Betway risque actuellement une forte amende que pourrait lui infliger la commission britannique du jeu. En cause, Betway aurait laissé un joueur, du nom de Ben Jones, miser de l’argent que ce dernier a volé chez son employeur. Il s’agit de près de 370 000 £ dérobées sur plus de trois ans. Ben Jones a été condamné à 3 ans de prison, dont 18 mois avec sursis. Tout ceci se produit dans un contexte où la régulation des opérateurs de jeu et les questions d’addictions prennent de l’ampleur.
En environ 3 ans, il dérobe 370 345 £ à son employeur pour les dépenser chez Betway
Ben Jones, un homme de 30 ans et vivant à Nottingham, a volé son employeur pour assouvir chez Betway sa dépendance au jeu. Grâce à son poste de manager chez The cake decorating Co. (une des plus importantes entreprises du secteur de la pâtisserie au Royaume-Uni), il a pu dérober 370 345 £ sur plus de trois ans. Ce père de deux enfants a été condamné le 21 novembre à trois ans de prison, dont 18 mois avec sursis.
Le régulateur britannique s’est saisi de l’affaire et a ouvert une enquête contre Betway. En effet, la licence de jeu de Betway stipule clairement que l’opérateur doit vérifier l’origine des fonds misés, afin de lutter contre le crime et le blanchiment d’argent. Des procédures de contrôle doivent être mises en action, spécialement sur les joueurs dont les schémas de jeu sont suspects. Betway a failli à ces obligations règlementaires, car l’entreprise n’a pas détecté l’addiction de M. Jones par son comportement, et n’a pas enquêté sur l’origine des fonds utilisés par ce dernier pour les paris.
C’est en mai 2015 que Ben Jones commence à soustraire des fonds, 5 000 £ par mois. Prenant confiance, il ira jusqu’à 30 000 £. Le mécanisme qu’il met en place est astucieux. Il fait des ventes et indique aux clients son compte personnel pour le règlement. Puis, il modifie les écritures comptables en interne pour couvrir ses traces. Il va commettre une erreur en novembre 2018, et un des clients va déposer une plainte à l’entreprise. Elle sera suivie d’une enquête qui va démasquer ben Jones. C’est après avoir avoué ses forfaits à son entreprise que cette dernière va contacter la police. The Cake decorating Co faisait alors face à des difficultés financières critiques dont elle s’est remise. Cette perte de trésorerie l’obligeait à souscrire à des crédits à taux élevés pour maintenir l’activité.
L’avocat de M. Jones, Omran Belhandi a évoqué l’addiction de son client comme un trouble psychiatrique. Il ajoute que Ben Jones ne volait pas pour son propre profit, mais pour assouvir sa dépendance maladive.
Betway serait « responsable » et risque gros
Daniel White, propriétaire de The Cake decorating Co., pointe la responsabilité de Betway. Il affirme que les opérateurs de jeu ont l’obligation de prévenir l’usage d’argent volé sur leur site, leur échec entraînant la situation qu’a subi son entreprise.
Interrogée sur le sujet, la commission de régulation déclare vouloir que la justice soit rétablie et demande le remboursement des sommes détournées par l’homme par Betway. Un avis que partage Katrina Wilson, la procureure en charge de l’affaire. Elle déclare que l’entreprise de pâtisserie examine des voies pour obtenir remboursement, ceci avec la coopération de l’accusé. Ben Jones admet que son addiction au jeu était la motivation de ses forfaits.
L’enquête de la commission britannique pourrait aboutir sur une forte amende pour Betway, dont le chiffre d’affaires était de 283 millions l’année dernière. Déjà, Ladbrokes Coral s’est vu imposer une amende de 5,9 millions £ pour un cas similaire. Ce ne serait pas une bonne nouvelle pour Betway qui est déjà sous le coup d’une enquête menée par le régulateur belge des jeux de hasard, en lien avec l’opacité de son actionnariat.
S’exprimant sur l’affaire Ben Jones, un représentant de Betway a déclaré qu’une enquête interne est en cours. Il ajoute que Betway ne cherche pas à profiter des joueurs compulsifs, et prendra des mesures pour rembourser les mises issues de fonds volés. Cette affaire intervient dans un cadre où le Royaume-Uni s’intéresse aux questions d’addiction et aux moyens d’aider les joueurs compulsifs. Les opérateurs de jeu en ligne ont d’ailleurs accepté de mettre en place un système d’intelligence artificielle dénommé APAS, dont le but est de réduire sur une période les possibilités de jeu des joueurs qui parient des grosses mises avec une forte fréquence.
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