Au Brésil, le président Bolsonaro, en dépit du fait que le projet de loi sur les paris sportifs progresse, réaffirme sa décision à mettre fin aux jeux de casino en cas de réélection dans une interview.
Jair Bolsonaro évoque la question du jeu fédéral dans un podcast
Alors que les élections présidentielles au Brésil suivent leurs cours, Jair Bolsonaro déroule son programme. Au cours d’une interview diffusée sur le podcast Rubro-Negro, le président sortant a évoqué bien de sujets parmi lesquels, la progression du jeu fédéral dans son pays. Selon lui, le Parti libéral chercherait absolument à faire passer la législation sur les paris sportifs. Une idée à laquelle il s’oppose fermement, lui qui dit NON aux jeux de casino.
Il convient de signaler que les paris sportifs sont en pleine croissance au Brésil depuis que le gouvernement fédéral a fait entrer les paris à cotes fixes dans le cadre de la loi en 2018. Mais, dans la mesure où les opérateurs qui proposent les paris sportifs ne sont pas installés au Brésil, le pays ne bénéficie pas directement des revenus de ce marché. Or, la valeur du marché des jeux au Brésil est estimée à 720 millions de dollars, avec un potentiel de croissance évalué à 1,8 milliard de dollars sur 4 ans.
Le projet de loi 846/2018 inclus dans la législation fédérale en décembre 2018 et signé par l’ancien président Michel Temer vise à réglementer les paris sportifs dans les casinos terrestres et en ligne. Le ministère des Finances a reçu du gouvernement de mettre en place la réglementation sur les paris sportifs et d’octroyer les licences. Il avait été décidé que les opérateurs des paris sportifs pouvaient exercer pendant 2 ans et que leurs licences pouvaient être prolongées de deux ans.
Le Secrétariat à l’évaluation, à la planification, à l’énergie et à la loterie (SECAP) a, en février 2020, appelé au tribunal de l’opinion publique sur le pari à côté. En novembre 2021, le responsable de la SECAP, Gustavo Guimaraes, a signalé que son équipe œuvrait à assurer la désétatisation des paris sportifs avant le rendez-vous qatarien de la Coupe du Monde 2022. En août 2020, Bolsonaro avait déjà entériné l’idée de la privatisation. Il revenait donc à la SECAP de l’appliquer.
Approuver la loi sur les paris sportifs, un enjeu électoral
Mais si aujourd’hui le gouvernement fédéral brésilien n’a pas encore établi le cadre réglementaire sur les paris sportifs, la faute revient au président Jair Bolsonaro qui, en juin, s’est opposé à la signature du décret approuvé par le sénat. Dans l’interview accordé le 14 octobre 2022, Bolsonaro dit qu’il s’oppose à la législation sur les jeux de casinos parce qu’il ignore comment les opérateurs expatriés vont s’acquitter des taxes. Or, pour certains analystes, c’est un appel de pied qu’il fait aux groupes évangéliques avant les élections générales.
Toujours au cours de cette interview néanmoins, il s’est appesanti sur l’allocation des fonds provenant des paris sportifs. Si, a-t-il dit en filigrane, le Trésor va s’occuper de la collecte des fonds, il est pour le moment difficile de savoir quelle direction donner à cet argent. Une partie, pense-t-il, sera allouée aux divers championnats nationaux. Mais la question du jeu problématique, de la sécurité et de l’infrastructure restent en suspens selon lui.
Le délai d’approbation de la loi sur les paris sportifs n’a pas été abordé par le président Bolsonaro. Il a affirmé cependant qu’elle était en cours de finalisation. Pour lui, le nom de domaine que doivent utiliser les opérateurs, comme c’est déjà le cas actuellement, est « .bet ».
Dans la mesure où la Coupe du monde 2022 doit se jouer bientôt, le prochain gouvernement qui sortira des élections entre Jair Bolsonaro et Lula Da Silva, doit se décider a approuvé rapidement la législation sur les jeux de casino. Ceci doit se faire obligatoirement avant le 19 novembre si le Brésil compte tirer profit de ce grand rendez-vous mondial du football. Car, pour certains analystes, le pays de Ronaldo, Ronaldinho, Neymar… perdrait près de 4 milliards de dollars en cas de non-approbation de la loi sur les paris sportifs.
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