Ils sont trois en Finlande à vouloir la fin des opérateurs illégaux de jeu de hasard : la police finlandaise, l’organisation THL et l’autorité Traficom. Ces trois institutions plaident pour que les opérateurs illégaux de jeu de hasard soient punis, au même titre que les supports médiatiques qui feront la promotion de ces opérateurs. Les 3 institutions envisagent le retrait de licence comme sanction pour les supports médiatiques qui seront reconnus coupables de violation des règles en vigueur sur la promotion du jeu de hasard. Pour Veikkaus, l’unique opérateur légal du pays, ils préconisent l’arrimage de la campagne publicitaire de l’entreprise à la ornementation en vigueur en matière de communication.
Une volonté commune de limiter la propagation des jeux de hasard, surtout ceux illégaux
Les autorités finlandaises sont dans une phase sans précédent de lutte contre le jeu de hasard. L’office de la Police Nationale finlandaise a annoncé une politique plus ferme, en association avec Traficom, l’autorité finlandaise de Transport et de Communication. La politique annoncée veut rendre la vie dure au jeu illégal. La logique est de punir sévèrement les opérateurs illégaux de jeu de hasard du pays. Mais la punition ne se limitera pas qu’à eux.
Les deux acteurs comptent aussi punir les opérateurs de média qui feront passer les spots publicitaires de ces opérateurs illégaux de jeu de hasard. Ainsi, les télévisions et les radios qui seront reconnues coupables de collaboration publicitaire avec les opérateurs illégaux de jeu de hasard, feront l’objet de sanctions sévères. La Police Nationale finlandaise et Traficom envisagent d’ailleurs de retirer carrément les licences aux acteurs qui se seront rendus coupables de violation répétée des lois concernant la promotion des jeux de hasard.
À côté de la Police Nationale et de l’autorité Traficom, il y a la Terveyden ja Hyvinvoinnin Laitos ou THL. Cette dernière organisation est en fait l’institut national finlandais de la santé et de la protection sociale. Quelques semaines plus tôt, elle avait demandé à l’unique acteur légal du jeu de hasard en Finlande d’arrimer ses campagnes de publicitaires aux exigences de la régulation en termes de communication du pays. Cet acteur principal se nomme Veikkaus. Pour THL, les mots utilisés par Veikkaus n’informent pas suffisamment sur les risques que comportent les jeux de hasard.
L’organisation plaide d’ailleurs pour que sur le plan des exigences publicitaires, les jeux de hasard soient traités comme l’alcool et le tabac. C’est donc Veikkaus qui est visé ici.
Veikkaus, l’unique opérateur autorisé en Finlande, n’est pas épargné
En Finlande, Veikkaus est le seul opérateur de jeu de hasard à avoir une licence qui l’autorise à proposer des jeux de hasard aux parieurs du pays. Il a été créé en 2017 via la fusion de trois opérateurs de renom. Il s’agit de la loterie Veikkaus, de l’opérateur de course hippique Fintoto, et de l’association des machines à sous de Finlande la Finland’s Slot Machine Association (RAY). C’est aussi le seul opérateur autorisé à faire la promotion des jeux de hasard. Tous les autres opérateurs en dehors de Veikkaus sont réputés illégaux dans le pays. Ce sont ces derniers qui ont donné du fil à retordre à Veikkaus pendant des années, et qui sont les principales cibles de la politique ferme que va engager Traficom, THL et la Police Nationale finlandaise.
Concernant les recommandations de la THL, Velipekka Nummikoski, le directeur général de Veikkaus, répond en parlant de son entreprise. Pour lui, la publicité que propose son entreprise n’est pas plus agressive que celle de ses concurrents internationaux. Il ajoute que l’allure que prend le marché met ses futurs revenus en sursis. En effet, il fait remarquer que le marché du jeu de hasard se densifie progressivement sur Internet au détriment du monde réel. Les parieurs préfèrent maintenant jouer à la maison, plutôt que dans le bar, ou le magasin au coin de la rue. Veikkaus remarque d’ailleurs que plus de 30% de son chiffre d’affaires provient de sa plateforme en ligne. L’entreprise révèle aussi qu’elle a eu un revenu qualifié de « stable » par rapport à 2018 qui s’élève à 438 millions d’euros environ. Aussi, son chiffre d’affaires est tombé de 4 % à 774 millions d’euros. L’entreprise envisage d’ailleurs d’investir plusieurs millions d’euros dans sa migration numérique.
Mais au-delà de ces arguments, la réalité reste ce qu’elle est. En effet, une étude commandée par le Ministère de la Santé et des Affaires sociales, et menée par la statistique finlandaise, l’Université Helinski, et le groupe de prévention Peliklinikka démontre que la situation du parieur ne s’arrange pas depuis deux ans. Depuis que Veikkaus a été créé en 2017, les problèmes liés aux jeux de hasard ont augmenté. Le nombre de parieurs compulsifs a considérablement augmenté. C’est probablement cet état de fait qui a amené les habitants à lancer une pétition pour demander à Veikkaus de réduire le nombre de ces machines dans les stations-service, et dans les supérettes.
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