Une étude nationale sur le jeu de hasard publiée récemment montre que le nombre de parieurs australiens a doublé en quelques années. Mais, cela reste une réalité qui doit être prise à sa juste mesure au vu des limites de l’étude, malgré son cadre méthodologique élaboré.
Le nombre de parieurs aurait doublé en Australie
Le Gambling Research Australia a publié les résultats d’une étude nationale sur le jeu de hasard interactif ou National Study of Interactive Gambling. C’est la seconde étude de ce type, la première ayant été publiée en 2014. L’étude publiée récemment, elle, porte sur la période 2019/2020. Si elle fait beaucoup de bruit, c’est parce qu’elle informe sur le fait que le nombre de joueurs de jeux de hasard interactifs a doublé en Australie au cours des 8 dernières années. Aujourd’hui, cette catégorie sociale correspond à 17,5 % de la population adulte. En effet, en 2010, la prévalence aux jeux de hasard était de 8,1 %. Et quelques années plus tard, les chercheurs constatent une augmentation de 9,4 %.
L’étude montre que le jeu de hasard est surtout apprécié par les hommes d’un âge compris entre 20 et 49 ans. Mais le jeu de hasard n’est pas au pic de sa forme, car il enregistre une baisse de 7,4 %, passant de 64,3 % en 2010, à 56,9 % en 2019. Cela est peut-être lié au fait que 41,7 % des joueurs effectuent des parties sur des plateformes de jeux de hasard clandestines en Australie. Concernant le jeu fragile, l’étude du Gambling Research Australia montre que la propension des joueurs à problème a augmenté passant de 0,6 % en 2010 à 1,23 % en 2019. Elle montre aussi que les parieurs interactifs sont davantage exposés, et que la moitié de ceux-ci considèrent les casinos terrestres comme beaucoup plus risqués. La même étude montre qu’une part croissante des Australiens a subi une expérience négative de pari au cours de la dernière décennie.
Une étude critiquable malgré le cadre méthodologique élaboré
L’étude nationale sur le jeu de hasard interactif a été conduite par des chercheurs de la Central Queensland University, avec l’appui du State and Territory Governments, du Commonwealth, et fut publiée par le Department of Industry, Innovation and Science. Sa méthodologie s’articule sur une enquête téléphonique nationale, une enquête en ligne sur les parieurs australiens, des entretiens avec des parieurs, un examen de l’environnement, une analyse transversale, et la compilation des données des services d’assistance au jeu de hasard. L’étude a couvert 15 000 citoyens au téléphone, contre 5 019 en ligne. C’est à partir des données récoltées par l’enquête téléphonique que l’étude a par exemple réussi à définir la prévalence du jeu de hasard en ligne durant la période étudiée.
Cette étude a aussi permis de connaître les jeux de hasard les plus populaires en Australie. On sait désormais que les tickets à gratter constituent le jeu de hasard préféré des parieurs australiens, avec 26,3 %. Ensuite, ce sont les machines électroniques à 15,8 %, les jeux de casino à 15,7 %, le poker à 15 %, le Bingo à 13,9 %, et le Skin gambling à 9 %. Les courses de chevaux auront 5,9 % des préférences, tandis que le pari sportif se contentera d’un 5,8 %. La loterie fait 10,1 % de la préférence des joueurs australiens. Toutefois, ces chiffres doivent être pris à leur juste mesure. En effet, les auteurs de la recherche ont eux-mêmes décelé quelques limites : le faible taux de réponse, le grand nombre d’hommes, les numéros de téléphone tirés d’une même source, le faible nombre d’interviews, et la difficulté à établir la causalité avec certaines données. Le rapport d’étude développe tout cela dans son chapitre 11.
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