Organisation de bienfaisance basée au Royaume-Uni, Gambling with Lives a dévoilé au grand public son nouveau système de soutien et de traitement aux personnes victimes de jeu. Créée par les proches des personnes qui se sont suicidées par suite d’une mauvaise expérience avec les jeux de hasard, l’association compte travailler en collaboration directe avec les professionnels de la santé, afin d’apporter leur aide à toutes personnes souffrantes des troubles du jeu.
Les raisons derrière ce projet
À ce jour, plusieurs recherches ont démontré à quel point les jeux de hasard ont un côté néfaste sur la santé mentale des joueurs, ils peuvent même déclencher des pensées voire des comportements suicidaires. Au Royaume-Uni, le nombre de suicides liés au jeu est estimé entre 250 et 600 victimes par an soit au moins une victime par jour. Ces chiffres devraient pourtant alerter certains professionnels de la santé qui jusque-là ne prennent pas vraiment au sérieux ce genre de trouble.
Pour remédier à cette situation, l’association Gambling with Lives à décider de prendre les devants et de mettre en place un réel système d’aide et de traitement des troubles du jeu. Ayant été témoin du suicide de son fils souffrant lui-même des troubles du jeu, Liz Ritchie cofondatrice de l’association sait très bien de quoi il s’agit. C’est pour cela qu’aujourd’hui elle tient à apporter sa pierre à l’édifice, car elle pense que les personnes lésées par le jeu devraient être mieux traitées par le corps médical notamment dans la conception des soins et des traitements.
Triste est de constater que même en 2021, très peu de personnes souffrantes des troubles du jeu sont accompagnées et aidées. D’ailleurs les avis récoltés jusqu’ici prouvent que la majorité d’entre eux ne se sentent pas vraiment aidés. Allant dans le même sens que la cofondatrice de l’association, la professeure Henrietta Bowden-Jones OBE, fondatrice et directrice de la National Problem Gambling Clinic à Londres, a ajouté qu’une dépendance au jeu peut arriver à tout le monde et qu’elle présente des risques graves pour la santé, elle le constate d’ailleurs chaque jour dans sa clinique. Elle apporte également tout son soutien à Gambling with lives et félicite les membres pour leur initiative.
Il faut souligner que la plupart des cas de suicide constatés jusqu’ici ne sont pas liés aux dettes de jeu, mais plutôt aux états seconds liés à la dépendance par exemple la dépression, l’anxiété, la culpabilité, l’isolement, la perte de contrôle, et, pour couronner le tout, les envies suicidaires. Certains ont essayé de lutter contre cette addiction, mais face aux cadeaux alléchants, aux paris gratuits et aux bonus que peut offrir l’industrie du jeu, il est difficile d’y résister très longtemps.
Les priorités de l’association
L’initiative de Gambling with lives se repose davantage sur la sensibilisation, l’éducation, l’information et la motivation. Afin de mener à bien sa mission, l’association a créé des groupes de discussion avec les cliniciens et les experts médicaux afin de répondre aux questions des personnes dans le besoin.
L’association compte également alerter les politiciens et les décideurs sur les méfaits du jeu afin qu’ils puissent améliorer la règlementation dans le secteur du jeu. Lord Foster of Bath, président des pairs de Gambling Reform, a ajouté que l’introduction d’une taxe intelligente devrait aider à financer le projet. Il salue aussi l’initiative de Gambling with lives dans ce domaine, surtout qu’il s’agit d’un problème enraciné dans les familles.
Les priorités actuelles de l’association sont entre autres :
- Apporter son soutien aux familles ayant perdu un proche par suicide lié au jeu,
- Sensibiliser les joueurs, leurs familles et les professionnels de santé sur les effets néfastes du jeu, mais également de son impact sur la santé mentale et au risque élevé de suicide,
- Promouvoir le traitement des troubles liés au jeu comme étant un problème de santé nécessitant un meilleur accès aux soins médicaux,
- Donner une voix aux familles et aux amis endeuillés.
Pour clôturer ses actions, l’organisation a annoncé le lancement d’une campagne qui vise à interdire tout parrainage et publicité des jeux de hasard dans le domaine du football. Actuellement, elle pense qu’il y a près de 55 contrats de sponsoring voire de partenariat de jeu avec environ 44 clubs de football dans les deux premières divisions en Angleterre. La campagne nommée Big Step est soutenue par l’équipe anglaise de league 2 Forest Green Rovers.
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