À la suite de la suppression des postes de chef de table et de chef de partie au sein du groupe Barrière, la section fédérale FO Casino et Jeux a décidé de porter l’affaire devant le Conseil d’État. Cette dernière estime que ce plan de licenciement n’adhère pas à la réglementation des jeux en vigueur et affirme que c’est un moyen de favoriser les jeux électroniques au détriment des jeux traditionnels.
Des postes de premier plan supprimés
En cette période de crise sanitaire, le groupe Barrière a mis en place une stratégie visant à réduire au maximum le personnel. Des chefs de table et de partie sont inclus dans le lot sans oublier ceux qui s’attèlent dans le secteur de la restauration et de l’hôtellerie. Selon le secrétaire fédéral de la section Casinos et clubs de jeux de la FEC-FO, Jean-Christophe Tirat, il sera difficile de penser à l’avenir sans la présence de chef de table et de chef de partie. Il a souligné que ce sont des postes statutaires et leurs titulaires font en sorte d’encourager la légalité du jeu.
La suppression de ces postes est jugée non conforme aux normes instaurées dans l’industrie des jeux. Il faut savoir que le groupe Barrière prévoit de licencier 200 personnes dans le cadre de son plan de licenciements dévoilés en décembre 2020. Cela concerne dix de ses 28 casinos actifs sur le territoire. Auprès de la Cour suprême de l’ordre administratif, il a effectué une assignation de l’instance chargée du contrôle et de la surveillance des casinos, la DLPAJ. Dans cette requête, il nie catégoriquement une interprétation hasardeuse de la réglementation des jeux. Pour Jean-Christophe Tirat, ces mauvaises interprétations sont les principales responsables de la plupart des licenciements. En tout, 200 suppressions de postes sont engagées dont une trentaine de fonctions de chef de table et de partie. La section fédérale FO Casinos et clubs de jeux, est prête à aller jusqu’au bout, précise Jean-Christophe Tirat. Pour l’intéressée, il s’agit d’un enjeu plus vaste avec un objectif bien précis, la conservation du modèle français des casinos.
Avec l’émergence de nouvelles technologies, le groupe Barrière a privilégié la numérisation et l’automatisation des jeux. Leur avantage ? Les postes requièrent peu de personnel conduisant ainsi à une économie indéniable. D’après Jean-Christophe Tirat, il s’agit d’une occasion de profiter de la crise sanitaire en vue d’instaurer une nouvelle organisation. Le responsable parle de supprimer des postes importants en les remplaçant par des croupiers non rémunérés. Il souligne que le groupe Barrière est en train de déclarer la guerre. Mais celui-ci se défend et affirme que ce plan de licenciement résulte de la baisse de son produit brut des jeux de 28 %, soit une perte de 200 millions d’euros au cours de l’année 2019-2020.
En cette situation difficile, d’autres casinotiers notamment les établissements indépendants pourraient suivre le pas et renoncer à des postes de premier plan. La section FO Casinos et clubs de jeux compte préserver les emplois en exigeant une application stricte des règles en vigueur concernant les jeux.
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