Le casino de Monte-Carlo veut s’imposer comme le casino le plus sain d’Europe

Répondant à quelques questions, le directeur du casino de Monte-Carlo, Boris Donskoff explique comment son personnel et lui ont réussi à s’adapter aux restrictions que leur impose la crise sanitaire. Ils s’activent à trouver des alternatives pour leur business suite au déconfinement. Le gouvernement princier, à qui ils demandent toujours l’accord, leur a ainsi attribué le label de « Monaco Safe ». Monsieur Donskoff relève cependant l’absence de clients étrangers crée un gros manque à gagner pour le casino.

Comment fonctionne le casino en contexte de crise sanitaire ?

À cette question, Monsieur Donskoff répond qu’il s’était déjà préparé avant la réouverture des casinos. En effet, il avait élaboré un plan sanitaire. Celui-ci fut proposé au gouvernement de Monaco. Ce dernier avait alors autorisé leur ouverture le 5 juin dernier, au même moment que celle des restaurants. Chaque jour, son équipe et lui élaboraient différentes stratégies pour mener à bien leur phase de déconfinement. Celles-ci pouvaient être soit validées soit refusées par le gouvernement princier. Cette phase sera qualifiée de « stop-and-go ». Pour monsieur Donskoff, le déconfinement a été beaucoup plus difficile que la mise sur pied des différentes stratégies.

Le casino est porteur du label « Monaco Safe », label qui garantit le respect des mesures sanitaires dans leur établissement.

Bien que les nouvelles mesures sanitaires liées au coronavirus soient difficiles à suivre et à maintenir, le Casino de Monte-Carlo veut être le plus sain d’Europe. Pour se faire, le respect du label et la sécurité des clients sont de rigueur. Contrairement aux casinos du Royaume-Uni qui n’ont même pas encore rouvert pour certains, celui de Monte-Carlo a été le premier du continent.

Quelle est la particularité du casino et qui ferait de lui le casino de plus sain d’Europe ?

La première raison donnée par le directeur est la presque parfaite préparation de son casino au niveau du plan sanitaire. Tout avait été méticuleusement planifié, que ce soit l’installation du plexiglas sur les machines ou encore les mesures de nettoyage.

La seconde raison était que le casino a radicalement changé les conditions de jeu, tout en conservant le plaisir de jouer. Le nombre de clients pouvant jouer à la roulette européenne n’était plus illimité, désormais il a été réduit à six.

Combien perd le casino sur les jeux de table ?

Pour le directeur, cela n’est pas facile à évaluer, car on calcule la perte grâce au nombre de personnes manquantes pouvant jouer à table. Il explique que le COVID-19 a modifié la manière de jouer et que les mesures d’hygiène perdent un temps considérable. Dans le cas de la roulette européenne, l’employé se doit de nettoyer lors de la relève tous les accessoires utiles au jeu, notamment : la balle, le cylindre, le râteau, sa caisse à jetons, mais aussi son poste de travail ainsi que le fauteuil qu’il a utilisé. À la fin de la soirée, le rendu en temps et en argent n’est pas fameux et cela se ressent fortement sur le chiffre d’affaires.

Tout le monde a-t-il repris son poste ?

Monsieur Donskoff avoue que si certains ont repris le travail, d’autres par contre sont toujours en chômage temporaire. Situation qui pourrait changer en fonction du nombre de clients.

Quels sont les clients qui manquent à l’appel ?

Depuis la fermeture des frontières et la suspension des vols internationaux, le directeur du casino de Monte-Carlo s’attriste de ne plus voir ses clients d’Asie et des États-Unis. Néanmoins, il reçoit des clients du Moyen-Orient, mais en faible nombre.

Ce sont pourtant les clients les plus importants. Il confirme alors la baisse de l’activité du casino, ainsi que la dépendance de celui-ci vis-à-vis de la réouverture des aéroports et des vols internationaux.

Y aurait-il des infectés parmi le personnel ?

Le directeur fait preuve d’honnêteté et révèle qu’il y a bien eu un cas positif, mais qu’il a été rapidement pris en charge par le Centre Hospitalier Princesse Grace, l’hôpital public de la Principauté de Monaco. D’ailleurs, il aurait été le seul cas détecté.

La clientèle accepte-t-elle le port du masque ?

Selon lui, tout un chacun a compris l’importance de celui-ci ; il en va de la protection de tous. En revanche, lorsque le jeu bat son plein et que tout le monde est concentré, certains clients ont tendance à s’oublier et à se relâcher, faisant tomber leur masque. Après plusieurs heures de jeu, cela devient compliqué de porter systématiquement son masque. Heureusement, le directeur relève que le personnel joue incroyablement bien son rôle en les rappelant toujours à l’ordre.

Comment le casino se projet-il dans l’avenir ?

Monsieur Donskoff termine en soulignant que l’arrivée du coronavirus a surpris tout le monde. Pour lui, c’est une nouvelle réalité avec laquelle on va devoir vivre en optant pour des mesures préventives, car tout ceci n’est pas encore près de finir. Il continuera alors, aidé de tout son personnel, à prioriser le client dans son établissement. De plus, il promet toujours autant de vivacité et d’amusement. Le casino a de nouveau instauré le concept live music, du jeudi au dimanche soir. D’importants clients assisteront à un dîner dans la suite Princesse Grace. Pour le mois d’octobre, des tournois de Punto Banco seront peut-être organisés, mais les soirées pour les clients VIP sont annulées et reprendront peut-être en novembre, en fonction de l’évolution de cette crise.

À propos du Casino de Monte-Carlo