Un club de poker (illégal du point de vue de la justice) situé à Toulouse a reçu la visite des forces de l’ordre il y a quelques jours. L’opération a débouché sur l’arrestation du président et du trésorier du club. Indigné par cette arrestation, l’avocat des personnes interpellées dénonce la trop grande rigueur de l’interprétation, alors même que la loi sanctionne le poker illégal.
Une intervention musclée
La ville de Toulouse a connu un épisode musclé il y a encore quelques jours. Toute l’histoire tourne autour de la question du Poker. Mais l’intervention n’a pas fait que des heureux. Le lundi 9 septembre dernier, la police judiciaire a mené une opération dans une maison de poker dans la ville.
C’est ainsi que monsieur Pierre Alfort et son trésorier ont été interpellés par la police, alors qu’il faisait une partie de poker au « club ». L’arrestation fut torride. Entrée fracassante, accompagnée d’injonctions, « personne ne bouge ». Les joueurs ont ensuite été convoqués, et pour certains, amenés au commissariat.
Arrivée dans les locaux de la police, les personnes interpellées ont été amenées à s’expliquer. Il était alors question de donner des informations sur le fonctionnement de l’ensemble du club, ainsi que des parties. Ce jour-là, on apprend que le club situé au boulevard de Strasbourg comportait 2 tables de jeu, une de rami, et une autre où se tenait le poker. Apparemment, ce club est apprécié non seulement par le fait qu’on peut y jouer, mais aussi pour sa convivialité. À la fin des courses, c’est le président et le trésorier qui ont été mis en garde à vue.
Une interprétation que la loi divise
Pierre Alfort n’a pas caché son mécontentement après son arrestation. Il estime qu’il a été traité injustement, « comme un délinquant », pendant environ une heure. « Inadmissible » dit-il. L’avocat des anciens responsables du club, Maître Simon Cohen, affirme qu’une situation similaire s’était déjà produite l’année passée sans suite. Il raconte que la cour d’appel et le tribunal correctionnel avaient décidé la libération des prévenus, car le poker n’était pas reconnu comme un jeu de hasard. Mais, c’était à l’époque.
La loi a changé depuis 2011. Si le verdict de 2011 était valable à ce moment-là, aujourd’hui, les mêmes faits n’ont pas la même signification aux yeux de la loi française. En effet, dans la législation en vigueur depuis quelques années, il n’est plus vraiment question de hasard, lorsqu’il s’agit du poker. Le législateur a préféré parler de partage « aléatoire » des cartes. Mais le plus important, c’est que cette loi interdit bel et bien l’activité.
Pour maître Simon C., beaucoup de questions se posent. Il s’interroge sur la limite non juridiquement fixée entre cercle privé et cercle public. Il soulève gravement le problème de l’interprétation de la loi, et souhaite qu’on choisisse entre une interprétation stricte, potentiellement « liberticide », et une interprétation adossée sur l’essence du libéralisme de la loi.
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