L’Agence du revenu du Canada prévoit d’imposer les gains amassés par les pros du poker du secteur. Dans ce processus, une dizaine de joueurs high rollers comprenant cinq Québécois constitue sa principale cible.
Des millions de dollars non imposables qui passent mal
Sur le marché du poker, Ottawa souhaite également profiter des avantages notamment dans le domaine des impôts. Selon un rapport, plusieurs joueurs pros du circuit ne sont pas concernés par le système d’imposition même s’ils remportent des centaines ou des millions de dollars. Une situation qui déplaît fortement à l’Agence du revenu du Canada (ARC) en étudiant de près le cas de ces joueurs.
D’après la réglementation en vigueur, les sommes encaissées aux jeux de hasard comme le poker ou la loterie ne sont nullement imposables, sauf si la personne utilise cette activité pour gagner de l’argent et subvenir à ses besoins. Afin de mener à bien les investigations, le fisc prévoit de commencer une enquête approfondie. La vérification concerne surtout les revenus provenant des activités liées au poker. L’ARC cherchera également à prouver si les gains provenant de cette pratique pourront être exempts d’impôts ou non. L’objectif sera de connaître la situation financière de cinq gros joueurs québécois : Sammy Lafleur, François Billard, Vincent Jacques, Pascal Lefrançois et Marc-Étienne McLaughlin. L’Agence tentera de savoir si les gains représentent des revenus à part entière qui sont imposables. Aucun n’a payé leur part d’impôts sur leurs gains entre 2014 et 2016. Un certain avantage qui leur permet de profiter pleinement de leur récompense remportée durant les tournois et sur les plateformes de poker en ligne telles que PokerStars ou encore PartyPoker. Depuis 2017, des documents sur les historiques de transactions, transferts entre joueurs, les retraits ainsi que les dépôts de chacun de ces joueurs parviennent difficilement à l’Agence. De leur côté, ils comptent protéger leur intérêt en faisant appel à l’avocat, M. Lefrançois. En janvier 2018, ce dernier a déclaré que plusieurs jugements ont déjà été rendus par les tribunaux stipulant que les gains de jeu ne sont pas imposables. Jusqu’à maintenant, l’ARC s’efforce de mettre la main sur certains renseignements en ayant recours à la justice. Cependant, pas de jugement à l’horizon.
Dans un courriel, un porte-parole de l’Agence des revenus du Canada, Frédérick Fink, a affirmé que l’Agence poursuivra son travail en s’intéressant de près à ce secteur. Il ajoute que le poker demeure un domaine à risque où le manque de contrôle reste persistant.
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