La direction régionale de l’emploi rejette le plan social du casino d’Enghien

La direction régionale de l’emploi a rejeté le plan social proposé par le Groupe Barrière à Enghien-les-Bains. Son directeur général, déterminé à le faire accepter, compte apporter les modifications souhaitées par l’administration.

Un PGE de 120 millions qui fait problème

Les rapports entre le syndicat et le groupe Barrière (notamment son établissement d’Enghien-les-Bains) étaient plutôt très tendus en février dernier. Et pour cause, le syndicat CGT reprochait au leader du casino en France de ne pas vouloir faire usage du prêt garanti par l’État pour sauver les emplois. En effet, malgré un PGE de 120 millions d’euros, le casinotier envisage depuis de procéder à un plan social, lequel devait aboutir à la suppression de 64 postes. Une idée à laquelle Michaël Da Costa et l’équipe CGT du groupe Barrière d’Enghien s’opposent fermement. Certains, le groupe Barrière, comme bien d’autres subissent depuis le 15 mars 2020, la crise sanitaire. Mais pas question de licencier qui que ce soit. « Pour nous, la Pge c’est une bouée de sauvetage. Une aide publique pour éviter les licenciements », expliquait alors le délégué CGT du groupe.

Privilégier les départs volontaires aux départs contraints

Or, la direction du groupe est loin d’avoir mis fin à son projet de suppression des emplois à Enghien-les-Bains. Bien au contraire, ce ne sont plus seulement 64 salariés qui devront être remerciés, mais 69. Une idée que ne partage pas la direction régionale de l’emploi qui a aussitôt fait de la rejeter. De nombreuses modalités de ce plan de sauvegarde de l’emploi ont manqué et la direction régionale de l’emploi a souhaité ne pas donner son accord au « document portant sur le projet de licenciement économique collectif donnant lieu à la mise en œuvre du plan de sauvegarde de l’emploi des sociétés de l’Ues Barrière d’Enghien ». Telle est la quintessence du courrier transmis par l’administration publique aux dirigeants du casino d’Enghien. Pour la direction régionale de l’emploi, il faut privilégier les départs volontaires aux départs contraints.

Contester la décision administrative ou… ?

La décision de la direction régionale de l’emploi peut être contestée par le groupe Barrière devant le tribunal administratif. Mais, le groupe ne compte pas en arriver là. L’idée, comme le souligne le directeur général du site Barrière d’Enghien-les-Bains, est de procéder aux modifications nécessaires que l’administration exige. « Nous allons donc nous adapter aux points relevés par la direction régionale de l’emploi », annonce Bruno Cagnon qui garde espoir sur les suites favorables de leur démarche. Il a tenu à cette occasion, de rappeler sur quoi porte le plan social qu’il veut mettre en œuvre à tout prix. « Le plan social que j’ai mis en œuvre porte principalement sur le secteur de l’hôtellerie. L’hôtel du Lac et le Grand Hôtel sont les premiers concernés ». Mais outre les 24 salariés de l’hôtel du Lac, aussi bien les commerciaux, voituriers, vestiaires, etc., sont concernés par ce plan social.

Préserver le maximum d’emploi

Plutôt qu’une volonté manifeste de supprimer les postes, Bruno Cagnon rassure que ce plan social vise principalement à « relancer la machine pour préserver le maximum d’emploi ». Selon lui, l’argument du Prêt garanti par l’État ne devrait plus servir à des revendications syndicales puisque ces aides « ont été reversées aux salariés dans le cadre de l’activité partielle ». Bien plus, même s’il se félicite d’être le premier casino de France, le directeur général ne manque pas de constater qu’ils ont été durement éprouvés par la crise sanitaire. « Enghien est aussi celui qui a le plus souffert de cette crise sanitaire », rappelle-t-il, question sans doute d’expliquer cette décision de licenciements.

D’ailleurs, il n’a pas hésité à évoquer des chiffres pour expliquer la baisse d’activité qui conduit aujourd’hui à ce plan social. « L’activité du casino accusait une perte de 25% de son chiffre d’affaires sur la saison 2019 ». Et s’il faut, désormais pour rebondir, licencier une partie de son personnel, le groupe Barrière est prêt à le faire. Quelle sera la suite de cette affaire ?

À propos du Casino Barrière Enghien-les-Bains