Un arrêté royal belge vient de prononcer l’interdiction de toute forme de publicité (média, affiches et promotions) sur les jeux d’argent. Ce texte entrera en vigueur en fin d’année. Hormis la promotion faite sur les maillots sportifs et dans les stades, le gouvernement ne veut plus entendre parler de publicité sur les jeux. Pendant le confinement, plusieurs jeunes (mineurs y compris) se sont lancés dans ce secteur, et, aujourd’hui, nombreux souffrent d’addition. 40 % des revenus des opérateurs de jeux proviennent des joueurs vulnérables qui ne savent comment éviter cette dépendance au jeu. Certains hommes politiques estiment que cette décision est très radicale et rigide et doit être réexaminée.
Non aux médias et formes de publicités classiques sur les jeux d’argent
Dans le but de protéger au maximum ses citoyens contre les méfaits du jeu et les conséquences du jeu problématique, la Belgique vient d’édicter des mesures supplémentaires qui interdisent toute forme de publicité concernant les jeux d’argent.
Qu’il s’agisse des panneaux d’affichage, des mails sur internet, des diffusions médiatisées ou n’importe quel type de promotion, la réglementation est claire : rien ne doit être publié. Cette nouvelle réglementation entrera en vigueur d’ici la fin de l’année.
Depuis quelques jours, les autorités belges se penchent sur le contenu d’un arrêté royal qui comporte le projet de loi promouvant l’interdiction de la publicité sur les jeux. Ce texte a été édicté pour limiter les actions des fournisseurs de jeux qui sont habitués à faire de la publicité sur leurs produits et services dans les rues de Bruxelles, Blankenberge, Knokke etc.
Au cours de débats sur le texte en question, Vincent Van Quickenborne, le ministre fédéral de la justice n’a pas hésité à comparer les jeux d’argent au tabac pour tenter d’expliquer le bien-fondé de cette interdiction sur la publicité. En outre, il a rappelé qu’en Belgique, certaines personnes souffrent d’addiction au jeu. Un tel projet peut donc limiter au maximum le nombre des joueurs qui tombent dans cette dépendance.
Une autre situation a également été mise sur la table ce jour : celle concernant ces jeunes et aussi les mineurs qui s’attachent de plus en plus au jeu. Les mineurs sont confrontés à tout moment aux publicités sur les jeux. Cela les incite à s’intéresser aux offres de casinos dès leur plus jeune âge ; ce qui n’est pas acceptable pour les initiateurs de ce projet de loi.
Il faut noter en passant que l’industrie belge des jeux en ligne a enregistré une croissance record pendant la crise sanitaire Covid-19. Les résultats montraient d’ailleurs que les jeunes étaient principalement les maillons ayant contribué à cette très forte croissance. D’après une enquête, 43 % de jeunes se sont lancés aux jeux en ligne pendant les différentes périodes de confinement. Dans cette étude, 40 % des joueurs belges présents sur le web avaient moins de 26 ans. 70 % d’entre eux avaient moins de 39 ans.
Cette croissance d’effectif a aussi conduit à l’augmentation des cas liés aux jeux problématiques. De ce fait, le pays compte en ce moment presque 100 000 joueurs problématiques. Parmi ceux-ci, au moins 1/3 souffre véritablement d’une addiction.
Dans leur dépendance au jeu, ces joueurs vulnérables enrichissent les fournisseurs de jeux, car environ 40 % des revenus de ces opérateurs proviennent des mises de ces types de joueurs.
Exception faite dans le monde sportif
Dans cet élan d’interdiction, l’arrêté royal introduit un bémol dans son contenu. Ce texte précise que seules les structures sportives telles que les stades et les maillots des équipes sont autorisées à faire la promotion des opérateurs de jeux.
Malgré cela, certaines limites et lignes directrices ont encore été mises en place. Au niveau de l’espace réservé pour ce genre de publicité dans les stades par exemple, la loi définit un certain nombre de mètres carrés à ne pas déborder.
Même si cela ne va pas totalement modifier le comportement des joueurs vulnérables et les mineurs, cela peut néanmoins protéger quelques personnes de ces deux catégories.
Des mesures très sévères
Pour certains politiciens et défenseurs de l’industrie des jeux, ces mesures paraissent trop sévères. Selon eux, certes que cette interdiction des publicités s’avère nécessaire dans la mesure où le gouvernement s’inquiète du bien-être de ses citoyens, mais une interdiction radicale (médias, affiches et promotions) va fragiliser la survie du secteur.
Georges-Louis Bouchez du parti Mouvement Réformateur pense que cette interdiction stricte risque de fragiliser les activités du secteur sportif. D’après lui, ces limitations qu’il qualifie de très nocives pourraient par exemple nuire au football. Comme proposition, Georges-Louis Bouchez préférerait des mesures qui se focalisent de façon plus particulière sur les joueurs problématiques parce qu’ils ne représentent qu’une catégorie à secourir parmi tant d’autres.
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