtout dans le processus d’une thérapie cognitive comportementale. Son domaine d’activité devrait s’élargir dans les prochaines années à venir.
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